B. L'étape d'émergence : détecter des
potentiels, croiser et élargir les champs des possibles
Le travail de détection des potentiels commence par une
présence sur le territoire dans le but effectuer une veille
territoriale.
1. La veille territoriale
Les Sites de proximité sont marqués par un
élément très important : ils sont présents
physiquement sur les territoires. Cette particularité leur permet
d'être en contact régulier avec les acteurs du territoire, afin
d'être informés des éléments important s'y
déroulant sur ce dernier (vente d'un bien, porteur de projets
détecté...), cela leur permet également de nouer des
relations de confiance avec les élus et les autochtones et d'adopter une
démarche de développement endogène.
Effectuer une veille territoriale continue est la
première étape de l'émergence des activités
agrirurales, elle permet de détecter des potentiels ou des situations
à risques. C'est notamment ce que nous apprend la formation
proposée par le CRDR : Y a-t-il des potentiels d'activité
dans tous les territoires?
Concrètement, au niveau de la mise en place des
facteurs favorisant la création d'offres d'activités sur St
Didier sur Rochefort, la veille territoriale nous a permis d'élargir les
champs des possibles, en apprenant notamment qu'un élu était en
train de développer sur la Communauté de Communes des Montagnes
du Haut Forez une démarche de rassemblement des producteurs, en vue de
constituer un réseau de circuits courts. Cette veille territoriale a
été principalement menée par le dialogue avec les
élus de la commune de Saint Didier et les élus de la
Communauté de Communes à diverses occasions : rencontre
officielle avec les élus, journée projet de territoire, rendu du
diagnostic cédants... Les informations ont ensuite été
consignées sous forme de relevés de conclusions56.
A partir de cet élément, ne peut-on pas imaginer
relier cette démarche et la notre, en construisant par exemple une offre
d'activité agrirurale, basée sur un projet de maraichage avec
vente directe et rassemblement des produits locaux, par le biais d'un magasin
de producteurs rattaché à l'exploitation agrirurale?
La veille territoriale permet notamment à l'agent de
développement de s'adapter aux problématiques du territoire et de
travailler en complémentarité avec les partenaires techniques.
2. Travailler en complémentarité et
dans l'échange réciproque avec les autres
acteurs
Dans le paysage local, les sites de proximité
apparaissent tel un trait d'union faisant le lien entre les
collectivités locales, les institutions publiques et les organismes
professionnels.
Les actions des sites de proximité reposent sur la
volonté de maintenir et de créer des activités
économiques. Ils disposent d'une relative autonomie d'action
vis-à vis des élus. De plus, ils se situent au-delà des
logiques professionnelles sectorielle, ce positionnement relativement large
leur confère la possibilité de développer des
activités agrirurales.
Par le biais de conventions et de partenariats sur des actions
ponctuelles, la Maison des Services entretient un dialogue permanent avec les
organismes professionnels (chambres de commerce, chambres des métiers et
de l'artisanat, ADASEA). L'un des objectifs des sites est de
décloisonner les secteurs d'activités pour faciliter le parcours
d'accompagnement. Il s'agit notamment d'établir un lien de confiance
entre les partenaires et la Maison des Services, afin de faciliter la
transmission d'information entre les acteurs. Ainsi, l'enjeu est de passer d'un
territoire structurant à un territoire en action.
Au niveau de l'agriruralité, nous avons adopté
avec l'ADASEA et les autres partenaires techniques, une démarche de
transparence et d'échange. Il s'est agi notamment d'effectuer
auprès des organismes qui nous avaient communiqué des noms de
porteurs de projets, un retour sur les entretiens menés afin qu'ils
puissent remettre à jour leurs bases de données.
Etablir la confiance entre les acteurs et leur faire
comprendre que nous agissons pour le territoire et l'établissement de
porteurs de projets est un enjeu fort. D'autant plus, que les
compétences de la Maison des Services sont généralistes,
les partenariats avec des organismes spécialisés sont
nécessaires pour obtenir la confiance des professionnels notamment dans
le monde agricole. Tout l'enjeu des conventionnements est donc de
mêler les expertises généralistes et globales dans le but
d'élargir le champs des possibles avec des partenariats techniques
spécialisés. Travailler en complémentarité avec un
acteur technique nous a notamment permis d'effectuer un croisement
d'informations sur les éléments réalisables ou non d'un
projet agricole, cela nous a aussi permis d'analyser à plusieurs les
potentiels détectés.
56 Voir Annexe 6 : relevé de conclusions
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