Chapitre 2- le Cadre Méthodologique
Dans le cadre de cette présente étude, la
méthodologie adoptée s'articule autour de plusieurs étapes
: de la revue documentaire en passant par la phase de terrain jusqu'à
l'analyse et le traitement des données recueillies.
2.1. La revue documentaire
De nos jours, le débat portant sur la
problématique de la désertification en milieu sahélien
explique largement la richesse et la diversification de la documentation
relative à celle-ci. En effet, beaucoup d'univers de recherche ont
été explorés. Dans la plupart de ces univers, la
documentation (Rapports, Documents, Colloques, Etudes) relative à la
dégradation des terres au Sahel porte généralement sur les
facteurs, les effets et les stratégies adoptées par les pays
sahéliens soit dans le cadre du CILSS ou de la politique imposée
par la B.M (Banque Mondiale).
Parmi ces différents univers de recherche, on peut
citer le centre de lecture et la bibliothèque centrale de
l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, les
bibliothèques de l'Ecole Nationale d'Economie Appliquée (ENEA) et
de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD). L'Internet aussi a
été mis à contribution. Toujours dans la dynamique de
diversifier les sources de recherche, l'Unité de Valorisation (UNIVAL)
de l'Institut Sénégalais de Recherches Agronomiques (ISRA) a fait
l'objet d'une visite.
Il faut dire que de nombreux ouvrages ont été
écrits sur la désertification et la salinisation des terres au
Sahel.
Parmi ceux-ci : le sahel en lutte contre la
désertification : leçons d'expériences
Programme allemand/CILSS, 1989.
Dans cet ouvrage, une vingtaine d'expériences de lutte
contre la désertification au Sahel ont été recueillies.
L'objectif de l'ouvrage est de faire connaitre les acquis de la lutte contre la
désertification et de susciter des échanges entre les acteurs.
Puis, Marius (1985). Dans cet ouvrage sont
exposés les facteurs climatiques qui ont précédé
à la disparition du couvert végétal dans le bassin du
Saloum. Les conclusions tirées soulignent que la salinisation des
nappes s'est intensifiée depuis l'installation de
la sécheresse. Ce faisant le sens de l'écoulement a
été inversé pour passer des tannes vers le plateau.
Aussi le Mémoire de Sokhna M. «
Récupération et régénération des terres
salées par la mise en défens : l'expérience du PRECOBA
dans la C.R de Mbélla- cadio ». Département de Fatick, 1994
-1995.
C'est une étude qui porte sur l'analyse des techniques
améliorées mises au point par le PRECOBA pour atténuer
l'avancée des eaux salées dans le bassin versant du Sine-Saloum,
tout en recommandant la participation des paysans dans tout le processus de
lutte.
S'agissant de l'ouvrage de René Dumont : pour
l'Afrique, j'accuse, édition Plon, 1986, 482 pages ; on peut
ceux-ci.
Cet ouvrage est une véritable critique
développée à l'endroit des politiques imposées par
les puissances occidentales aux pays africains dans le cadre des options de
croissance économique. Selon l'auteur, la dégradation des
conditions écologiques au Sahel s'explique par l'adaptabilité des
politiques par rapport aux réalités du milieu. Pour cela, il
manifeste sa solidarité aux paysans lesquels sont les principales
victimes de l'échec de ces politiques.
Dans cette même dynamique, des ouvrages et rapports
émanant des institutions internationales ont été
consultés.
Retenons : Banque Mondiale, la désertification
dans les zones sahéliennes et soudaniennes de l'Afrique de l'Ouest,
Washington, 1985.
Ce rapport fait l'analyse des causes et des effets de la
désertification sur les conditions de vie des populations en Afrique de
l'Ouest. Toujours est-il que l'intervention de l'USAID dans la lutte contre la
désertification n'a été ignorée.
La liste des ouvrages ne peut être exhaustive mais
plutôt sélective.
Ainsi, force est de constater que tous les ouvrages
écrits relatifs aux effets et facteurs de la désertification
consultés ont traité le sujet presque dans sa
généralité en proposant des stratégies de lutte
contre les problèmes de désertification au Sahel.
Concernant les aspects de la salinisation, certains auteurs
l'ont qualifiés de catalyseur de la désertification ; autrement
dit disparition du couvert végétal et baisse des rendements.
Par ailleurs, la documentation a été
complétée par des enquêtes et entretiens auprès des
personnes cibles.
2.2. La phase de terrain
Vu sous l'angle de l'enquête par questionnaire ou
sondage d'opinions, la phase de terrain se procède par des
enquêtes et interviews auprès des populations cibles et des agents
du projet susceptibles de fournir des données aidant à
l'élaboration de ce travail.
u L'observation directe
Elle consiste, tout comme son nom l'indique, à observer
de visu les réalités du milieu étudié. Ce faisant,
de vastes espaces traduisant les tannes, où les sols affectés par
la salinité en dehors de tout usage agricole, ont retenu notre
attention.
