The purpose of the present study is to assess the empiric
relation between equilibrium real exchange rate and the evolution of the
fundamentals in the WAEMU. First, an equilibrium real exchange rate is
estimated from a set of economic fundamentals as NATREX model has shown and
this, by through a panel estimation. Next, a misalignment indicator of the real
exchange rate has been inferred from these estimations. The results of this
survey have helped put into question the idea according to which fixed exchange
would be conducive to the overestimation of its real exchange rate. The survey
reveals that, the real exchange rate of WAEMU is broadly underestimated over
the survey period (1989-2008); with a much low extent. This result allows also
to put emphasis on the importance of the incentive tax policy and
diversification of cash crops in the management of distortions of real exchange
rate.
Keywords: Equilibrium Real Exchange Rate; Misalignment;
Natrex; Fundamentals,
WAEMU.
vi
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : LA THEORIE DU TAUX DE CHANGE REEL 7
D'EQUILBRE
SECTION I : LES MODELES DE DETERMINATION DU TAUX DE
CHANGE 8
REEL DE LA PREMIERE GENERATION
SECTION II : LES MODELES DU TAUX DE CHANGE D'EQUILIBRE
AXES SUR 14
LA SPHERE REELLE DE L'ECONOMIE : LES MODELES DE LA
2ème
GENERATION
CHAPITRE II : EXAMEN DE LA POLITIQUE DE FIXITE DU 28
TAUX DE CHANGE DE L'UEMOA
SECTION I : LA POLITIQUE DE FIXITE DU TAUX DE CHANGE ET
SON 28
MECANISME DE FONCTIONNEMENT AU SEIN DE
L'UMOA
SECTION II : ANALYSE EVOLUTIVE DES FONDAMENTAUX DU TAUX
DE 41
CHANGE REEL D'EQUILIBRE
CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DU TAUX DE 52
CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET DE SON MESALIGNEMENT
SECTION I : METHODOLOGIE D'ESTIMATION DU TAUX DE CHANGE
52
REEL D'EQUILIBRE ET DE SA DISTORSION
SECTION II : PRESENTATIONS ET ANALYSES DES RESULTATS
61
D'ESTIMATION
CONCLUSION GENERALE 76
vii
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soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
INTRODUCTION
GENERALE
Les récentes mutations intervenues dans les relations
économiques internationales se sont traduites par l'émergence du
courant de la mondialisation croissante des économies et de la
polarisation des blocs régionaux. Ces deux courants sont soumis à
une forte instabilité des taux de change (TC) à travers le monde.
Cette distorsion du TC se traduit par des fluctuations de long terme de grandes
amplitudes qui affectent les échanges internationaux et les performances
des économies.
Outre les effets pervers à court terme du TC
qualifié de volatilité, ses distorsions de long terme, sont
souvent à l'origine des perturbations beaucoup plus importantes pour
l'économie [Stemitsiotis, (1992)]. La distorsion du TC se
caractérise ainsi par un écart soutenu et durable du taux de
change réel ( TCR) courant par rapport à son niveau
d'équilibre de long terme qui, est censé garantir à la
fois l'équilibre interne et externe [Borwski et Couharde ,(2000)]. Ces
déséquilibres expriment des surévaluations ou des
sous-évaluations du TCR et donc des pertes ou des gains de
compétitivité. Ces distorsions génèrent, toutes
choses égales par ailleurs, un rythme d'inflation ou de déflation
supérieure à celui obtenu à TCR constant. De ce fait, la
distorsion du TCR constitue ainsi un problème important pour les
gestionnaires de politique économique, dans la gestion optimale de leur
politique de change. Ainsi, à l'heure de l'avènement des crises
récurrentes du système financier international et des
débats sur la nouvelle architecture du système monétaire
international, des voix s'élèvent pour préconiser
davantage de stabilité dans les TC. Les fluctuations du TC sont souvent
excessives, toutefois les stabiliser autour d'un niveau de
référence pose la question de leur niveau d'équilibre
[Coudert, (1999)]. La problématique liée aux déterminants
du TCR, son évolution et sa position par rapport à
l'équilibre deviennent ainsi récurrente et occupent une place
majeure tant dans les débats académiques que politiques. Le
regain d'intérêt conféré à ces débats
est dû à son pouvoir explicatif du niveau de
compétitivité et surtout de son rôle
d'ajustement1 économique [Yamb, (2007)].
En revanche, même si les opinions sur l'ampleur des
déséquilibres du TCR dans les pays de la zone franc CFA ne sont
pas consensuelles, le cas de ces pays illustre un débat récurrent
et ancien dans la littérature économique [Abdib et
1 L'estimation du niveau d'équilibre du TCR permet de
déterminer la dévaluation nécessaire pour qu'un pays qui
connaît une crise de la balance des paiements, retrouve un niveau de son
solde de la balance courante soutenable.
