Les praticiens ne s'accordent pas toujours à donner une
même définition au capital risque même si au fond ces
définitions dégagent le même esprit, celui de :
· Selon l'EVCA2 : le Capital Investissement
est l'ensemble des activités d'investissement à risque
effectuées par un intermédiaire financier professionnel dans des
sociétés ou projets spécifiques
prometteurs3.
Pour les Français ;
· c'est l'investissement en fonds propres ou quasi fonds
propres réalisés dans des sociétés non
cotées4.
· Selon D. Nouvellet << le capital risque peut se
définir comme l'association d'un entrepreneur et d'un capitaliste, qui
vont ensemble courir le risque de l'entreprise et se partager leurs
éventuels profits >>5 .
· D'après l'Association Française des
Investissements en Capital (AFIC) , communément admise en Europe ; le
capital risque est un financement en vrais fonds propres, c'est-à-dire
exposé aux risques de l'entreprise ; sans garanties ni de l'entrepreneur
ni de la société ; qui prend la forme de prise de participation
en capital , le plus souvent minoritaire ; pour une durée
généralement limitée à celle prévue pour la
réussite du projet ( 3 , 5 ou 7 ans le plus souvent), qui doit avoir un
fort potentiel de croissance et de rentabilité6. Sous l'angle
strictement juridique, c'est la prise de participations minoritaires en fonds
propres dans des sociétés non cotées en vue de
réaliser à terme une plus-value, accompagnée d'une
collaboration plus ou moins active entre l'investisseur en capital-risque et
l'équipe dirigeante7, ces prises de participations
nécessitent l'instauration de protections conventionnelles, qui
impliquent des mécanismes juridiques.
· Au sens de la législation tunisienne, l'article
21 de la loi n° 95-878 stipule : le capital risque est la
participation au renforcement des fonds propres des entreprises et notamment
des entreprises promues par de nouveaux promoteurs, des entreprises
implantées dans les zones de développement régional, des
entreprises objet d'opérations de mise à niveau ainsi que des
entreprises qui réalisent des
2 European Private Equity and Venture Capital
Association
3 A.DOUHANE et J-M ROCHI, technique
d'ingénierie financière ; pratique et méthode des
montage financier, Ed. SEFI, Paris 1997, p.12.n° : 496. Juillet-
août 1989.
4 In DOUHANE Amar et ROCHI Jean-MICHEL, Techniques
d'ingénierie financières ; pratique et méthodologies
des montages financiers, Ed. SEFI, Paris, 1997, P 12
5 D. Nouvellet, << Le capital risque, un
métier qui tarde à devenir majeur >>,revue Banque
n°505 , mai 1990, p. 455.
6 P. Battini, Capital risque ; mode d'emploi,
Edition d'Organisation, 1998,p.36
7 G.Copin, << Capital risque en France, un
mode ou une institution >>Revue du financier, juillet 1986, p.14.
8 Loi 95-87 du 30 octobre 1995, modifiant et
complétant la loi 88-92 du 2 août 1988 relative aux
sociétés d'investissement, Journal officiel de la
république tunisienne n°89,7 novembre 1995,Tunis ,p 2080 .
investissements permettant de promouvoir la technologie ou sa
maîtrise ainsi que l'innovation dans tous les secteurs
économiques.
De toutes ces définitions, l'on pourrait formuler une
définition fonctionnelle :
<< Le capital investissement est une technique de
financement de haut de bilan par des ressources propres de la
société de capital investissement, sous forme de prise de
participation le plus souvent minoritaire, dans des sociétés non
cotées en bourse à fort potentiel de croissance ou de
développement, pour une durée moyenne de 5 ans, non assortie
d'option de garanties, dans l'espoir de réaliser des plus-values de
cessions sur des parts de participation antérieurement acquises dans le
capital de la société cible, il est possible que l'investisseur
exige un rendement régulier sous forme de dividendes ».
Le capital investissement, plus qu'un simple financement en
fonds propres, est un partenariat entre le capital investisseur et
l'entrepreneur. Un partenariat prédéfini lors de la conclusion du
contrat de financement concrétisé par la rédaction du
<< pacte d'actionnaires ».
Le capital investisseur, providence technique de l'entrepreneur,
offre une panoplie de services qui dépendent de sa politique et de ses
moyens :
- Ingénierie financière ;
- Aide et assistance dans les domaines ; financier,
stratégique et relationnel ;
Le capital investissement reste une activité assez
méconnue en Algérie, malgré les efforts des pouvoirs
publiques, encore faut-il changer les mentalités des entrepreneurs, et
faire face à leur culture patrimoniale. Les entrepreneurs sont
prêts à partager l'échec et moins spontanément la
réussite. Le capital investisseur prend le risque et apporte son soutien
dans le but de partager les deux, avec l'espoir de réaliser une
plus-value qui est la concrétisation de la réussite du projet