ABSTRACT
This survey deals with agricultural insurances mainly
with the signal insurances on agregated yields. It's in this way that, CERAAS
and DAPS, in partnership with ENSA, have tried together to bring new elements
in order to set up an Agricultural Insurance, to face the numerous and natural
risks which our Agriculture is facing nowadays, and most of them are flood,
unpredictable rains, diseases, and locusts invasions.etc.
The survey, whose main goal is to analyse the interest
of agricultural signal insurances based on agregated yields has revealed these
following results:
· On the one hand, a description of the DAPS'
estimating methods of the harvest and the surfaces of the winter crops, has
been done ;
· On the other hand, this survey has allowed us
to make a simulation of the insurance in the past for groundnut rainy
cultivation in the departements of Nioro, Kaffrine, Tambacounda and Kolda
.
The simulation has given the following
results:
( insurances about compasations according to the level
of guarantee in the harvest have been revealed;
( insurance primes according to three margine hypotheses
of 12,5% , 25% and 45% for the insurance;
( at last attractive indicators have been defined for
four categories of farmers refering to the two hypotheseses below and for the
insurance of three hypotheses of subsidies (5%, 25% et 50%) the senegalese
government would propose to reduce the cost of insurance.
At 70% of garantee and according to the two margine
hypothesese ,the results we have when we devide the subsidies by the
investements costs per hectare are basically less than 5% in departments like
Nioro and Kaffrine, and less than 1% for departments like Tambacounda and Kolda
; following different respective subsidies levels 0%, 25% and 50%.
Key-words: Agricultural insurance, Index based
insurance, Groundnuts, Agricultural statistics, Senegal
INTRODUCTION GENERALE
Depuis l'indépendance, l'agriculture
sénégalaise est restée essentiellement une petite
agriculture paysanne, à faible productivité, pratiquée en
période hivernale. Sa part dans l'économie nationale ne cesse de
baisser de 1970 à nos jours.
L'agriculture contribue à hauteur de 10%
à la formation du Produit Intérieur Brut(PIB), et près de
60% de la population dépend directement ou indirectement de ce secteur
(DPS, 2002). Les rendements et la productivité des actifs baissent, et
les pertes post-récoltes restent élevées. Les performances
des systèmes de stockage, de transformation, de conservation sont
fragilisées et les revenus des ruraux connaissent une chute
vertigineuse.
De plus, ni les Plans d'ajustement structurel, ni la
dévaluation, ni la libéralisation n'ont agi durablement sur
l'offre agricole. C'est alors que la pauvreté, dominante rurale s'est
élargie et approfondie, plaçant les agriculteurs parmi les
catégories les plus vulnérables.
Aussi, pour améliorer la situation
économique du pays, l'Etat du Sénégal a pris
récemment l'option de faire de l'agriculture un moteur de la croissance
de l'économie, ce au travers des plans REVA et GOANA. L'agriculture
constitue en effet la principale activité économique en zone
rurale (80%).
Dans cette optique de moderniser le secteur, l'Etat a
aussi envisager de développer l'assurance agricole, considérant
que cet outil pourrait contribuer à améliorer les performances de
ce secteur en offrant aux organisations de producteurs, éleveurs,
fournisseurs d'intrants, et aux organismes de crédit une protection
contre les pertes de rendements dues aux aléas climatiques et aux
aléas épidémiques.
Parmi les systèmes assuranciels, l'assurance
indicielle offre de nouvelles opportunités : c'est un domaine
particulier de l'assurance agricole dont l'indemnité est basée
sur un indice : par exemple sur le rendement agrégé à une
certaine échelle géographique (par exemple le rendement au niveau
d'un département) ou sur un indice climatique (par exemple, le niveau
pluviométrique).
Ainsi l'étude présentée ici porte
sur les assurances agricoles indicielles sur les rendements
agrégés de l'arachide dans les départements de Nioro,
Kaffrine, Tambacounda et Kolda.
Le document s'articule de la façon suivante
: - présentation de l'étude ;
- synthèse bibliographique ; -
méthodologie ;
- résultats et discussions ;
- conclusion et recommandations.
