WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Approche des représentations du "participatif" des journalistes des sites indépendants d'information @rrêtsurimages et Médiapart

( Télécharger le fichier original )
par Claire PHILIPP
EAC - Master de Manager de projet culturel 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PREMIERE PARTIE :

APPROCHE DE LA NOTION DE « PARTICIPATIF »

DANS LE CADRE DE L'INFORMATION SUR INTERNET

1. Presentation du sujet : les sites independants d'information et le

« par

ticipa

tif « 

Notre réflexion porte sur la définition des nouveaux sites indépendants d'information français par rapport aux internautes participants et sur leurs représentations du . collaboratif >. Leur création bien que très récente (notamment 16/04/08 pour Médiapart, 07/01/08 pour Asi...), nous proposons de dresser un premier bilan sur leur démarche éditoriale incluant la problématique de la gestion de leurs espaces participatifs, dont dépendra par ricochet leur nombre d'abonnés et donc leur viabilité financière.

1.1. Motivations a l'origine du choix du theme et proximite par rappor tau sujet

Etant nous-même abonnée a arrêtsurimages.net et Médiapart (respectivement depuis février et aolit 2008), nous suivons journellement leurs publications ainsi que les forums et espaces de commentaires ad hoc. Ces espaces de . friction . (terme employé par Vincent Truffy, cf. entretien) entre publications de la rédaction et réactions des abonnés constituent selon nous un lieu de réflexion sur les nouveaux enjeux du journalisme professionnel sur internet.

Notre réflexion quant aux roles de chacun au sein de ces sites a notamment germé suite au vif débat qu'a suscité la publication du témoignage de Dannette 0'choc au sujet de son voyage aux Etats-Unis pendant la campagne électorale de 2008 dans l'espace (bleu ciel) dédié aux articles de la rédaction d'@si15. 0utre la polémique faisant référence aux qualités rédactionnelles du post, les critiques portaient surtout sur le fait que celui-ci ne correspondait en rien aux critères d'objectivité que les internautes attendaient d'un article en ligne. 0r, cette publication n'en était pas une, mais relevait du . billet d'humeur . comme l'a précisé Daniel Schneidermann dans un édito postérieur16.

Nous avions alors nous-même réagi sur le forum de la manière suivante :

15 http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1361

16 http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1366

<au-dela de la question de la "qualite", la ligne de demarcation a bouge exceptionnellement et c'est donc davantage la cohabitation des contenus journalistiques et amateurs qui semble en jeu. L'espace journalistique est donne a un temoignage "brut" juge a priori digne d'interet par la redaction et ce sont les abonnes qui interviennent de l'autre cote de la "barriere" dans le cadre du forum. Une meme source, deux espaces. [...] On en revient a la meme question: les abonnes, premiers a vouloir reagir dans les forums sont parfois choques de lire du contenu redige par l'un d'entre nous dans un espace qu'ils estiment comme devant rester "professionnel". >17

La réponse de la rédaction pour justifier son choix de mettre en lumiere ce contenu reflétait bien ce débat entre la légitimité et le role de chaque entité (journalistes professionnels et abonnés commentateurs) :

<

Certains d'entre vous s'en etonnent, s'en emeuvent, trouvent que nous melangeons torchons et serviettes, chacun chez soi, les journalistes sur le pont, les forumeurs18 dans les forums, et ca ira mieux. C'est un debat legitime, mais j'avoue que je ne partage pas ces reserves. Un des charmes de notre aventure commune, n'est-ce pas de faire bouger les lignes ? Et faire bouger les lignes ne signifie evidemment pas les faire disparattre ! >

Daniel Schneidermann rappelait que la distinction était clairement faite dans l'esprit de l'équipe rédactionnelle (< Mais chacun a sa place. >), mais qu'elle était du fait des interactions permanentes avec les abonnés une ligne en perpétuelle définition. La démarche initiale du site voulant s'enrichir des apports des internautes sans etre dans le < fantasme du participatif > a été confrontée, a l'occasion de cet épisode, a un débat collectif.

Cela nous a amenée a réfléchir sur des notions telles que la coproduction de l'information, la modération des UGC, les éditions participatives, le web 2.0 ou la cohabitation des contenus professionnels et amateurs sur les sites d'information. Force est de constater que la signification de ces concepts est ardue en raison de leur nature plutot abstraite, du fait qu'ils tentent de décrire une situation interactionnelle actuelle.

Par ailleurs, participant nous-meme a ces sites en tant qu'abonnée, notre
proximité avec le sujet de cette étude a rendu difficile la mise a distance
nécessaire a leur observation objective et constitue en cela une limite non

17 http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?3,52483,52483, (acces payant)

18 Internautes intervenant sur un forum en publiant un post en réaction a un billet ou une question initiale soumis a la communauté (exemple : les forums d'utilisateurs d'un produit fonctionnant sur la base de l'entre aide, a l'intersection entre les FAQ et les aides personnalisées).

négligeable a notre analyse. L'ouvrage de Franck Rebillard19 a été une lecture essentielle dans le processus de déconstruction de nos idées préconcues sur la nature « révolutionnaire » du web 2.0.

Le fait que nous nous informions quasi exclusivement via des communautés de partage de liens (digg, delicious, aaaliens), flux RSS et abonnements a des news letters ou podcasts, renvoyant a des blogs, forums, hébergeurs de vidéos et des sites d'information, institue déjà un certain a priori sur les pratiques sociales en la matière.

Cette manière de naviguer relève notamment d'une volonté de nous informer « autrement ». Nous sommes conscientes du fait qu'il existe des approches théoriques prospectivistes (voire technicistes) sur le « nouveau journalisme » a travers les penseurs du web (Clay Shirky, Narvic, Frédéric Filloux...). Une remise en contexte historique par la lecture de chiffres et de dates clés nous a cependant permise de questionner le caractère de nouveauté de la dimension participative d'Internet, qui lui est en général attribué par défaut.

Si les rapports entre les journalistes et leurs lecteurs sont par définition bouleversés du fait qu'ils prennent place sur un nouveau média, notre démarche consiste a interroger la construction des représentations que ce processus suscite et l'influence de celles-ci sur la réalité en retour. Cette conception du web comme eldorado d'un nouveau type de journalisme « web 2.0 » est largement véhiculée (en partie dans le discours de certains fondateurs de sites indépendants d'information comme nous le verrons) et participe a la construction d'un contexte de réception du média Internet.

C'est en ce sens qu'il nous parait intéressant d'analyser les discours de journalistes de ces sites, afin d'appréhender la manière dont ils concoivent la notion de collaboration sur leurs sites et comment celle-ci affectait selon eux leur pratique du journalisme.

19 Cf. Annexe 2, p.105 : GAG0 Laurent, « Recension Franck Rebillard : Web 2.0 en perspective. Une analyse socio-économique de l'internet », Le Temps des médias, n°12, printemps 2009, éditions du Nouveau Monde.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard