SECTION II : ANALYSE EVOLUTIVE DES FONDAMENTAUX DU TAUX
DE CHANGE REEL
Cette section décrit les variables affectant le TCR
d'équilibre au sein de l'UEMOA. Il s'agit en effet, de présenter
une analyse évolutive des variables d'intérêt.
du BE. A cet égard, X sont chère % M ; ce qui
entraine une détérioration du solde de BC et par là le
BTC. Par ailleurs, l'accroissement des FF engendre une
détérioration du BTC en raison de la forte appréciation du
TCR 1- si les FF ne sont pas stérilisés, on aura augmentation de
MM, ce qui engendre hausse du taux d'inflation et par conséquent
l'appréciation du TCR ;2- Par contre, lorsque les FF sont
stérilisés à travers une politique de stérilisation
menée par la Banque Centrale, et si au même moment, le taux
d'intérêt domestique est élevé, il y aura attraction
des FF et donc hausse de FF ; ce qui génère une
appréciation du TCR.
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A travers l'effet Balassa (hausse rapide de
productivité dans les BE%BNE) engendre une hausse des prix des BNE %
à celui des BE et donc une appréciation du TCR ; qui n'a rien
à voir avec une perte de compétitivité.
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Les commentaires qui sont proposés visent à
analyser la performance macroéconomique de la zone ; ceci à
travers l'évolution du TCR.
PARAGRAPHE I : LES VARIABLES AFFECTANT LE TAUX DE
CHANGE REEL D'EQUILIBRE
Sur la base du cadre théorique développé
ci-dessus (Confère chapitre 1) et au regard des enseignements issus du
modèle dynamique de NATREX, le lien entre le TCR d'équilibre et
l'évolution de ses fondamentaux est cerné par les variables
affectant aussi bien l'équilibre interne et externe. En
synthétisant l'analyse, la littérature retient les variables
ci-après comme déterminant le TCR d'équilibre. Il s'agit
de :
1- La croissance de la productivité :
elle est destinée à capter l'effet BalassaSamuelson qui traduit
une tendance structurelle à l'observation d'écarts de prix
internationaux jouant à travers les biens non échangeables
[Coudert, (2004)]. Il a été révélé que dans
le secteur des biens échangeables, le niveau et le rythme de la
productivité sont supérieurs à ceux des services
assimilés, à la catégorie des biens non
échangeables. Une telle accélération de la croissance de
la productivité apprécie le TCR. Par l'effet Balassa-Samuelson,
le TCR est ainsi appelé à s'écarter de sa valeur initiale
d'équilibre dès lors que cet indice est calculé par
rapport à des pays industrialisés dont le niveau de
productivité est certes plus élevé, mais dont
l'évolution est beaucoup plus lente que celle des PED à fort
potentiel de rattrapage. Cet effet est lié aux différences de
productivité entre les secteurs abrités et exposés. Au
cours du processus de développement, la productivité du secteur
exposé tend à croître plus rapidement que celle du secteur
abrité. L'effet Balassa-Samuelson serait mesuré dans cette
étude par la croissance de la productivité c'est-à-dire
par la croissance du PIB réel par tête dans les pays de
l'UEMOA23. Une hausse de l'effet Balassa-Samuelson entraîne
toute chose égale par ailleurs, une appréciation du TCR.
2- Le solde de la balance courante cumulée
(BCC) : encore appelé position extérieure nette (PEN),
c'est le solde qui fait l'objet de tant d'attention dans l'analyse
économique de la balance des paiements car il s'agit en quelque sorte de
la partie réelle, non financière de la balance de paiements. Elle
retrace les transactions réelles, considérées comme plus
stables que les transactions financières. En relation
23 A l'instar de celle effectuée par Lassana
YOUGBARE, (2009).
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avec le TCR, la balance courante est fonction de celle-ci. La
dépréciation de la monnaie nationale (hausse du TCR coté
à l'incertain) est supposée contribuer à
l'amélioration de la BTC. Tandis qu'une appréciation du TCR
engendre une dégradation du solde de la BTC [Krugman et Obstfeld,
(2001)]. Dans une autre version plus améliorée, l'influence de la
PEN sur le TCR d'équilibre a été explicitée. La PEN
se définie comme le solde cumulé de la balance courante
corrigée du cycle et des mouvements de change passés. Ceci permet
d'exclure les effets de valorisation. En effet, plus une économie a
accumulé d'excédent dans le passé, plus sa PEN est
élevée, plus son TCR d'équilibre est
apprécié. Inversement, plus une nation est endettée
vis-à-vis de l'étranger à cause de l'accumulation de
déficits passés (ce qui est le cas de la plupart des pays de la
zone FCFA), plus son TCR d'équilibre est déprécié
[Borowski et Couharde, (2000)].
3- La préférence pour le présent
(PP) : est mesurée par le rapport des consommations finales
privées et publiques au PIB. Elle indique la propension des
ménages et du gouvernement à consommer le revenu national. Il a
été révélé que la dépense de
consommation de l'État est l'une des sources de tension sur le prix des
biens à usage purement domestique. Ces tensions peuvent s'exprimer de
manière directe ou indirecte, notamment par la constitution
d'arriérés de paiement où les fournisseurs s'ajustent au
risque de non-paiement de l'administration et des entreprises publiques par des
habitudes de surfacturation. Une hausse de la PP tend à
générer une appréciation réelle si elle s'adresse
essentiellement à des biens non échangeables et si par ailleurs
la propension gouvernementale à consommer ces biens est
supérieure à celle du privé [Galstyan & Lane, (2008)].
Si la consommation gouvernementale additionnelle s'adresse majoritairement
à des biens échangeables ou importés alors, le TCR se
déprécie à l'équilibre. La PP plus
élevée est donc un facteur susceptible de générer
une augmentation du TCR.
4- Les termes de l'échange (TE) : Il
est défini comme le prix relatif entre les exportations et les
importations. Il permet de mesurer l'impact de la demande et de l'offre de
facteurs externes sur le secteur des biens échangeables. L'incidence des
TE s'apprécie à travers deux effets ; un effet revenu et un effet
substitution. L'effet revenu intervient quand une hausse des prix à
l'exportation, ou une baisse des prix à l'importation, accroit le revenu
de l'économie et augmente la demande des biens non
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échangeables. Ceci tendra à apprécier le
prix relatif des non échangeables par rapport aux échangeables et
entraine une appréciation du TCR. Autrement dit, il y a effet revenu
lorsqu'on peut acheter davantage de biens suite à une
amélioration des TE du fait de l'appréciation du TCR
résultant de la hausse du prix relatif à des biens non
échangeables. L'effet de substitution quand à lui, apparait
à la suite d'une amélioration des TE du fait d'une hausse des
prix à l'exportation qui entraine une dépréciation du TCR
pour des niveaux inchangés du TCN et des prix des non
échangeables. Il résulte d'une baisse relative du prix des biens
importés, d'une baisse de la demande des biens non échangeables,
donc d'une dépréciation du TCR. Cependant, si
l'amélioration des TE est causée par une chute des prix à
l'importation uniquement, alors l'amélioration du compte courant va
accroitre le revenu et les prix des biens non échangeables ; ce qui va
causer une appréciation du TCR. De manière pratique, il est
attendu, une appréciation du TCR suite à une évolution
favorable des TE. Les études empiriques semblent confirmer que l'effet-
revenu domine l'effet de substitution [d'Aghevli, Khan & Montiel, (1991)].
Dans ce cas, une augmentation des TE engendre toute chose égale par
ailleurs, une appréciation du TCR d'équilibre ; leur baisse
engendre sa dépréciation. Il est à noter que les TE sont
les plus fluctuants parmi les fondamentaux du TCR, notamment en ce qui concerne
les pays de la zone franc CFA qui exportent essentiellement des produits
primaires.
5- Les flux financiers (FF) : les
entrées de capitaux (les investissements directs étrangers et
assimilés) sont indexées d'être à la base de
l'appréciation du TCR. De même, les flux d'aide internationale
étant des ressources externes, ont pour conséquence le
renchérissement des biens du système productif local. Ceci
génère une élévation du prix des biens non
échangeables et des salaires qui renchérissent à leur tour
le coût de production des biens échangeables. Quand les FF
extérieurs augmentent durablement, la demande de monnaie locale
s'accroit, tendant à apprécier le TCR d'équilibre [Monteil
& Hinkle, (1999)]. Dans les pays à revenu faible, comme l'UEMOA peu
attractif aux IDE, nous mesurons les FF par le ratio au PIB de la somme des IDE
net et de l'aide publique au développement (APD).
Toutefois, la relation qui lie le TCR à ses
fondamentaux suscités, peut être affectée dans le court
terme par d'autres facteurs (la politique monétaire, le
développement financier, chocs de productivités). C'est pourquoi,
il sera inclu aussi
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deux variables nominales comme déterminant du TCR dans
l'estimation. Il s'agit du développement financier et la politique
monétaire.
En effet, la politique monétaire
(PM)24 qui s'identifie ici à travers une croissance
de la masse monétaire plus rapide que celle de la demande de monnaie
accroît la demande de biens non échangeables. Ce qui tend à
apprécier le TCR et crée par ailleurs des pressions à la
surévaluation réelle de la monnaie.
De même, le niveau du développement
financier (DF) d'une économie affecte la croissance
économique à travers le TCR. L'effet du DF sur la croissance
économique est controversé dans la littérature. Toutefois,
il est reconnu de manière globale que le niveau du DF affecte le bien
être ; et ce d'une part à partir d'un seuil et d'autre part
lorsqu'une politique d'assainissement appropriée est menée par
les autorités monétaires. Le développement financier donne
une impulsion au développement économique en élevant le
rendement du capital. En outre le développement économique, en
retour facilite les investissements en infrastructures financières.
Retenons que le niveau du DF contribue à la croissance économique
via TCR par le canal de deux mécanismes principaux que sont l'innovation
technologique et l'accumulation de capital. L'accumulation de capital
résulte de la centralisation de l'épargne dans des entreprises et
de la création de richesse par la détention d'actifs financiers
(actions, obligations). Pour cette étude, le développement
financier est appréhendé par le ratio du crédit à
l'économie au PIB. Par contre, la politique monétaire sera
mesurée par le différentiel de la croissance de
la masse monétaire (M2) par rapport à celle du PIB
au cours de l'année précédente [Yougbare,(2009).
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