A-Présentations des résultats
I- Résultats des tests préliminaires
a-Test de stationnarité
Les résultats des tests de racine unitaire sont
présentés dans le tableau ci après.
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Tableau N° 1 : Résultats des tests de
stationnarité en panel de l'IPS
Variables
|
Test de stationnarité en niveau
|
Test de stationnarité en différence
première
|
|
Stat IPS
|
Prob
|
Observation
|
Stat IPS
|
Prob
|
Observation
|
TCR
|
3.03517
|
0.9988
|
Non stationnaire
|
-5.15267
|
0.0000
|
Stationnaire
|
TE
|
-1.08375
|
0.8608
|
Non stationnaire
|
-5.80276
|
0.0000
|
Stationnaire
|
PP
|
-1.87048
|
0.0307
|
Stationnaire
|
5.36324
|
0.0000
|
Stationnaire
|
CP
|
-2.37823
|
0.0087
|
Stationnaire
|
-7.1958
|
0.0000
|
Stationnaire
|
FF
|
-0.88689
|
0.1876
|
Non stationnaire
|
-4.79490
|
0.0000
|
Stationnaire
|
BCC
|
-2.84008
|
0.0023
|
Stationnaire
|
-4.28795
|
0.0000
|
Stationnaire
|
PM
|
5.00720
|
0.0045
|
Stationnaire
|
-8.06178
|
0.0000
|
Stationnaire
|
DF
|
4.79490
|
0.0000
|
Stationnaire
|
8.75939
|
0.0000
|
Stationnaire
|
Source : réalisé à partir des
résultats obtenus sous Ewies 5.1
NB : Nous faisons l'hypothèse d'un modèle
avec une constante et trend.
La règle de décision veut qu'on rejette
l'hypothèse H0 (toutes les séries sont non stationnaires) si
p-values sont inferieures à 5%.
Les résultats de ce test montrent que la
quasi-totalité des variables sont stationnaires en niveau (seules les
variables TCR, TE, FF ne le sont pas) ; par contre elles sont tous
stationnaires en différence première. Ainsi, on peut avancer que
dans une relation d'équilibre de long terme, entre le TCR et ses
fondamentaux, il est requis que ces variables ne doivent pas s'éloigner
l'une par rapport à l'autre.
b- Résultats des tests de spécifications
b- 1-Test de Fisher : sur modèle à effet fixe
Le test de Fisher effectué sur le modèle à
effet fixe nous montre ce résultat : F test that all u_i=0: F(7, 144) =
4.34 Prob > F = 0.14502
En utilisant la table de fisher, on retrouve un seuil de 1.94
; car (n-1) = 19 et (T-n-k) = 144. F*> F(lu) ; car 4.34 > 1.94 et donc,
l'on accepte l'hypothèse d'absence d'effet fixe. De même son
p-valeur est > à 5% (0.1450 > 0.05), ceci vient confirmer
l'hypothèse d'absence d'effets fixes.
b-2- Test de Breusch and Pagan
Ce test réalisé sur le modèle à
effets aléatoires donne le résultat ci après :
Résultat sorti du logiciel : Chi2(1) = 13.02
Prob > chi2 = 0.0003
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Si la p-value associée au test vaut 0, on accepte
l'hypothèse H1 de présence d'effets aléatoires. Dans ce
cas, p-value = 0 (0.0003) ; alors, on accepte l'hypothèse de
présence d'effets aléatoires.
Conclusion des tests de spécification
: le modèle à effets aléatoires semble être
le plus adéquat pour expliquer le TCR par ses fondamentaux
d'après le modèle de NATREX.
