SECTION I : UNHCR
1. I.1.Généralités
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est
intervenue dans des crises de réfugiés majeures en Afrique, comme
en République démocratique du Congo et en Somalie, et en Asie,
notamment lors du problème des réfugiés afghans, vieux de
30 ans. Dans le même temps, le HCR a également été
sollicité pour aider de nombreuses personnes déplacées
à l'intérieur de leur pays en raison d'un conflit. Plus
discrètement, l'organisation a étendu son rôle en assistant
les apatrides, un groupe largement oublié comptant des millions de
personnes risquant de se voir refuser les droits fondamentaux au motif qu'elles
n'ont pas de nationalité. Dans certaines régions du monde, comme
en Afrique et en Amérique latine, le mandat d'origine de 1951 a
été renforcé par des accords relatifs à des
instruments juridiques régionaux. Son budget est passé de
300 000 dollars la première année à plus de deux
milliards de dollars en 2009. Le HCR s'occupe actuellement de 34,4 millions de
personnes relevant de sa compétence : 14,4 millions de
déplacés internes, 10,5 millions de réfugiés, deux
millions de rapatriés, 6,6 millions d'apatrides et plus de 800 000
demandeurs d'asile. En tant qu'organisation disposant à l'origine d'un
mandat de trois ans pour résoudre le problème des
réfugiés, le HCR va bientôt célébrer son 60e
anniversaire et est conscient que les besoins humanitaires ne sont pas
près de disparaître.
1. I.2. Situation géographique
Le HCR, se situe dans la commune de Goma, sis avenu du golf
no 20, en diagonal du centre ophtalmologique belle
vue.
1. I.3. Historique
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a
été établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
pour venir en aide aux Européens déplacés par le conflit.
L'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
a été créé le 14 décembre 1950 par
l'Assemblée générale des Nations Unies, avec un mandat de
trois ans pour accomplir son travail, et devait ensuite disparaître. La
Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés,
fondement juridique de l'aide aux réfugiés et principal statut
régissant le travail du HCR, a été adopté
l'année suivante, le 28 juillet.
En 1956, le HCR a été confronté à
sa première situation d'urgence majeure, à savoir l'exode des
réfugiés lors de l'écrasement de la révolution
hongroise par les forces soviétiques. Dès lors, l'utilité
du HCR n'a plus jamais été remise en question. Dans les
années 6O, la décolonisation de l'Afrique a produit la
première crise de réfugiés de ce continent
nécessitant l'intervention du HCR et suivie d'une multitude d'autres
crises. Les deux décennies suivantes, l'organisation a dû
intervenir dans des situations de déplacement en Asie et en
Amérique latine. A la fin du siècle, de nouveaux problèmes
de réfugiés se posaient en Afrique et, bouclant la boucle, de
nouvelles vagues de réfugiés arrivaient en Europe à la
suite d'une série de guerres dans les Balkans.
En 1954, la nouvelle organisation a reçu le prix Nobel
de la paix pour son travail novateur d'aide aux réfugiés
d'Europe. Son mandat venait d'être prolongé jusqu'à la fin
de la décennie. Plus d'un quart de siècle plus tard, le HCR s'est
vu de nouveau décerner cette récompense en 1981, pour ce qui
était devenu l'assistance fournie aux réfugiés dans le
monde entier et dont le discours de remise a souligné les obstacles
politiques rencontrés par l'organisation. Le HCR comptait à sa
création 34 collaborateurs. Son personnel dénombre à
présent 6 650 fonctionnaires nationaux et internationaux, dont 740
au Siège à Genève. L'agence travaille dans 118 pays, ses
collaborateurs étant basés dans 108 sites principales comme des
bureaux régionaux et des délégations, et 151
sous-délégations et bureaux extérieurs souvent
isolés.
L'entrée du UNHCR à Goma, en
avril 1994 éclate au Rwanda voisin une guerre civile suivie du
génocide des tutsi et des hutu modérés. Pour
éviter la poursuite de ce génocide, la France avec son
Opération Turquoise sous l'égide de l'ONU, conduisit et
déversa au Kivu (à Bukavu et à Goma), sans aucun
contrôle aux frontières congolaises, près de 4 millions de
hutu en trois jours. Arrivés en juillet 1994, ces réfugiés
ne seront pris en charge par le UNHCR qu'en novembre 1994. La présence
de tous ces rwandais au Kivu y créa le climat d'insécurité
et les épidémies de toutes sortes dont le choléra qui fera
rage, notamment dans les rangs des réfugiés rwandais. Ils
mouraient par dizaines chaque jour.
1.
I.4. Les principaux Objectifs du HCR
a) Procédures de protection équitables
* Offrir une assistance juridique et une aide en
matière de protection aux réfugiés ;
* aider les autorités à se doter de
capacités plus solides pour assurer la détermination du statut de
réfugié.
b) Protection contre la violence et l'exploitation
- promouvoir la prévention de la violence sexuelle et
du VIH-Sida, ainsi que des interventions rapides dans ces domaines ;
- fournir des abris provisoires aux déplacés
internes et aux familiers qui les accueillent afin de réduire les
problèmes de protection et les conflits ;
- veiller à ce que les déplacés internes
accueillis au sein de communautés locales bénéficient
d'une protection et d'une aide matérielle, selon leurs besoins.
c) Autogestion et participation
communautaire.
* Améliorer la coopération inter organisations
dans les zones de retour afin de garantir l'intégration des
déplacés et réfugiés de retour dans les programmes
de développement d'autres institutions des National Unies.
d) Solutions durables
v Encourager l'intégration sur place des
réfugiés par des activités génératrices de
revenus et des formations professionnelles ;
v Plaider pour que des solutions durables, se ne limitant pas
au rapatriement librement consenti, soient offertes aux réfugiés
Burundais et Rwandais ;
v Elaborer et exécuter des projets de prévention
des conflits, de consolidation de la paix et de réconciliation dans les
zones de retour ;
v Faciliter le retour des déplacés internes et
offrir une aide pour pérenniser leur réintégration dans
leur région d'origine ;
v Faciliter le retour des Congolais réfugiés en
Tanzanie, en Zambie, en Ouganda et au Rwanda et créer des conditions
propices à leur réintégration durable au moyen d'une
approche axée sur la communauté en prévision d'un
arrêt progressif des programmes du HCR ;
v Reprendre le rapatriement librement consenti des
réfugiés originaires de l'Angola et de la République du
Congo sous l'égide du HCR ;
v Tous les réfugiés et les demandeurs d'asile
sont enregistrés individuellement ;
v Tous les demandeurs d'asile ont immédiatement
accès à des procédures de détermination de leur
statut ;
v Toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes
signalés bénéficient du soutien du HCR et de ses
partenaires ;
v Dans tous les camps, quelque 90 pour cent des enfants
réfugiés âgés de 6 à 11 ans sont
scolarisés dans le primaire ;
v Tous els individus dont il a été
déterminé qu'ils avaient besoin d'être
réinstallés de toute urgence quittent la RDC pour se rendre dans
des pays tiers ;
v Tous les candidats au rapatriement sont transportés
dans de bonnes conditions de sûreté et sécurité
jusqu'à leur région d'origine et les familiers rapatriées
les plus vulnérables reçoivent des abris adéquats ;
v Le HCR fournit des abris provisoires à 65 pour cent
des déplacés internes vulnérables et des familles
d'accueil afin de réduire les problèmes de protection et les
conflits ;
v Au moins 80 pour cent des différends fonciers et
immobiliers sont résolus par une médiation ou renvoyés
devant les organes appropriés en vue de leur règlement.
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