I.4.3. L'impact d'une
hausse des dépenses publiques
La politique budgétaire a un impact direct sur la
demande des biens et services produits par l'économie. Pour cette
raison, elle modifie l'épargne nationale, l'investissement et le taux
d'intérêt d'équilibre.
Partant de l'équation macroéconomique pour une
économie fermée :
Y = le revenu d'équilibre, la production
C = la consommation
I = l'investissement
c = la propension marginale à consommer
Y = C + G + I
C = c (Y-T) + C0 Où
I = I0
G = G0
Considérons une variation des dépenses publiques
de ?G. Le premier effet est une hausse de la demande des biens et services
équivalente à ?G. Mais, comme la production totale est
déterminée par les facteurs de production, cet accroissement doit
être compensé par une baisse dans un autre secteur de la demande.
Le revenu disponible Y-T ne varie pas, la consommation C reste
inchangée. La hausse des dépenses publiques doit être
compensée par une baisse équivalente de l'investissement
privé.
Pour induire cette baisse de l'investissement, le taux
d'intérêt doit augmenter. On voit donc que la hausse des
dépenses publiques entraîne un relèvement du taux
d'intérêt et une diminution de l'investissement. Dans un tel cas,
on dit qu'il y a éviction de l'investissement par les
dépenses publiques.
Pour mieux cerner les effets d'une hausse des dépenses
publiques, examinons son impact sur le marché des fonds prêtables.
Comme la hausse des dépenses publiques ne s'accompagne pas d'un
relèvement des impôts, l'Etat finance ses dépenses
supplémentaires par l'emprunt, ce qui a pour effet de réduire
l'épargne publique.
Comme l'épargne privée reste inchangée,
l'emprunt de l'Etat pèse négativement sur l'épargne
nationale. Comme le montre la figure suivante, une réduction de
l'épargne nationale se représente par un glissement vers la
gauche de l'offre des fonds prêtables disponibles pour l'investissement.
Au taux d'intérêt initial, la demande de fond excède leur
offre. Le taux d'intérêt d'équilibre augmente jusqu'au
point où la fonction d'investissement intercepte la nouvelle fonction
d'épargne.
Figure 3 : Une
augmentation des dépenses publiques ou une réduction de
l'épargne
r
S1
S2
r2
r1
I(r)
I, S
Source : MANKIW, Gregory, N.,
Macroéconomie, 3ème édition,
Bruxelles, De Boeck Université, 2003, p. 56
L'accroissement des dépenses publiques induit donc une
hausse du taux d'intérêt de r1 en r2. Une
réduction de l'épargne diminue le volume de l'investissement et
accroît le taux d'intérêt. Les mesures budgétaires
qui réduisent l'épargne évincent l'investissement.
Les dépenses publiques agissent sur l'activité
économique comme on peut le pressentir à travers ces deux
hypothèses diamétralement opposées au sujet des effets des
dépenses publiques sur la croissance économique.
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