B - Présentations et analyses des
différentes estimations I- Estimation de la relation de long terme du
TCR
a- Résultat de l'estimation de long terme
La relation du TCR avec ses déterminants a
été effectuée par MCG du modèle à effets
aléatoires et peut se réécrire sous la forme :
TCR = 0,01*CP - 0,04*BCC - 0,33*DF - 0,06*TE+ 0,18*PP +
0,07*FF + 0,75*DFPP + 0,001*PM
La statistique de Wald qui suit une loi de Chi2, permet de
tester la significativité globale de la régression. La p-valeur
est < 5% [ Prob > chi2= 0.0000]; ceci étant, l'on accepte que le
modèle est globalement significatif. Les variables explicatives du
modèle expliquent à 60% la dynamique du TCR toute chose
égale par ailleurs (confère tableau 1 ; annexe I).
b-Analyses des résultats du modèle à
effets aléatoires
Les résultats suggèrent que la part de la
variabilité inter-individuelle du TCR expliquée par ses
fondamentaux est de 60% (R2 Between) ; par contre la contribution
des effets aléatoires par pays au modèle du TCR est de 24%
(R2 Within). Par ailleurs, cette estimation montre que, le TCR est
influencé par les variables du modèle à l'exception de la
préférence pour le présent car les probabilités
(p-valeurs) qui leur sont associées sont toutes < à 5%.
o TCR et effet Balassa-Samuelson
Nos estimations montrent que la croissance de la
productivité a une incidence positive sur l'appréciation du TCR
dans l'espace UEMOA. En effet, une augmentation de 10% du taux de croissance de
la productivité génère toute chose égale par
ailleurs à une appréciation du TCR à l'ordre de 0.1%. Ce
qui correspond à une perte de compétitivité de l'UEMOA
à hauteur de 0.1%. Le canal par lequel la
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croissance de la productivité affecte le TCR peut
être appréhendé par le schéma suivant : à la
suite de la création de la richesse supplémentaire au sein de la
zone (croissance de la productivité), les agents économiques sont
plus incités à consommer les biens importés (demande
d'importation qui dépend positivement du revenu) ; lesquels sont issus
du secteur des biens échangeables à prix relativement faible par
rapport à ceux du secteur des biens non échangeables. De ce fait,
l'on observe que la productivité du secteur des biens
échangeables tend à croître plus rapidement que celle du
secteur des biens non échangeables. Cet écart
génère une appréciation du TCR telle que le prédit
la théorie de l'effet Balassa-Samuelson.
S'il est vrai que l'incidence de l'effet Balassa-Samuelson sur
l'appréciation dans cette étude est très faible (voir
insignifiant), les résultats de cette étude corroborent ceux
trouvés par B. Sène, (2005). Toutefois, ce résultat
confirme l'idée selon laquelle les fondamentaux internes concourent
à expliquer le niveau de distorsion du TCR courant. Par ailleurs, si
l'incidence de l'effet Balassa est faible, cela peut s'expliquer d'une part par
la faiblesse du taux de croissance de l'économie de l'UEMOA et d'autre
part par la structure de la consommation (dépense plus orientée
aux biens d'importations échangeables très compétitives
par rapport aux biens issus du secteur protégé). Ces deux
facteurs méritent une attention particulière dans la
résorption de cette appréciation du TCR synonyme de perte de
compétitivité.
o TCR et Balance courante
cumulée
La position extérieure nette de la zone UEMOA à
travers le solde de la balance courante cumulée affecte
négativement le TCR. L'on retient que la balance courante cumulée
contribue à déprécier le TCR. En effet, un accroissement
du déficit du solde de la balance courante de 10%, engendre une
dépréciation du TCR à l'ordre de 0.4%. Ce qui correspond
à une amélioration de la compétitivité de 0.4%
toute chose égale par ailleurs. Ce résultat vient confirmer une
fois de plus, l'idée de Borowski et Couharde, (2000) selon laquelle
« plus une économie a accumulé de déficit dans le
passé à cause de son niveau d'endettement, plus sa PEN est
faible, plus son TCR est déprécié ». Toutefois,
remarquons qu'il y a un paradoxe dans la relation existante entre le solde de
la balance courante cumulée et la dépréciation du TCR.
