B- Théorie des bulles spéculatives
La surévaluation du dollar, ainsi que le krach boursier
d'octobre 1987 ont contribué à renouveler la théorie de la
distorsion des TC. Cette théorie vise à expliquer le rôle
des anticipations dans la dynamique du TCR.
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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Le postulat de départ est qu'il peut exister des
écarts durables et cumulatifs entre le TC (ou le prix des actifs
financiers) qui se forme sur le marché et sa valeur d'équilibre
correspondant aux déterminants économiques dus à la
spéculation. Cet écart est appelé " bulle
spéculative " car il tend à se gonfler, pour se résorber
ensuite brutalement. Le processus de la bulle des changes est le suivant : la
plupart des opérateurs anticipent l'appréciation d'une monnaie
sans prendre en compte les " fondamentaux ". Il en résulte une demande
excédentaire en faveur de cette monnaie dont le taux s'apprécie
et s'éloigne de sa valeur économique fondamentale. La bulle
spéculative se développe et les opérateurs bien que
sachant qu'elle n'a de fondement que spéculatif, anticipent son
évolution. Ainsi, les comportements psychologiques des
spéculateurs ont une importance capitale sur le fonctionnement du
marché de change et sur les évolutions effectives de ce dernier.
L'appréciation dominante sur un actif financier détermine ainsi
sa propre appréciation.
En somme, remarquons que cette théorie des bulles a
connu un certain succès car elle a permis, sans remettre en cause la
théorie dominante, de mieux comprendre le fonctionnement du
marché financier et de change.
C- Limite des modèles de la 1ère
Génération
L'échec empirique qui a caractérisé le
modèle monétaire est attribué à de nombreuses
défaillances tant au niveau théorique qu'au niveau empirique.
Lane (1991) a énuméré les raisons pouvant
expliquer l'échec apparent du modèle monétaire. Elles se
résument comme suit : l'hypothèse d'égalité des
paramètres caractérisant les fonctions de demande de monnaie,
dans les deux pays ; l'hypothèse de stationnarité du TCR
découlant de l'hypothèse de la PPA ; l'hypothèse de la
parité de taux d'intérêt couverte (PTIC) impliquant soit la
neutralité à l'égard du risque soit la diversification
parfaite du risque de change ; l'hypothèse
d'exogénéité de la fonction d'offre de monnaie
écartant la possibilité d'un effet retour ; la possibilité
de bulles spéculatives qui, en étant présentes contribuent
à l'échec empirique du modèle monétaire. En fait,
il serait extrêmement difficile de distinguer ces bulles des variables
omises ou des erreurs de spécification.
Outre ces limites théoriques relevées à
ces modèles (monétaires, financiers et psychologiques) de
façon globale, sa mise à l'écart dans le cadre de cette
étude vient d'être renforcée. En effet s'il est vrai que
les déterminants psychologiques du TC ont un rôle crucial à
jouer dans la volatilité sur le plan théorique, leur
pertinence,
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dans cette étude est à priori insignifiante pour
deux raisons. D'abord, l'UEMOA est régie par une fixité du TC et
donc les agents économiques n'ont pas une marge de manoeuvre à
spéculer sur le marché de change. De plus la culture
d'anticipation et de spéculation au sein des agents économiques
de l'espace n'est pas développée au regard de l'état
embryonnaire de son marché financier. Par ailleurs l'on note une faible
insertion de l'UEMOA dans la finance mondiale. Au regard de toutes ces
considérations plus ou moins avérées, ces facteurs sus
cités, seront occultés pour l'objectif de la présente
étude.
Pour contourner les insuffisances précédemment
évoquées, plusieurs versions correctives et extensives ont
été mises au point. Dans la suite, nous nous proposons d'examiner
quelques unes de ces tentatives. Il s'agit en effet des modèles ayant
pris en compte la sphère réelle de l'économie (les
fondamentaux du TCR) dans l'appréhension des déterminants du taux
de change d'équilibre.
SECTION II : LES MODELES DU TAUX DE CHANGE D'
EQUILIBRE AXES SUR LA SPHERE REELLE DE L' ECONOMIE : LES MODELES DE LA
2"w GENERATION
Au regard, des limites apportées à la
théorie de la PPA tant dans sa version absolue que relative6,
nous nous penchons sur les modèles axés sur la sphère
réelle de l'économie. Ainsi, il serait question d'exposer les
modèles du TCR (paragraphe 1) en premier lieu. En second lieu, nous
procédons aux études empiriques (paragraphe 2) de la
thématique.
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