III. L'approche
comparative
L'actualisation des flux de trésorerie disponibles ou
des dividendes pouvant dans certains cas paraître une méthode
lourde à mettre en place, la plupart des professionnels des
marchés financier sont pris l'habitude de déterminer la valeur
d'une entreprise par comparaisons boursières, à partir de
l'utilisation d'un certain nombre d'indicateurs financiers simples. L'approche
comparative peut être basée sur les éléments
suivants :
- Des références
transactionnelles : dans ce cas, on va rapprocher la valeur d'une
société des ratios de valorisation utilisés lors
d'opérations de rapprochement récentes (fusion, acquisition,
cession) portant sur des sociétés cotées comparables ;
- Les sociétés cotées
comparables : dans ce cas, on va rapprocher les ratios de la
société étudiée avec d'autres
sociétés aussi semblables que possible (même
activité, même zone géographique, même compartiment
de marché, même risque, ...) ;
- Un indice de référence : dans
ce cas, on va considérer qu'une société est suffisamment
représentative d'une indice de référence (Nouveau
Marché, Mid-Cap, ...) pour pouvoir être directement
comparée à cet indice ;
- Un secteur d'activité : dans ce cas,
on va considérer qu'une société est suffisamment
représentative d'un secteur d'activité (le secteur
agroalimentaire, ...) pour pouvoir être directement comparée
à ce secteur d'activité.
III.1. Les outils de
l'approche comparative
Les professionnels des marchés financiers, pour
valoriser une société cotée à partir de l'approche
comparative, vont utiliser les indicateurs financiers suivants :
III.1.1. Le price earning ratio
()
Le price earning ratio est un multiple de capitalisation
exprimant combien de fois la valorisation de l'entreprise capitalise son
résultat, c'est à dire combien de fois le bénéfice
net par action ()
réalisé par l'entreprise au cours de l'année de
référence est présent dans le cours de l'action. Sa
formule est la suivante :
Avec : : La capitalisation boursière,
: Le
bénéfice net,
: Le
bénéfice net par action.
La logique de cette démarche consiste à retenir
les titres dont le cours capitalise peu de fois les bénéfices.
Dans l'hypothèse où les bénéfices correspondent
à la richesse supplémentaire (distribuée ou non)
dégagée par l'entreprise, le PER indique en
combien d'exercices le capital investi dans le titre est
récupéré. Une analyse en termes de PER
permet donc de juger le prix de marché d'un titre. Toutefois, compte
tenu des grandes disparités observées d'un secteur à
l'autre, voire également d'une place financière à l'autre,
il convient de comparer auparavant le du titre au moyen du
secteur auquel il appartient. C'est pourquoi de nombreux investisseurs
préfèrent comparer le d'un titre au du
secteur, plutôt qu'à celui du marché tout entier, en
utilisant le relatif. Si la
simplicité de cette construction favorise l'universalité de
l'approche, il faut reconnaître qu'une grande disparité dans
l'appréciation des composants du entraîne une large amplitude
dans les résultats de son calcul. De plus, des critiques se sont
développées depuis quelques années pour contester la
pertinence théorique du , critiques qui apparaissent aujourd'hui largement fondées. En
effet, l'utilisation de ce ratio pour valoriser une société
revient à considérer que le bénéfice net reste
constant. Or, cette affirmation est à l'évidence
définitivement incompatible avec une réalité
économique où la pérennité des résultats
est, par nature, toujours fortement incertaine. Par sa faiblesse conceptuelle,
le ne peut donc
prétendre à aucune signification dans l'absolu en termes
d'évaluation financière. Par contre, la simplicité de sa
construction et sa référence immédiate au cours de bourse
présente l'intérêt d'un baromètre, par le biais de
la réalisation de comparaisons boursières, facilement accessible
pour toute appréciation relative d'une société
cotée.
En conclusion, par sa simplicité et sa fréquence
d'emploi, le price earning ratio () occupe une position dominante dans les références
instantanées de valorisation du marché des actions, c'est
à dire lors des différentes comparaisons boursières.
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