Nous tenons cependant à rappeler qu'au
début de notre stage nous avions également envisagé de
mener un travail d'exploitation des bases de données de rendements
agricoles de la DAPS à plusieurs échelles qui devait s'organiser
comme suit :
- récupération des bases de données
(BDD) brutes de la DAPS ; - mise au propre ;
- géo-référencement des
informations ;
- analyses de la variabilité des rendements
à plusieurs échelles ;
- confrontation des évolutions des rendements
avec des paramètres climatiques pour tenter d'expliquer les
évolutions observées ;
- utilisation de ces résultats pour les
assurances agricoles.
Nous avons durant les 3 premiers mois du stage
commencé à effectuer ce travail (récupération, mise
au propre des BDD, géo-référencement).
Cependant, il est apparu d'une part qu'il ne nous
était pas toujours possible de faire les liens entre les données
locales et les données agrégées (nombreuses corrections de
données pratiquées par les experts de la DAPS mais dont nous
n'avions plus la trace), d'autre part qu'il y avait trop peu d'années (8
années) pour lesquelles les données locales étaient
disponibles.
Nous avons donc pris la décision, avec notre
encadreur, de recentrer notre travail sur les assurances indicielles sur les
rendements agrégés, en laissant de côté
l'exploitation possible des données de rendement locales.
Chapitre I PRESENTATION DE L'ETUDE I.1.
Problématique
Un des axes stratégiques du Document de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté DSRP
21, de l'Etat Sénégalais s'articule autour de la
protection sociale, la prévention et la gestion des risques et des
catastrophes. Cet axe prend en compte les nouvelles priorités de l'Etat,
mais aussi les problèmes auxquels il a été
confronté ces dernières années (inondations, invasions
acridiennes, pluies hors saisons, sécheresse etc.), (DSRP2,
2002).
Ainsi, l'agriculture est traditionnellement
considérée comme l'une des activités de production les
plus exposées aux aléas naturels (pluviométrie forte ou
déficitaire, invasion acridienne, maladies etc.). L'exposition de
l'agriculture à ces risques peut compromettre en qualité et en
quantité la production, et cela a pour conséquence majeure une
baisse du niveau de revenu des agriculteurs, pouvant entrainer un
empêchement sur le remboursement du crédit de campagne ou
même un abandon de l'activité agricole.
Etant entendu qu'il est parfois impossible
d'empêcher une catastrophe, pouvoir atténuer les pertes pourrait
en constituer une tentative efficace. Dans cette optique, l'assurance agricole
pourrait être un outil efficace de gestion des risques naturels dont
notre agriculture est exposée.
A cet effet, l'Etat du Sénégal, en
concertation avec les organisations professionnelles agricoles, définit
et s'engage à mettre en oeuvre une politique de soutien aux assurances
agricoles, afin de sécuriser les productions, les revenus et les
équipements. (Article 57, LOASP2).
C'est dans ce cadre qu'une étude de
faisabilité visant à étudier la possibilité de
développer des assurances agricoles au Sénégal a
été menée par la Banque mondiale à la demande du
gouvernement sénégalais. Cette étude consistait en une
analyse des séries historiques de rendements moyens
départementaux à des séries pluviométriques. Il en
est ressorti deux constats :
(i) une diminution progressive ces dernières
années de la plupart des rendements (mil, arachide, maïs) qui ne
semble a priori pas s'expliquer par une diminution des caractéristiques
pluviométriques.
1 Document de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
2 Loi d'Orientation
Agro-Sylvo-pastorale
(ii) des difficultés à utiliser les
données de rendements agrégées à l'échelle
des départements dans le cadre des études de faisabilité
nécessaires à la mise en place d'assurances agricoles, ceci
compte tenu de la forte variabilité des rendements au sein des
départements.
Ainsi, l'étude vient faire sa modeste
contribution dans le processus de développement de l'assurance agricole
au Sénégal, par la mise en place d'un modèle d'analyse
pour la détermination d'indices d'assurance multirisques sur les
rendements agrégés pour la culture de l'arachide dans les
départements de Nioro, Kaffrine, Kolda et Tambacounda.
Il devient donc important d'étudier ce
système d'assurance indicielle sur les rendements agrégés
et de voir son impact sur le revenu des agriculteurs. La réponse
à cela passe par ces questions suivantes :
Comment et sur quoi est bâti ce système
d'assurance ? Présente t- il des avantages aux agriculteurs
?
I.2. Objectifs de l'étude
I.2.1. Objectif global
L'objectif global de l'étude est d'analyser
l'intérêt des assurances agricoles indicielles basées sur
les rendements agrégés.
I.2.2. Objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif global, nous nous chargerons
de répondre aux objectifs spécifiques suivants :
· Présenter les principes des assurances
agricoles indicielles, dont celles sur les rendements agrégés
;
· Connaître la nature des données de
rendements disponibles, et les méthodes statistiques de la DAPS
;
· Etablir les paramètres possibles des
systèmes d'assurance indicielles sur rendements agrégés,
en considérant différents niveaux de couverture, marges des
assureurs et niveau de subvention de l'Etat ;
· Evaluer les revenus de différentes
catégories d'agriculteurs avec et sans assurance ;
· Analyser l'intérêt de l'assurance
chez les agriculteurs.
I.3. Cadre institutionnel de l'étude
I.3.1. Le CERAAS
Le Centre d'Etude Régional pour
l'Amélioration de l'Adaptation à la Sécheresse (CERAAS)
est un laboratoire de l'institut national de recherche agricole (ISRA) et du
Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement
Agricole (CORAF). Il a été créé pour
répondre aux enjeux de l'amélioration de la production agricole
en conditions de sécheresse. Le CERAAS est ainsi créé en
1989 en tant que laboratoire national à vocation régionale
spécialisé dans les recherches sur l'amélioration de
l'adaptation à la sécheresse pour les pays de la zone CORAF. La
mission assignée à cette structure est de fournir des solutions
techniques pour :
· réduire l'effet dépressif de la
sécheresse sur les productions agricoles et par là réduire
le déficit alimentaire et améliorer le niveau de vie des
populations,
· participer à la lutte contre la
désertification et à l'amélioration de la gestion des
ressources naturelles.
Le CERAAS, pour l'atteinte de cette mission, recourt
à des spécialistes de certains domaines que sont : l'agronomie,
l'agro climatologie, la physiologie, la biochimie, la génétique,
la biologie moléculaire.
L'objectif général est de proposer du
matériel végétal adapté, des méthodes
d'analyse et des outils d'aide à la décision pour
améliorer et/ou stabiliser la production agricole en zones aride et
semi-aride.» Il est subdivisé en trois objectifs spécifiques
que sont :
· développer une approche
pluridisciplinaire associant étroitement l'agronomie, la physiologie, la
sélection, la modélisation et la biologie moléculaire,
afin de l'intégrer dans les programmes de sélection des
équipes des SNRA, pour les optimiser ;
· utiliser les connaissances acquises par la
recherche pour développer les outils, méthodes d'analyse et
d'aide à la décision dans les systèmes agricoles où
les ressources hydriques sont limitées ;
· renforcer les capacités des équipes
de recherche des SNRA en réduisant leur isolement, et en facilitant
l'accès aux connaissances, ainsi que leur transfert.
I.3.2. Le projet AMMA
Le projet Analyse Multidisciplinaire de la Mousson
Africaine (AMMA), financé par la Communauté Européenne,
s'inscrit dans le cadre d'une meilleure compréhension de la mousson
africaine et de sa variabilité. Les missions assignées à
AMMA sont :
· d'améliorer la compréhension de la
mousson d'Afrique de l'ouest et de son impact sur l'environnement physique,
chimique et biologique à l'échelle régionale et mondiale
;
· de fournir les connaissances scientifiques de
base qui permettront d'établir les liens entre la variabilité
climatique et ses impacts : sur la santé, les ressources en eau et la
sécurité alimentaire ;
· de définir des stratégies de
surveillance appropriées ;
· de veiller à ce que cette recherche
multidisciplinaire réalisée au sein d'AMMA soit efficacement
intégrée dans les activités de prévision et de
prise de décision.
La finalité de ces travaux est de proposer des
solutions concrètes aux contraintes géographiques,
climatologiques et démographiques de la région, le tout pour un
développement durable des sociétés africaines.
Quant aux autres structures du cadre institutionnel, la
DAPS et la CNAAS seront présentées dans le chapitre
suivant.
|