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Depenses publiques et équilibre sur le marche des biens et services au Burundi: une analyse empirique (1987-2006)

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par Donatien BANYANKIRUBUSA
Université du Burundi - Licence 2009
  

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II.2.4. L'investissement au Burundi

Certaines économies, surtout du Tiers-monde, ne disposent pas encore d'un secteur privé financièrement développé pour participer aux activités d'investissements de grandes importances. Cela étant, il revient au secteur public de prendre en charge le financement de beaucoup de projets d'investissements pour stimuler l'activité économique. Cela se remarque particulièrement pour l'investissement en infrastructures socio-économiques comme les routes, les écoles, les hôpitaux, la télécommunication, la distribution d'eau et d'électricité, etc.

L'évolution simultanée des investissements du secteur publique et ceux du secteur privé s'appréhende en terme, soit d'effet d'entraînement, soit d'effet d'éviction. Au Burundi, le secteur privé investit dans le secteur directement productif tandis que l'Etat s'intéresse aux travaux du secteur non directement productif comme les infrastructures de base et d'importance socio-économique.

La politique générale du gouvernement en matière d'investissement depuis le début des années 1990 était caractérisée par une volonté de soutien et d'encouragement à l'investissement privé. La crise socio-économique a coupé l'élan déjà amorcé et le secteur privé ne parvient pas à prendre son envol. La figure suivante donne l'évolution des investissements tant publics que privés en Million de BIF.

Figure 7 : Evolution de l'investissement du Burundi par agent en millions de BIF (1987-2006)

Source : Nous-mêmes à partir des données de l'annexe 2.

Pour le cas du Burundi, le constat est que la part des investissements du secteur public dans les investissements globaux est dominante. Sur toute la période d'étude, les investissements publics restent toujours supérieurs aux investissements privés.

En effet, les investissements du secteur public restent prépondérants avec plus de 80% des investissements totaux alors que ceux du secteur privé demeurent à un niveau moyen de 18,1%. Les investissements privés ont atteint 25,1% et 24,7% respectivement en 1990 et en 2003. Toutefois, la prédominance toujours croissante de l'investissement public s'observe.

Le gouvernement a poursuivi sa politique d'encouragement des investissements privés au Burundi au cours de l'année 1990. Les investissements totaux réalisés en 1990 s'élèvent à 25,1 Mrd de BIF ; alors qu'ils étaient de 29,3 Mrd de BIF l'année précédente. Durant la même période, la mesure de soutien à l'investissement privé a provoque une augmentation de l'investissement privé passant de 5,3 à 6,3 respectivement pour 1989 et 1990. En 2003, le secteur privé a représenté 24,7% du total des investissements contre 22,2% en 2002. Il y a eu donc une petite accélération de l'investissement privé grâce essentiellement à des structures de promotion de ce secteur important dans le développement économique mais aussi à l'amélioration de l'état sécuritaire. En 2004, le secteur public est resté le principal investisseur avec 77,2% du total, en dépit de l'existence d'encouragement des investisseurs privés combinés à l'amélioration de la sécurité.

Pour ce qui est des investissements publics, la plus grande accélération s'observe en 2005 où elle a été de 39,7% par rapport à l'année précédente. Par contre la plus grande décélération s'observe entre d'une part, l'an 1994 suite à la crise qui a secoué le pays où elle a été de 48% et d'autre part pour l'an 1997 où elle a été de 52,3% suite à l'embargo. En effet, l'évolution en «dents de scie » observée, montre que les investissements publics connaissent un problème dans leurs financements. Ceci du fait que les investissements publics sont financés en grande partie par l'emprunt et l'aide étrangère et ces derniers ne sont favorables que lorsque le pays est stable.

Les investissements publics en général sont financés à plus de 70% par les ressources extérieures. L'analyse globale des investissements publics réalisés entre 1990 et 1993 montre que ces investissements sont financés à hauteur de 26,5% par les ressources intérieures et 73,4% dont 43% sous forme d'emprunts et 29% sous forme de dons.

Pour ce qui est des investissements privés, nous avons trois types de fluctuations : la décroissance, la stagnation et la croissance.

La décroissance vient directement après la période de crise comme 1987-1988 et 1993-1997. Cela s'explique par le fait que les investisseurs privés sont beaucoup sensibles au climat d'incertitude.

Nous observons aussi une stagnation durant les périodes de 1990 jusqu'en 1992 où l'investissement est resté à 6,3 Mrd de BIF. La croissance la plus grande s'est observée les années 1989, 1999 et 2001 où elle a été de 37,7% ; 35,4% ; et 35,2% respectivement. Cette augmentation enregistrée en 1999 s'explique par l'augmentation de 36,12% des crédits à LT octroyés au secteur privé par les Banques commerciales locales. Cette situation a eu un impact sur l'importation des biens d'équipement qui ont enregistré une nette progression de 87,2% la même année.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus