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Taux de change réel d'équilibre et évolution de ses fondamentaux dans l'UEMOA

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par Sèwanoudé Honoré HOUNGBEDJI
Université d'Abomey-Calavi-BENIN - DEA/ Master 2010
  

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Abstract

The purpose of the present study is to assess the empiric relation between equilibrium real exchange rate and the evolution of the fundamentals in the WAEMU. First, an equilibrium real exchange rate is estimated from a set of economic fundamentals as NATREX model has shown and this, by through a panel estimation. Next, a misalignment indicator of the real exchange rate has been inferred from these estimations. The results of this survey have helped put into question the idea according to which fixed exchange would be conducive to the overestimation of its real exchange rate. The survey reveals that, the real exchange rate of WAEMU is broadly underestimated over the survey period (1989-2008); with a much low extent. This result allows also to put emphasis on the importance of the incentive tax policy and diversification of cash crops in the management of distortions of real exchange rate.

Keywords: Equilibrium Real Exchange Rate; Misalignment; Natrex; Fundamentals,

WAEMU.

vi

Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : LA THEORIE DU TAUX DE CHANGE REEL 7

D'EQUILBRE

SECTION I : LES MODELES DE DETERMINATION DU TAUX DE CHANGE 8

REEL DE LA PREMIERE GENERATION

SECTION II : LES MODELES DU TAUX DE CHANGE D'EQUILIBRE AXES SUR 14

LA SPHERE REELLE DE L'ECONOMIE : LES MODELES DE LA 2ème

GENERATION

CHAPITRE II : EXAMEN DE LA POLITIQUE DE FIXITE DU 28

TAUX DE CHANGE DE L'UEMOA

SECTION I : LA POLITIQUE DE FIXITE DU TAUX DE CHANGE ET SON 28

MECANISME DE FONCTIONNEMENT AU SEIN DE L'UMOA

SECTION II : ANALYSE EVOLUTIVE DES FONDAMENTAUX DU TAUX DE 41

CHANGE REEL D'EQUILIBRE

CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DU TAUX DE 52

CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET DE SON MESALIGNEMENT

SECTION I : METHODOLOGIE D'ESTIMATION DU TAUX DE CHANGE 52

REEL D'EQUILIBRE ET DE SA DISTORSION

SECTION II : PRESENTATIONS ET ANALYSES DES RESULTATS 61

D'ESTIMATION

CONCLUSION GENERALE 76

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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré

INTRODUCTION

GENERALE

Les récentes mutations intervenues dans les relations économiques internationales se sont traduites par l'émergence du courant de la mondialisation croissante des économies et de la polarisation des blocs régionaux. Ces deux courants sont soumis à une forte instabilité des taux de change (TC) à travers le monde. Cette distorsion du TC se traduit par des fluctuations de long terme de grandes amplitudes qui affectent les échanges internationaux et les performances des économies.

Outre les effets pervers à court terme du TC qualifié de volatilité, ses distorsions de long terme, sont souvent à l'origine des perturbations beaucoup plus importantes pour l'économie [Stemitsiotis, (1992)]. La distorsion du TC se caractérise ainsi par un écart soutenu et durable du taux de change réel ( TCR) courant par rapport à son niveau d'équilibre de long terme qui, est censé garantir à la fois l'équilibre interne et externe [Borwski et Couharde ,(2000)]. Ces déséquilibres expriment des surévaluations ou des sous-évaluations du TCR et donc des pertes ou des gains de compétitivité. Ces distorsions génèrent, toutes choses égales par ailleurs, un rythme d'inflation ou de déflation supérieure à celui obtenu à TCR constant. De ce fait, la distorsion du TCR constitue ainsi un problème important pour les gestionnaires de politique économique, dans la gestion optimale de leur politique de change. Ainsi, à l'heure de l'avènement des crises récurrentes du système financier international et des débats sur la nouvelle architecture du système monétaire international, des voix s'élèvent pour préconiser davantage de stabilité dans les TC. Les fluctuations du TC sont souvent excessives, toutefois les stabiliser autour d'un niveau de référence pose la question de leur niveau d'équilibre [Coudert, (1999)]. La problématique liée aux déterminants du TCR, son évolution et sa position par rapport à l'équilibre deviennent ainsi récurrente et occupent une place majeure tant dans les débats académiques que politiques. Le regain d'intérêt conféré à ces débats est dû à son pouvoir explicatif du niveau de compétitivité et surtout de son rôle d'ajustement1 économique [Yamb, (2007)].

En revanche, même si les opinions sur l'ampleur des déséquilibres du TCR dans les pays de la zone franc CFA ne sont pas consensuelles, le cas de ces pays illustre un débat récurrent et ancien dans la littérature économique [Abdib et

1 L'estimation du niveau d'équilibre du TCR permet de déterminer la dévaluation nécessaire pour qu'un pays qui connaît une crise de la balance des paiements, retrouve un niveau de son solde de la balance courante soutenable.