Alors que la prédilection du modèle nous renseigne d'une
dépréciation du TCR voire un gain de compétitivité
suite à un accroissement du déficit de la balance courante
cumulée, il est évident de constater que l'UEMOA est soumise
à une perte de
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compétitivité et donc une appréciation du
TCR. Une tentative d'explication de ce paradoxe peut être
justifiée par les diverses mesures d'allègements de la dette
(Initiative PPTE etc...) ; dont les économies ont
bénéficié au cours de ces dix dernières
années (depuis 1996). En effet, si les ressources supplémentaires
générées par les différents programmes
d'allègement sont orientées vers les biens d'importation (biens
échangeables à prix relativement faible par rapport aux biens
protégés), on aboutit de toute évidence à une
appréciation du TCR et donc une perte de compétitivité. Ce
résultat nous ramène encore à la problématique de
la structure de la consommation énoncée plus haut. En somme, sans
pour autant infirmer la théorie, retenons que l'accroissement du
déficit de la position extérieure nette de la zone impacte son
TCR.
o TCR et Flux financiers
extérieurs
Cette étude a révélé que les Flux
financiers extérieurs à travers l'afflux des IDE et des APD
contribuent à apprécier le TCR de l'ordre de 1.4% suite à
une hausse des flux extérieurs de 20%. Dans ce cas, cet afflux engendre
une perte de compétitivité de l'UEMOA à hauteur de 1.4 %
toute chose égale par ailleurs.
Le vecteur de transmission de l'impact des flux financiers sur
l'appréciation du TCR se résume de la façon suivante.
Quand les flux financiers extérieurs augmentent durablement, ils
engendrent dans un premier temps une augmentation de la demande de monnaie
locale. Ce qui s'accompagne par une élévation du prix des biens
non échangeables et des salaires, qui renchérissent à leur
tour le coût de production des biens échangeables. D'où la
tendance à une appréciation du TCR. Ce résultat vient
confirmer les critiques faites aux flux financiers extérieurs selon
lesquelles « les ressources externes (APD et IDE) auraient pour
conséquence fâcheuse de renchérir les biens du
système productif local par élévation du prix des biens
non échangeables et des salaires qui renchériraient alors le
coût de production des biens échangeables ». Ceci vient ainsi
corroborer la thèse du syndrome Hollandais ou la maladie hollandaise qui
stipule que l'abondance relative de ressource dans une économie,
engendre parfois un fléchissement de la croissance économique. Si
l'essentiel des FF (notamment les APD) sont constitués en
réserves banque centrale, il n'y a aucune raison qu'elle entraîne
une appréciation du TCR. Une telle appréciation dépend de
la capacité des flux financiers à améliorer la
productivité dans le secteur des biens non échangeables. A cet
effet, il y a nécessité de se soucier de la manière
d'éviter que les FF entraînent une surévaluation des
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TCR d'autant plus que cette dernière est source de perte
de compétitivité et parfois de crises de change dans les PED .
o TCR et les termes de
l'échange
Les TE sont considérés comme étant l'un
des déterminants principaux du TCR. Cette étude a
révélé que cette variable a une incidence significative
dans la distorsion du TCR. En effet, à la suite d'une
amélioration des TE de l'ordre de 10%, le TCR se déprécie
à hauteur de 7% toute chose égale par ailleurs. Ou encore, il est
possible de dire que dès lors que les TE vont se
détériorés de 10%, le TCR s'apprécierait de 7 %. Ce
qui correspond ainsi à une perte de compétitivité à
hauteur de 7%. Ce résultat corrobore la situation que vivent les pays de
l'UEMOA au regard de l'évolution de ses TE. En effet, les termes de
l'échange, de l'UEMOA ont connu une détérioration sur la
période d'étude. Cette détérioration persistante
des TE peut s'expliquer par la structure de l'économie de la zone. La
zone est fortement tributaire du commerce des matières premières
exportées (phosphate, du café, du cacao ou du coton) qui
subissent la loi du commerce international. Cette situation est à mettre
à l'actif de la qualité de la spécialisation et de la
diversification des économies.
