Depenses publiques et équilibre sur le marche des biens et services au Burundi: une analyse empirique (1987-2006)( Télécharger le fichier original )par Donatien BANYANKIRUBUSA Université du Burundi - Licence 2009 |
I.2. Notion de l'investissementI.2.1. Définitions et conceptsDans le langage courant, la notion d'investissement décrit une multitude d'opérations : on investit en bourse, dans l'achat d'une nouvelle voiture, dans l'éducation de ses enfants, dans l'acquisition d'un logement ou dans une nouvelle machine, etc. La définition économique est plus précise. C'est l'acquisition de biens de production. C'est un flux qui alimente le stock de capital. Au niveau microéconomique, la comptabilité privée identifie trois grands types d'investissement : les investissements matériels (terrains, constructions,...), les investissements financiers (achats de titres,...) et certains investissements immatériels (brevets, licences,...). L'investissement privé est la partie de l'investissement qui n'est pas réalisée par les administrations publiques. L'investissement privé comprend l'investissement des entreprises et celui des ménages (construction de logement).1(*) L'investissement privé correspond à la formation brute du capital fixe des ménages et des entreprises privées. L'investissement a un double effet2(*) : Ø il croit le potentiel productif du pays (dont le revenu potentiel correspondant au plein emploi) ; Ø il détermine le degré d'utilisation de ce potentiel par le mécanisme du multiplicateur (équilibre de plein emploi, de sous emploi ou de suremploi). I.2.2. Les déterminants traditionnels de l'investissementSelon KEMPF H., l'investissement est déterminé par trois variables3(*) : Ø Le taux d'intérêt (r) ; Ø La demande anticipée (y) ; Ø Le taux de profit (ð). La théorie du choix intertemporel accorde une place centrale au taux d'intérêt, puisque celui-ci est le prix d'un transfert de pouvoir d'achat d'une période à une autre. Mais, il n'est pas le seul déterminant de l'investissement. Le taux d'intérêt agit sur l'investissement par l'augmentation du coût du capital qu'il induit. Mais, il exerce aussi un effet sur l'investissement par l'intermédiaire de la profitabilité. Plus le taux d'intérêt est élevé, plus est faible l'investissement et donc moins importante la demande des biens et services. Inversement, si le taux d'intérêt est faible, l'investissement est trop élevé et la demande des biens et services excède leur offre. Il semble admis que la demande anticipée est le déterminant principal de l'investissement (Muet, 1979). En période de faible croissance ou de récession, les entreprises adoptent une stratégie d'investissement prudente, elles ne cherchent pas à augmenter leurs capacités de production, et parfois même ne renouvellent pas les équipements devenus obsolètes. Au contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises sont incitées à investir pour augmenter leurs capacités de production, afin de profiter de la hausse de la demande. Un investissement doit être financé et les conditions de financement ne sont pas nécessairement circonstancielles du taux d'intérêt. La situation financière telle que le taux de profit peut également jouer. La capacité d'emprunt d'une entreprise dépend beaucoup des garanties qu'elle peut offrir, ainsi que des conditions du marché (niveau des taux d'intérêt). Le niveau des profits et le niveau de l'endettement de l'entreprise sont les deux indicateurs privilégiés pour évaluer les capacités de remboursement de l'emprunteur. Par ce biais, l'investissement est donc déterminé par le niveau des profits et de l'endettement. Les variables taux de profit et taux d'endettement ont ainsi un pouvoir explicatif réel pour l'investissement des petites entreprises, mais non pour l'investissement des grands groupes4(*). Les petites entreprises ont moins de garanties à offrir aux banques, et ont donc plus de difficultés à financer leurs investissements. En particulier, une hausse des taux d'intérêt s'accompagne d'une baisse de la valeur des actifs financiers, et donc d'une hausse de la prime de financement. * 1 IBANES J., Précis d'initiative économique, Tome II, Paris, 1977, P. 175. * 2 IBANES J., Op. Cit. P. 175. * 3 KEMPF, H., Macroéconomie, 1ère édition, Paris, Dalloz, 1995, P. * 4 DUHAUTOIS R., Le ralentissement de l'investissement est plutôt le fait des petites entreprises tertiaires, Economie et statistique, n° 341-342, 2001-1/2, P. 48. |
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