Cette phase dans la recherche de données est
essentielle car permet un contact direct avec le milieu en vue de
s'imprégner des problèmes confrontés par les populations
elles-mêmes et relatifs à la salinité de leurs terres.
Il faut dire que c'est au moment du prélèvement
des échantillons d'eaux et de sels que l'observation avec la zone
d'étude s'est effectuée. Toujours est-il que cette phase est
déterminante dans la mesure où elle a permis, entre autres, de
voir des techniques (digues anti-sels) de lutte mises en place.
u Les enquêtes et entretiens informels
Cette étape est cruciale pour le recueil d'informations
aidant dans l'élaboration de notre travail de recherche. Pour se faire,
un entretien direct a été tenu auprès d'un agent du projet
PRODDEL (GTZ) basé à Kaolack, le PCR de Latmingué, les
secrétaires communautaires, deux présidents de la commission
environnementale, et (02) deux membres d'OCB, tous impliqués dans le
dispositif de lutte contre la désertification des terres par
l'avancée des eaux salées. Le PCR de Ndiaffate lors de notre
passage, malheureusement, n'était pas présent.
Par ailleurs, suivant la méthode non probabiliste
d'enquête, 100 personnes ont été soumises à un
questionnaire/ individu, en vue d'obtenir leurs opinions par rapport aux
questions posées. Cette technique constitue la
méthode raisonnée et se poursuit jusqu'à la satisfaction
des réponses fournies par l'enquêté.
Ces enquêtes et entretiens ont duré au total 10
jours. Seulement, il faut reconnaitre que les données glanées
nécessitent d'être complétées avec d'autres moyens
comme l'internet et les ouvrages généraux qui traitent du domaine
spécifique.
u Prélèvement et l'analyse
d'échantillons de sols
Durant notre passage sur les lieux, un
prélèvement de particules de sols et d'eaux a été
fait afin de déceler au laboratoire leurs composantes chimiques. A
partir du chef lieu de des deux CR (cf. le schéma de
l'itinéraire P.22) en direction des tanns, une
quantité d'une demi-cuillère de sols a été
prélevée à trois niveaux distancés de 400m environ.
Ces particules de sols sont mises en sachets différents en vue de mieux
appréhender, suite à l'analyse, le degré de
salinité par rapport à la pente observée. Les
échantillons sont analysés au labo de Bambey par un
spécialiste en pédologie dont les résultats nous sont
parvenus. Ceux-ci donnent une quantité d'ions acidités pour la
végétation et les sols.
Dans tous les niveaux prélevés, le Potentiel
d'Hydrogène (PH) décroit progressivement de 7 ; ce qui justifie
la présence d'une solution acide. Parmi les valeurs du PH, la plus
importante est de 5 et ce sont les sols situés au niveau des tannes.
Les valeurs obtenues par rapport à la
conductivité électrique montrent également un niveau
important de salinité du sol et des eaux (2.25 <Ce<5 ; sol salin)
et au niveau des tannes celle-ci est de 15ds/m et peuvent varier en fonction de
l'évaporation.
S'agissant de l'acidité des eaux, on s'est
référé aux résultats de l'étude menée
de Sokhna M. (1995) ; ceux-ci révèlent un taux
d'acidité élevé (6). Concernant les eaux de puits, il
suffit d'en gouter pour se rendre compte du caractère saumâtre de
celles-ci.
Tableau indicatif des valeurs de salinité
prélevées
|
Ce (ds/m)
|
PH (acidité)
|
V11
|
0,72
|
7,2
|
V2
|
2,20
|
6
|
V3
|
4,8
|
5,2
|
Source : enquête mémoire, DEA/Malick
SANOKHO/UGB/ 2008.
1 V1, V2 et V3 sont des valeurs de
prélèvement qui donnent lieu de la conductivité
électrique et du potentiel hydrogène suite à l'analyse au
labo.
hers gambie
Nerd
CR Ndiaffat CRLatmingue
P 1
P
~
P
~
Titre : Schema de la trajectoire des prelevements
dans le site
Commune KanlacA
P'
~
P' ~
P' 1
hers Niere du Rip
Tanns
Prelevement s
Leoende Localites
Pistes
Champs
Source : enquête mémoire, DEA/Malick
SANOKHO/UGB/ 2008.
La lecture, de ce schéma fait montre des
différents prélèvements effectués sur le site
d'études à savoir la CR de Latmingué et de Ndiaffate. Ce
travail permet sans doute de comparer les taux de salinité des
localités afin d'envisager des stratégies adoptées en
fonction de la zone.