Tsangarides, (2006)]. Ce débat porte sur le rôle
que joue le régime de change fixe dans les déséquilibres
du TCR. Catao et Solomou, (2005) montrent que les distorsions du TCR, sont plus
accentuées dans un régime de change fixe. C'est la pertinence de
ces analyses et au regard des spécificités qui
caractérisent certains pays de l'Afrique subsaharienne dans le processus
de leur intégration économique, qui nous a amené à
porter la présente réflexion sur le thème «
Taux de change réel d'équilibre et évolution de
ses fondamentaux dans l'UEMOA ».
Toutefois, il est à noter que le concept du taux de
change réel d'équilibre (TCRE) est sujet de controverse dans la
littérature économique abordant le choix du régime de
change optimal. Alors que Frenkel (1999) refuse même l'idée de son
existence, Mundell (2000) affirme le contraire sans pour autant l'identifie
avec précision. Les tentatives de contournements du concept ont
engendré deux principales conclusions divergentes. Frenkel suppose qu'il
n'existe pas un régime de change optimal pour tous les pays et à
tous les temps. Par contre, pour Williamson (1994) et Joly (1998) ils
considèrent que le régime de change optimal ne peut être
que le taux de change réel d'équilibre qui minimise la distorsion
du TC (voir rendre le mésalignement nul). Du fait de la pertinence de
cette dernière approche, la détermination du TCRE devient ainsi,
le socle des mesures du mesalignement du TC dans la littérature
économique. Il est déterminé par les fondamentaux du TCR
notamment les variables macroéconomiques affectant l'équilibre
interne et externe. Par ailleurs, si la distorsion du TC devient
problématique, c'est au regard de son impact sur la
compétitivité de l'économie et aussi des grands
déséquilibres qu'elle engendre au sein de celle-ci. L'incidence
la plus plausible de la distorsion du TC, c'est qu'elle génère
une forte variation de la demande globale notamment la consommation interne. En
effet, lorsque la consommation devient élevée pendant une
période de surévaluation, on aboutit à des déficits
de la balance commerciale. Si la dévaluation intervient afin d'assurer
le rééquilibrage (cas de la zone Franc CFA en Janvier 1994), il
se produit ainsi une contraction brusque de la consommation qui est mal
acceptée au regard des enseignements issus de la théorie du
« cycle de vie » de Modiaglini (1963). Dans ce schéma,
l'économie est caractérisée par une alternance de phases
d'expansion et d'austérité. Ceci, induit de profondes mutations
dans la structure optimale de la consommation voire de la demande globale et
qui affaiblit ainsi la création de la richesse nationale.
3
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
En outre, Kaminsky et Reinhart, (1997) repèrent quatre
coûts primordiaux qui sont à mettre à l'actif du
mésalignement du TCR. D'abord, une surévaluation réelle
persistante provoque une perte de compétitivité internationale,
un déficit de compte courant, un drainage des réserves de change.
Une telle distorsion du TCR constitue ainsi un indicateur d'alerte
avancé pour les crises de change ; avec pour corollaire un
émoussement des performances macroéconomiques d'une
économie.
Il ressort de cette analyse que, les évolutions
contrastées des TCR ; dictées par la dynamique de ses
fondamentaux posent ainsi entre autres problèmes d'une part celui des
déterminants de l'instabilité des TCR et d'autre part, celui de
l'explication de la convergence à l'équilibre du TCR suite
à des chocs exogènes [Yamb, (2007)]. Il en résulte que la
distorsion qu'elle soit positive ou négative reflète une sous
optimalité de la politique de change, coûteuse en termes :
d'équilibre extérieur, d'allocation de ressources productives et
peut mener jusqu'à la crise (crise asiatique des années 90).
Pour rappel, la théorie du TCR s'appréhende
autour de deux approches ; notamment l'approche de la parité du pouvoir
d'achat (PPA) et celui du commerce international. Dans la première
approche, il se définit comme étant le nombre d'unité de
monnaie étrangère pour une unité de monnaie nationale ;
corrigé du différentiel entre son niveau de prix et celui de ses
partenaires. Il s'apparente à un indicateur de
compétitivité externe. Par contre l'approche retenue dans le
commerce international, s'applique aux petits pays « preneurs de prix
» ; notamment les pays en développement (PED). Selon cette
approche, le TCR est le rapport des prix domestiques des biens exposés
et des biens protégés. Il reflète la
compétitivité interne. Une augmentation du prix relatif des biens
échangeables correspond à une dépréciation du TCR
interne. Une telle mesure est la plus appropriée et la plus couramment
utilisée dans la littérature concernant les PED [Hinkle et
Montiel, (1999)]. C'est aussi celle que nous retenons dans cette
étude.