o Effets de la politique monétaire et du
développement financier
Même si l'effet de la politique monétaire sur
l'appréciation du TCR est faible, cette étude a
révélé l'importance du différentiel entre la
croissance de la masse monétaire et celle du PIB de l'année
antérieure dans l'appréhension des phénomènes de
distorsion du TCR. En effet, l'on note qu'un excès de 10% de la
croissance de la masse monétaire en circulation par rapport à
celle du PIB au cours de l'année précédente, engendre une
appréciation du TCR à hauteur de 0.01% et par ricochet une perte
de compétitivité. Remarquons qu'à la suite d'une
croissance de la masse monétaire plus rapide que celle de la demande de
monnaie, l'on aboutit à un accroissement de la demande de biens
échangeables (car les prix des biens issus du secteur exposé
baissent relativement à ceux du secteur protégé). Ce qui
tend à apprécier le TCR et parfois crée des pressions
à la surévaluation réelle de la monnaie.
Par ailleurs, cette étude a montré que le niveau
du développement financier affecte la distorsion du TCR. En effet,
à la suite d'une amélioration du niveau de développement
financier à hauteur de 10%, le TCR se déprécie à
l'ordre de 3,3%. Ce qui constitue une amélioration de la
compétitivité de l'économie. Toutefois, il est possible
que ce développement financier génère une
appréciation du TCR par le
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canal d'une instabilité financière. Ceci fait
penser à un seuil au-delà duquel, le développement
financier émousserait la compétitivité d'une
économie.
Sur ce, l'on ne saurait réfuter la thèse de
Baldwin et Krugman, (1989) selon laquelle « la politique économique
menée peut influencer la trajectoire du TCR ». De même, ce
résultat vient confirmer celui réalisé par Yougbare,
(2009). Au regard de cet enseignement, une attention particulière doit
être portée sur la promotion de la compétitivité par
le canal de la politique monétaire sous peine d'émousser la
réalisation des performances de l'espace.
Notons tout de même que l'analyse des effets
croisés notamment entre le développement financier et le
comportement d'épargne à travers l'indicateur PP de l'UEMOA nous
permet de soutenir l'idée d'existence d'une relation positive entre ces
agrégats. En effet, lorsque le niveau de développement financier
s'améliore, la préférence pour le présent de
l'UEMOA augmentera. Ce qui engendrerait une appréciation du TCR toute
chose égale par ailleurs.
II- Estimation du taux de change réel
d'équilibre a-Présentation du résultat de
l'estimation
Les différents tests de spécification
réalisés sur ce modèle révèlent que le
modèle à effet fixe est plus robuste que celui à effet
aléatoire [le test de Hausman Prob = 0.0453 < à 5%]. Ainsi,
l'on obtient l'équation estimée du taux de change réel
d'équilibre comme suit :
TCRE = 0,03*CP - 0,04*BCC + 0,26*DF - 0,1*FF -0,07*TE +
0,007*PM
Les variables explicatives du modèle expliquent à
71% le taux de change réel à l'équilibre toutes choses
égales par ailleurs (Confère tableau 4 ; Annexe I).
b- Interprétation économique du modèle
du TCR d'équilibre
Selon les résultats de l'estimation du taux de change
d'équilibre, le TCR se déprécie à
l'équilibre suite à une hausse durable des flux financiers
reçus au seuil de 10%. Ainsi, dès que les flux financiers
augmentent de 10%, l'on assiste à une dépréciation du TCR
de l'ordre de 10 %, toute chose égale par ailleurs. Nous trouvons
également que la politique monétaire, le développement
financier et la croissance de la productivité exercent un effet sur le
taux de change réel d'équilibre
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de l'UEMOA. A la suite d'un excès de la croissance de
la masse monétaire par rapport à celle du PIB de l'année
antérieure, d'un accroissement du ratio crédit à
l'économie sur PIB et d'une hausse de l'effet Balassa de 10%, le TCR
s'apprécie à l'équilibre respectivement à hauteur
de 0.07%, 2,6% et 0,3%. Cependant, il est à noter qu'une accumulation du
déficit de la balance courante à hauteur de 10% et une
amélioration des TE engendrent une dépréciation à
l'équilibre du TCR à l'ordre de 0.4% et 0,7%.
|