CHAPITRE PREMIER : LES SOLUTIONS INSTITUTIONNELLES
L'assainissement du département de Pikine demande des
solutions adaptées sur le plan institutionnel notamment la
réorganisation du secteur (section 1) qui semble très atteint par
une incohérence de diverses natures mais aussi la mise en place d'un
mécanisme de financement efficace (section 2) sera la clé de
voute de cette problématique.
SECTION 1 : la réorganisation du secteur de
l'assainissement
Maîtriser le problème de l'assainissement dans le
département nécessitera impérativement une
réorganisation d'une part des interventions quotidiennes (Paragraphe I)
et une correction au niveau des institutions d'autre part (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : Au niveau des interventions
Le secteur de l'assainissement a besoin d'une part,
d'être réorganisé car il est marqué par une
incohérence dans les politiques appliquées qui se traduisent par
un manque de coordination de ses différents acteurs (A) et d'autre part
par le renforcement des capacités d'exécution de l'ONAS qui doit
jouer pleinement son rôle d'organe central en charge de l'assainissement
dans tous ces volets (B).
A - la coordination des différentes actions
Le secteur de l'assainissement ressemble à un espace
sans repères où les acteurs se répètent dans leurs
actions pour résoudre le méme problème, tel est
l'illustration sombre qui peut être faite de la situation actuelle de
l'assainissement en général et du département de Pikine en
particulier. La question de la charge de ce secteur revient très souvent
dans les débats car on note un dédoublement d'action et de
programmes sur le terrain mes mené par des acteurs différents.
C'est le cas pour l'assainissement eaux pluviales où les
collectivités d'une part l'Etat de l'autres, par le plan ORSEC ou ses
ministères et l'ONAS démembrement de cet Etat,
complètement en retrait pour revendiquer sa compétence absolue
sur ce secteur.
La gestion du secteur de l'assainissement pluvial est une des
missions du Ministère de la Prévention, de l'Hygiène
Publique et de l'Assainissement. L'ONAS qui exploite les infrastructures en
milieu urbain a de fait, le rôle régalien de coordonner les
interventions multiples dans le secteur. Il doit être associé
à toutes les étapes de la conception à l'exécution
des projets afin que le suivi et le contrôle soient effectués
selon les normes établies, dans le respect des cahiers de charge et des
Plans Directeur. En outre, il devra s'assurer du respect des conditions de
raccordement aux réseaux existants et s'il y a lieu, du paiement des
redevances y afférents. Le constat est que cela n'est pas toujours
respecté par les différents acteurs et il est difficile de
limiter cette mission d'assainissement pluvial à une seule structure de
l'Etat. Parmi les raisons, il y a le fait qu'aujourd'hui les besoins en
assainissement sont énormes et les différentes structures dans
leur projet ont un volet assainissement pluvial qui leur est indissociable
(projet de route, de lotissement, promotion immobilière, etc.).
En effet, l'Etat, les Communes ou Regroupements de Communes,
les Sociétés immobilières et les Promoteurs immobiliers
privés projettent tous des travaux d'assainissement des eaux pluviales
(composantes des projets de voirie). Les financements privés ou
provenant des Communes, de l'Etat (Ministères ou Agences) sont suivis
par les ministères chargés de l'équipement et des
transports terrestres, chargé de l'urbanisme et de l'habitat,
chargé de l'assainissement, chargé des collectivités
locales.
Une fois réalisées, ces infrastructures
patrimoine de l'Etat ne sont pas toutes affectées à une
seule structure. Par ailleurs, l'exploitation et l'entretien des collecteurs
enterrés et des canaux couverts demandent des moyens matériels
et humains spécialisés dont les Communes ne disposent ce qui
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fait qu'ils sont à la charge de l'ONAS qui en retour
devra recevoir le financement nécessaire provenant : de l'Etat et des
communes, des citoyens, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Pour les canaux
non couverts, les communes effectuent le curage manuel grace à des
manoeuvres qu'ils prennent en charge, souvent avec l'appui d'agences telles que
l'AGETIP, l'ADM, etc.
« En Septembre et Août 2005, les pluies diluviennes
qui se sont abattues sur Dakar ont causé de fortes inondations dans les
zones inondables de la capitale comme Médina Gounass, Diamaguène,
Guinaw-Rail, Cité Bellevue, pour ne citer que celles-ci. Dans ce
contexte de situation d'urgence, la mise en place par l'Etat du plan JAXAAY et
du Plan spécial banlieue a permis de mettre en exergue cette
multiplicité d'interventions des acteurs institutionnels, des projets et
des agences et leur manque de coordination ( chacun disposant d'une solution
partielle ne prenant pas compte des autres et ceci dans un même bassin
versant). La coordination effectuée par la primature a permis d'apporter
des solutions »26.
D'où la nécessité de créer une
synergie par la coordination des actions de ces différents acteurs pour
une gestion efficace de l'assainissement dans le département de
Pikine.
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