INTRODUCTION
Selon Pierre Royer et Jacques Guignard (1982)
:
« L'ethique c'est un peu de morale, un peu de
juridiction, un peu d'impregnation culturelle, assez peu de reflexion
rationnelle et beaucoup -en notre temps- de technologies nouvelles
».
Alors en s'attachant à la litterature, on trouve
que l'ethique est une partie indissociable des soins, services qu'on offre
à nos patients. Tout au long de ma formation à l'institut
superieur des sciences infirmières de Sousse, j'ai eu l'occasion
d'observer la mise en oeuvre de differentes techniques au cours du stage par
des praticiens experimentes dans le domaine. Mais à l'analyse des
techniques pratiquees, j'ai remarque que certaines etapes des soins enseignes
sont peu respectees voire absentes.
Cette constatation m'avait motivee pour revenir sur la
conformite des soins infirmiers aux recommandations enseignees et
admises.
Et comme l'injection en IM, acte paramedical frequemment
prodigue par l'infirmier, peut se compliquer et être à l'origine
des consequences prejudiciables au patient, engageant ainsi la responsabilite
professionnelle de l'infirmier, j'ai dedie ce travail à l'etude de cet
acte, son application rigoureuse, les fautes infirmières possibles et
les consequences medico-legales, à partir de l'analyse de quatre
affaires judiciaires dans ce thème.
Dans notre pays, et malgre que l'injection en IM ait
la reputation d'un acte simple, elle obeit au respect des règles
d'asepsie, des repères anatomiques et de la securite du patient lors de
sa realisation.
Une inattention ou une imprudence et parfois une
confiance exageree en soi et en ses capacites pratiques de la part de personnel
paramedical, peuvent être à l'origine de complications : lesions
des nerfs, des vaisseaux sanguins, des abcès, des hematomes, des
reactions aux medicaments...
Des telles complications peuvent engager la
responsabilite professionnelle du soignant.
OBjecTifs :
Notre souci primordial dans l'élaboration de ce
travail modeste est, de mettre l'accent sur l'importance des connaissances
infirmières, vis-à-vis de la réalisation de l'injection
intramusculaire et de ses implications
médico-légales.
1. Objectif général :
+ Discuter quatre affaires judiciaires en
responsabilité professionnelle relatives à l'IM.
2. Objectifs spécifiques :
+ Présenter la technique convenable dans la
réalisation de l'injection en IM.
+ Etudier les situations de mise en cause de la
responsabilité professionnelle de l'infirmier lors de l'injection
IM.
+ Présenter le cadre légal de l'application
infirmière.
+ Proposer des mesures préventives du risque
médico-légal.
I. L'injection intramusculaire. 1. Définition
[13, 15].
L'injection intramusculaire est une technique qui
consiste à la disposition profonde d'une solution médicamenteuse,
aqueuse, alcoolique, huileuse ou irritante dans une masse ou tissu musculaire
bien vascularisé afin d'obtenir une action systématique rapide et
une absorption de différentes doses, un tissu musculaire avec peu de
terminaisons nerveuses sensorielles en le comparant avec les autres voies
parentérales.
2. Avantages [13, 15].
Cette voie possède plusieurs avantages
:
U Elle permet d'éviter le passage par le tube
digestif et notamment :
> Goût désagréable de certains
médicaments
> Atténuation des effets des
médicaments due à un vomissement, ou à l'activité
gastrique (neutralisation du produit par le suc gastrique).
U Elle permet une action de longue durée par
formation d'un dépôt médicamenteux.
U Elle présente une voie de recours si le capital
veineux est épuisé avec admission des médicaments de forte
dose.
U Elle permet l'administration des médicaments
aux malades inconscients ou incapables d'avaler.
U Cette voie est préférée à
la voie sous cutanée, car certaines substances irritent le tissu
sous-cutané, mais non pas le muscle.
Malgré ces avantages, la première
précaution que tout praticien doit y faire attention est qu'il ne faut,
en aucun cas, administrer des traitements par cette voie si le patient
reçoit un traitement anticoagulant.
3. Principaux sites d'injection .
Avant toute injection, 3 facteurs doivent être pris
en considération :
L'état musculaire choisi ainsi que
l'état de la peau du site d'injection.
La localisation des structures anatomiques sous le
point d'injection (nerf, veine, os et artères).
Volume de la solution médicamenteuse
à ajouter au flacon. [15]
Les principaux sites d'injection sont :
B) Le muscle deltoïde
B) Le muscle vaste externe et droit
antérieur
B) Les muscles fessiers
A. Le muscle deltoïde [12, 13, 15]:
Le deltoïde est un muscle épais qui forme la
masse arrondie de l'épaule. Il s'agit d'un muscle triangulaire, point
souvent utilisé pour les injections intramusculaires, surtout chez
l'homme où ce muscle tend à être très
charnu.
Ce muscle est utilisé pour injecter des petites
quantités de médicaments (des volumes inférieurs ou
égales à 2 ml), à déconseiller pour les nourrissons
et les enfants, vu le risque de lésion des nerfs radiale et cubitale, ou
l'artère brachiale.
Le muscle deltoïde est rarement utilisé,
car il est petit et ne peut s'accommoder qu'à faibles doses. Le malade
doit être assis ou allongé à plat ventre; les bras
écartés et on doit découvrir complètement
l'épaule au moment de l'injection.
Figure 1: Site de l'IM au muscle deltoïde
B. Le muscle vaste externe et droit antérieur
[13]:
La face latérale de la cuisse constitue un
excellent endroit pour les injections. Le vaste externe couvre toute cette
région au plan antérieur de la cuisse.
Le muscle vaste externe est utilisé chez tous les
malades, particulièrement les nourrissons et les enfants dont les
muscles des fesses et des bras sont peu développés. Alors que le
muscle
droit antérieur est plus fréquemment
utilisé pour les auto-injections en raison de son accessibilité.
Le malade est en position assise ou allongée lors de la
réalisation de l'injection.
Figure 2: site et pratique de l'IM au vaste externe
C. Les muscles fessiers :
> Muscle fessier antérieur [12, 13, 15]
:
Il comprend le muscle moyen fessier et le petit fessier,
c'est un pont profond facile à trouver grâce à des
repères osseux.
Le muscle moyen fessier est un muscle épais en
grande partie, recouvert par le grand fessier. Il est considéré
comme point important pour les injections intramusculaires (point
ventro-fessier), qui est plus sûr que le point dorso-fessier car il
réduit les risques de toucher le nerf sciatique.
On l'utilise car il est dépourvu de nerfs
importants et de tissus graisseux, loin des vaisseaux sanguins et il est
éloigné également du rectum (ce qui minimise les risques
de contamination).
Figure 3: Site et pratique de l'IM au fessier
antérieur
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