De ce fait, lorsqu'on procède à un examen des
indicateurs liés aux évolutions du TCR et de ses fondamentaux, la
récurrence de la distorsion de ce taux semble se confirmer ; ce qui
affecte significativement lesdits fondamentaux. En effet, selon une
étude menée par Djoufelkit (2006, 2007), le TCR2 de
l'UEMOA s'est apprécié de
2 Cette étude a considéré le
taux de change effectif réel qui se définit comme le TCN
corrigé ou
pondéré par la structure du commerce
extérieur d'un pays. Pour les raisons de simplification, nous
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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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13.4% entre 1994 et 2004 (pour l'ensemble de la zone Franc
CFA, son appréciation est de 12.7%) par rapport à son niveau post
dévaluation de 1994. De 2005 à 2006, il s'est
déprécié de -0.2% pour l'UEMOA (-0.6% pour la zone Franc
CFA). Au total, entre 1994 et 2006, la zone UEMOA a enregistré une
appréciation du TCR correspondant ainsi à une perte de
compétitivité de l'ordre de 22% (21% pour la zone Franc CFA).
Toutefois, on note que l'UEMOA a amorcé un léger enregistrement
du gain de compétitivité en 2006, avec la
dépréciation de l'Euro face au Dollar. Outre la perte (ou le
gain) de compétitivité induite à l'économie de
l'UEMOA à travers ces phases de distorsions du TCR qualifié
parfois de mésalignements, l'appréciation (ou la
dépréciation) de ce taux, pourrait affecter les grands
équilibres macroéconomiques de l'union de manière
significative. Ce faisant, lesdites distorsions constatées influencent
à coup sûr les fondamentaux du TCR à grandes ampleurs
différenciées. Ceci mérite d'être
évalué à partir d'une estimation du TCR d'équilibre
lequel constitue le cadre théorique de cette étude. A cet
égard, la problématique de cette étude s'articule sur la
question centrale suivante : quel est l'effet de l'évolution
des fondamentaux du TCR sur son niveau d'équilibre ?
Il est à noter que, la mesure de la distorsion ne peut
se faire d'une part, que par une parfaite connaissance des déterminants
fondamentaux du TCR lesquels agissent comme des forces de rappel qui
ramènent ce taux vers des valeurs dites d'équilibre et d'autre
part, par l'appréhension des effets de la dynamique de ses fondamentaux
sur le mésalignement du TCR. Ce faisant, cette question de recherche
serait abordée à travers les questions spécifiques que
voici :
Quels sont les facteurs explicatifs du taux de change
réel ?
Quels sont les déterminants du taux de change
réel d'équilibre?
Quel est l'incidence de l'évolution des fondamentaux du
TCR sur sa distorsion?
S'il est vrai que les études sur les
déterminants du TCR au sein de la zone Franc CFA sont relativement
abondantes et riches dans la littérature économique, celles
visant à appréhender la contribution de la dynamique des
fondamentaux du TCR sur son mésalignement, demeurent par ailleurs
occultées au sein de l'UEMOA. Ainsi, les facteurs de ce
mésalignement seront à analyser parmi les variables qui tendent
à
nous en tenons au TCR par rapport du dollar USA. Les raisons du
choix de cet indicateur seront présentées dans la partie
méthodologique (confère chapitre3).
dévier chacun de ses fondamentaux du trajectoire
d'équilibre du TCR courant. La présente étude vise
à lever l'équivoque en la matière.
Ainsi donc, l'objectif principal de cette étude est
d`évaluer la relation empirique entre le taux de change réel
d'équilibre et l'évolution de ses fondamentaux au sein de
l'UEMOA. De façon spécifique, il est apparu nécessaire
:
En terme méthodologique, nous avons adopté une
approche économétrique à cette fin. Le modèle du
taux de change réel naturel (NATREX) et la méthode de filtre d'
Hodrick-Prescott ont été retenus pour l'objectif de cette
étude. Pour mener cette analyse, les estimations sont
réalisées aux moyens des estimateurs « between » et
« within » sur données de panel pour les différents
modèles.
Eu égard à tout ce qui précède, le
présent mémoire est subdivisé en trois chapitres. La
théorie du taux de change réel d'équilibre est
explicitée dans le premier chapitre. Par contre, dans le second
chapitre, nous avons procédé à un examen de la politique
de fixité du taux de change dans l'UEMOA. Enfin, l'évaluation
empirique du taux de change réel d'équilibre et de
l'évolution de ses fondamentaux à travers l'estimation
économétrique a été l'objet du troisième
chapitre.
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré