III.1.5 Le ratio valeur de
l'entreprise sur chiffre d'affaires ()
Le ratio valeur de l'entreprise (capitalisation
boursière + endettement net (dettes financières
-trésorerie)) sur chiffre d'affaires est un multiple de valorisation
permettant de déterminer le nombre de fois où le chiffre
d'affaires est intégré dans la valeur économique (valeur
des capitaux propres +valeur de l'endettement) d'une société. Ce
ratio, appelé également price sales ratio (), consiste donc à
évaluer l'entreprise sur la base d'un coefficient multiplicateur de ses
ventes. Cette méthode présente certains avantages. En effet, la
multiplicité des transactions permet d'établir une sorte de norme
par secteur d'activité. Ainsi, on dira par exemple dans la pratique des
affaires qu'une entreprise agroalimentaire se valorise 1 fois son chiffre
d'affaires, ou qu'une société de télécommunication
se valorise 2 ou 3 fois le montant de ses ventes. De plus, le chiffre
d'affaires est une donné beaucoup plus fiable que le
bénéfice déclaré.
En effet, autant le bénéfice peut
résulter d'un certain nombre de « choix comptables » plus ou
moins douteux (le montant des provisions, le calcul des amortissements, ...),
autant le chiffre d'affaires pro-format (ou à périmètre
constant) est une donnée brute qui ne souffre d'aucune contestation. Par
contre, ce multiple peut être critiqué dans son principe
même (la valorisation des ventes). En effet, l'utilisation de cette
méthode sur des sociétés identiques (activité,
chiffre d'affaires) donnera des résultats identiques, que ces
sociétés soient bien ou mal gérées, deux
sociétés dégageant un même chiffre d'affaires
pouvant évidemment ressortir des niveaux de rentabilité
très différents. Toutefois, pour répondre à cette
dernière remarque, le fait d'utiliser la valeur d'entreprise, au lieu de
la seule capitalisation boursière, permet de tenir compte de la
structure financière de la société. Ainsi, une
société endettée aura une valeur d'entreprise plus
importante, et donc un ratio
plus important, ce qui la rendra plus chère vis-à-vis de ses
concurrents cotés en bourse. En effet, à partir du moment
où l'on valorise une entreprise à partir de son exploitation, au
travers de la prise en compte de son chiffre d'affaires, il devient
nécessaire de retenir non seulement sa capitalisation boursière,
qui donne uniquement la valeur de ses capitaux propres, mais également
son endettement net, afin de faire ressortir véritablement la valeur
économique de la société.
Dans la pratique, ce ratio est souvent utilisé par
défaut. Par exemple, pour des sociétés innovantes qui
dégagent des pertes récurrentes, les ratios basés sur les
résultats ne peuvent pas être utilisés par les
professionnels des marchés financiers. Ainsi, à partir du moment
où il devient impossible de valoriser une société par
rapport à ses résultats, on va la valoriser par rapport à
ses ventes.
Les conclusions peuvent êtres différentes selon
les secteurs d'activité mais, en règle générale, un
ratio supérieur
à 2 est important pour une société faisant partie d'un
secteur « traditionnel ».En revanche, concernant les valeurs de la
nouvelle économie, la valeur économique de certaines
sociétés peuvent représenter selon les cas entre 10 et 20
fois le montant des ventes annuelles. En conclusion, ce ratio, utilisé
fréquemment par les praticiens en charge de l'évaluation
financière des sociétés cotées, présente
certains avantages. Toutefois, étant donné qu'il valorise le
chiffre d'affaires de la société, et non ses résultats, il
est nécessaire, dans la mesure du possible, d'utiliser ce multiple de
valorisation en complément d'autres indicateurs financiers.
|