2.3. Les instruments de collecte des
données
Concernant les instruments de collecte de données,
différents outils ont été utilisés pour la
recherche d'informations fiables à notre sujet d'étude. Il s'agit
de :
- le questionnaire d'enquête administré aux
bénéficiaires du projet.
- le guide d'entretien adressé aux Agents du projet GTZ et
Progert.2
- Des interviews semi structurés auprès des
services techniques.
2.4. La détermination de
l'échantillon
Un recensement, c'est-à-dire un décompte complet,
n'est pas toujours réalisable pour recueillir des données sur
l'ensemble de la population cible (paysans). Le groupe
2 Progert (projet de gestion des terres
dégradées et de conservation des sols) est un des projets
allemands de la GTZ basé au Sénégal.
est trop important et le temps insuffisant. Egalement, les
ressources et les fonds sont limités pour effectuer ce travail.
Au regard des avantages requis (fiabilité et
facilité à utiliser), notre méthode non probabiliste de
collecte des données est basée sur des techniques
d'enquêtes raisonnées évoquées
précédemment. Le choix est porté sur les populations
paysannes en raison de l'activité agricole dont les rendements subissent
les effets de la salinité des terres.
Ainsi 100 paysans ont été administrés par
des questionnaires d'enquête en vue de recueillir leurs opinions par
rapport à ce phénomène de salinité qui cause des
dommages à la productivité des terres agricoles.
Il faut dire que durant ce procédé nous n'avons
tenu compte ni de la localité d'origine, ni du sexe de
l'intéressé ; il suffit qu'il soit adulte et susceptible de nous
fournir des informations.
Pour ce faire, nous avons donc besoin de certains outils
statistiques pour déterminer la représentativité de nos
données et la fiabilité des informations
2.5. L'utiisation des instruments de
collectes
Suite à la définition des instruments de collecte
et à la constitution de notre échantillon, des personnes cibles
ont fait l'objet d'enquête par questionnaire.
En effet, l'enquête s'est procédée,
tantôt sur le mode de l'auto-administration que sur le mode face à
face.
Les guides d'entretien très souples et serviables ont
été établis et soumis à des personnes ressources
(membres d'OCB, agent du PRODDEL etc.), afin de compléter ou du moins
comparer les données relatives aux effets de la salinisation des sols
sur le niveau de vie des populations. Mais aussi, dans un sens donné
d'évaluer le degré de la dégradation du couvert
végétal.
2.6. Le traitement et l'analyse des
données
Après le procédé d'enquêtes par
questionnaire, les données recueillies sont traitées à
partir des logiciels spécifiques qui s'adaptent parfaitement à ce
genre de recherche. Il s'agit du SPSS, pour l'analyse statistique avec la
détermination de la distribution des fréquences des variables
qualifiants les indicateurs de recherche.
Puis, un croissement des résultats du traitement SPSS a
été effectué avec ceux des focus groupes conçus
pour les localités (personnes ressources, acteurs de
développement, relais communautaires) en vue d'une meilleure
qualification des résultats.
Concernant l'établissement des graphiques et tableaux, le
logiciel Excel a fait l'objet d'un usage fréquent, car il constitue un
outil de travail très pratique.
En plus de la confection des cartes de sols des deux CR, le
Centre de Suivi Ecologique de Dakar a été d'un apport important
pour l'obtention des données cartographiques relatives à la
localisation des zones étudiées. Le logiciel de Système
d'Information Géographique (SIG) a servi de matérialiser ces
données du milieu.
2.7. Les limites de la recherche
Cette présente étude, il faut le dire, est
emboîtée par le temps et les moyens financiers. La visite de
terrain a eu lieu au courant du mois d'octobre (10 jours seulement)
coïncidant avec la moisson (manque de temps pour les populations). En plus
la structure d'accueil n'a pas pris en charge les frais de déplacement ;
par conséquent, nous avons puisé sur nos ressources propres
lesquelles étaient limitées. Ce qui d'ailleurs a réduit
nos mouvements sur place.
Cependant, il faut signaler que le travail a pu être fait
dans un sens relativement facile puisque le terrain d'étude n'est pas
une zone totalement inconnue. Durant notre cursus, la CR de Latmingué a
fait l'objet d'une étude portant sur la gestion des ressources
ligneuses. Au chapitre des difficultés, il faut noter la
complexité de saisir les composantes chimiques des échantillons
de sol et de l'eau. C'est pourquoi, on a fait recours à un
spécialiste à Bambey ; et cela s'est passé après
moult contacts. Naturellement, toutes ces difficultés constituent des
éléments pouvant influer sur la qualité du document ;
néanmoins, force est de constater que le travail a pu être fait
grâce à une conjonction d'efforts. L'encadrement au niveau de la
structure n'a ménagé aucun effort pour la qualité de cette
recherche.
|