Tsangarides, (2006)]. Ce débat porte sur le rôle que joue le régime de change fixe dans les déséquilibres du TCR. Catao et Solomou, (2005) montrent que les distorsions du TCR, sont plus accentuées dans un régime de change fixe. C'est la pertinence de ces analyses et au regard des spécificités qui caractérisent certains pays de l'Afrique subsaharienne dans le processus de leur intégration économique, qui nous a amené à porter la présente réflexion sur le thème « Taux de change réel d'équilibre et évolution de ses fondamentaux dans l'UEMOA ».

Toutefois, il est à noter que le concept du taux de change réel d'équilibre (TCRE) est sujet de controverse dans la littérature économique abordant le choix du régime de change optimal. Alors que Frenkel (1999) refuse même l'idée de son existence, Mundell (2000) affirme le contraire sans pour autant l'identifie avec précision. Les tentatives de contournements du concept ont engendré deux principales conclusions divergentes. Frenkel suppose qu'il n'existe pas un régime de change optimal pour tous les pays et à tous les temps. Par contre, pour Williamson (1994) et Joly (1998) ils considèrent que le régime de change optimal ne peut être que le taux de change réel d'équilibre qui minimise la distorsion du TC (voir rendre le mésalignement nul). Du fait de la pertinence de cette dernière approche, la détermination du TCRE devient ainsi, le socle des mesures du mesalignement du TC dans la littérature économique. Il est déterminé par les fondamentaux du TCR notamment les variables macroéconomiques affectant l'équilibre interne et externe. Par ailleurs, si la distorsion du TC devient problématique, c'est au regard de son impact sur la compétitivité de l'économie et aussi des grands déséquilibres qu'elle engendre au sein de celle-ci. L'incidence la plus plausible de la distorsion du TC, c'est qu'elle génère une forte variation de la demande globale notamment la consommation interne. En effet, lorsque la consommation devient élevée pendant une période de surévaluation, on aboutit à des déficits de la balance commerciale. Si la dévaluation intervient afin d'assurer le rééquilibrage (cas de la zone Franc CFA en Janvier 1994), il se produit ainsi une contraction brusque de la consommation qui est mal acceptée au regard des enseignements issus de la théorie du « cycle de vie » de Modiaglini (1963). Dans ce schéma, l'économie est caractérisée par une alternance de phases d'expansion et d'austérité. Ceci, induit de profondes mutations dans la structure optimale de la consommation voire de la demande globale et qui affaiblit ainsi la création de la richesse nationale.

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En outre, Kaminsky et Reinhart, (1997) repèrent quatre coûts primordiaux qui sont à mettre à l'actif du mésalignement du TCR. D'abord, une surévaluation réelle persistante provoque une perte de compétitivité internationale, un déficit de compte courant, un drainage des réserves de change. Une telle distorsion du TCR constitue ainsi un indicateur d'alerte avancé pour les crises de change ; avec pour corollaire un émoussement des performances macroéconomiques d'une économie.

Il ressort de cette analyse que, les évolutions contrastées des TCR ; dictées par la dynamique de ses fondamentaux posent ainsi entre autres problèmes d'une part celui des déterminants de l'instabilité des TCR et d'autre part, celui de l'explication de la convergence à l'équilibre du TCR suite à des chocs exogènes [Yamb, (2007)]. Il en résulte que la distorsion qu'elle soit positive ou négative reflète une sous optimalité de la politique de change, coûteuse en termes : d'équilibre extérieur, d'allocation de ressources productives et peut mener jusqu'à la crise (crise asiatique des années 90).

Pour rappel, la théorie du TCR s'appréhende autour de deux approches ; notamment l'approche de la parité du pouvoir d'achat (PPA) et celui du commerce international. Dans la première approche, il se définit comme étant le nombre d'unité de monnaie étrangère pour une unité de monnaie nationale ; corrigé du différentiel entre son niveau de prix et celui de ses partenaires. Il s'apparente à un indicateur de compétitivité externe. Par contre l'approche retenue dans le commerce international, s'applique aux petits pays « preneurs de prix » ; notamment les pays en développement (PED). Selon cette approche, le TCR est le rapport des prix domestiques des biens exposés et des biens protégés. Il reflète la compétitivité interne. Une augmentation du prix relatif des biens échangeables correspond à une dépréciation du TCR interne. Une telle mesure est la plus appropriée et la plus couramment utilisée dans la littérature concernant les PED [Hinkle et Montiel, (1999)]. C'est aussi celle que nous retenons dans cette étude.

De ce fait, lorsqu'on procède à un examen des indicateurs liés aux évolutions du TCR et de ses fondamentaux, la récurrence de la distorsion de ce taux semble se confirmer ; ce qui affecte significativement lesdits fondamentaux. En effet, selon une étude menée par Djoufelkit (2006, 2007), le TCR2 de l'UEMOA s'est apprécié de

2 Cette étude a considéré le taux de change effectif réel qui se définit comme le TCN corrigé ou
pondéré par la structure du commerce extérieur d'un pays. Pour les raisons de simplification, nous

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13.4% entre 1994 et 2004 (pour l'ensemble de la zone Franc CFA, son appréciation est de 12.7%) par rapport à son niveau post dévaluation de 1994. De 2005 à 2006, il s'est déprécié de -0.2% pour l'UEMOA (-0.6% pour la zone Franc CFA). Au total, entre 1994 et 2006, la zone UEMOA a enregistré une appréciation du TCR correspondant ainsi à une perte de compétitivité de l'ordre de 22% (21% pour la zone Franc CFA). Toutefois, on note que l'UEMOA a amorcé un léger enregistrement du gain de compétitivité en 2006, avec la dépréciation de l'Euro face au Dollar. Outre la perte (ou le gain) de compétitivité induite à l'économie de l'UEMOA à travers ces phases de distorsions du TCR qualifié parfois de mésalignements, l'appréciation (ou la dépréciation) de ce taux, pourrait affecter les grands équilibres macroéconomiques de l'union de manière significative. Ce faisant, lesdites distorsions constatées influencent à coup sûr les fondamentaux du TCR à grandes ampleurs différenciées. Ceci mérite d'être évalué à partir d'une estimation du TCR d'équilibre lequel constitue le cadre théorique de cette étude. A cet égard, la problématique de cette étude s'articule sur la question centrale suivante : quel est l'effet de l'évolution des fondamentaux du TCR sur son niveau d'équilibre ?

Il est à noter que, la mesure de la distorsion ne peut se faire d'une part, que par une parfaite connaissance des déterminants fondamentaux du TCR lesquels agissent comme des forces de rappel qui ramènent ce taux vers des valeurs dites d'équilibre et d'autre part, par l'appréhension des effets de la dynamique de ses fondamentaux sur le mésalignement du TCR. Ce faisant, cette question de recherche serait abordée à travers les questions spécifiques que voici :

Quels sont les facteurs explicatifs du taux de change réel ?

Quels sont les déterminants du taux de change réel d'équilibre?

Quel est l'incidence de l'évolution des fondamentaux du TCR sur sa distorsion?

S'il est vrai que les études sur les déterminants du TCR au sein de la zone Franc CFA sont relativement abondantes et riches dans la littérature économique, celles visant à appréhender la contribution de la dynamique des fondamentaux du TCR sur son mésalignement, demeurent par ailleurs occultées au sein de l'UEMOA. Ainsi, les facteurs de ce mésalignement seront à analyser parmi les variables qui tendent à

nous en tenons au TCR par rapport du dollar USA. Les raisons du choix de cet indicateur seront présentées dans la partie méthodologique (confère chapitre3).

 
 

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dévier chacun de ses fondamentaux du trajectoire d'équilibre du TCR courant. La présente étude vise à lever l'équivoque en la matière.

Ainsi donc, l'objectif principal de cette étude est d`évaluer la relation empirique entre le taux de change réel d'équilibre et l'évolution de ses fondamentaux au sein de l'UEMOA. De façon spécifique, il est apparu nécessaire :

· d'estimer les déterminants fondamentaux du taux de change réel ;

· d'évaluer le niveau d'équilibre du taux de change réel;

· d'estimer l'incidence de la dynamique des fondamentaux du TCR sur sa distorsion.

Les estimations qui seront faites nous permettront de mettre en exergue lesquels des fondamentaux du TCR qui contribuent à la persistance de sa distorsion. Par ailleurs, il sera ainsi possible de vérifier à ce niveau et dans une certaine mesure, si le résultat obtenu par Hoarau (2006) selon lequel les changes fixes seraient propices à la surévaluation réelle alors que les changes flexibles favoriseraient plutôt la sous-évaluation réelle, même si dans un cas comme dans l'autre, les désajustements restent modérés ; peut être validé dans l'UEMOA. En outre, cette étude essayera de focaliser l'attention des décideurs de politique économique au sein de l'UEMOA sur :

· la nécessité de constituer une batterie d'indicateur d'alerte avancé pour les crises de change ;

· les variables macroéconomiques pertinentes qui accentuent la distorsion du TCR ; ceci permettra d'asseoir les bases d'un renforcement de la compétitivité des économies.

En terme méthodologique, nous avons adopté une approche économétrique à cette fin. Le modèle du taux de change réel naturel (NATREX) et la méthode de filtre d' Hodrick-Prescott ont été retenus pour l'objectif de cette étude. Pour mener cette analyse, les estimations sont réalisées aux moyens des estimateurs « between » et « within » sur données de panel pour les différents modèles.

Eu égard à tout ce qui précède, le présent mémoire est subdivisé en trois chapitres. La théorie du taux de change réel d'équilibre est explicitée dans le premier chapitre. Par contre, dans le second chapitre, nous avons procédé à un examen de la politique de fixité du taux de change dans l'UEMOA. Enfin, l'évaluation empirique du taux de change réel d'équilibre et de l'évolution de ses fondamentaux à travers l'estimation économétrique a été l'objet du troisième chapitre.

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CHAPITRE I : LA THEORIE DU TAUX DE

CHANGE REEL D'EQUILIBRE

 

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