B/ Les effets du risque de change
Après avoirs saisi le risque de change à
travers se définition et les moyens permettant sa détermination,
il convient de voir de quelle manière et à quelle occasions
l'entreprise est concernée par ce risque.
Lors de son activité, une entreprise active est
amenée à recourir à l'extérieur, soit pour importer
ses biens, soit pour écouler sa production financer ces
investissements.
1) Risque de change au niveau des opérations
commerciales a) Risque de change et importations
Un importateur qui doit payer à une
échéance prévue par le contrat, une somme libellée
en devises, ne soit pas, le jour de la conclusion de ce contrat, combien
coûtera l'achat des monnaies étrangères nécessaires
au paiement.
Le coût de l'importation dépend du cours de
change de la monnaie de facturation pratiquée au moment du
règlement.
Généralement, le risque d'une hausse du cours
de la monnaie de facturation entre la commande et le règlement est une
risque de perte pour l'importation car le calcul économique de ce
dernier a été effectues au commande qui a été
faite, en tenant compte du cours de la devise à cet instant.
Ainsi, toute hausse de la devise augmente le prix de revient
et réduit la marge bénéficiaire de l'importateur.
Cependant, dans le cas contraire, l'importateur encaisserait
un gain additionnel non incluse dans le calcul économique qui a servi de
base à l'opérateur.
c) Risque de change et exportations
Dans le cadre de son activité commerciale,
l'entreprise peut recourir aux marchés extérieurs pour
écouler une partie de sa production. Elle s'expose ainsi à la
variation des cours de change et donc à une incertitude sur le produit
exact de ses ventes en raison du délai qui sépare le moment ou le
prix est fixé par le contrat et le moment du règlement de la
transaction.
Ainsi l'exportateur est exposé à une perte si
la monnaie de facturation dans laquelle est exprimé sa recette se
déprécie vis-à-vis de la monnaie nationale avant la date
de paiement. Et dans le cas contraire, il y a une possibilité de gain
dans le cas ou cette monnaie s'apprécie.
Pour réduire les conséquences du risque de
change, l'entreprise devrait procéder à une bonne gestion de ce
risque en minimisant les délais anormaux qui occasionnent des risques
imprévisibles et par une couverture pour les risques
prévisibles.
d) Risque de change lors de la soumission à un appel
d'offre international (vente sur catalogue)
La soumission à des appels d'offres internationaux est
des opérations conditionnelles, dont la réalisation ne s'est pas
certaine et qui donne naissance à un risque de change aléatoire
et difficile à gérer.
En effet, une entreprise qui soumissionne à un appel
d'offre international doit faire son offre en devise. Pour la
détermination de son prix effectif en devises, l'entreprise se base sur
le taux de change au comptant de la devise en question.
2/ Risque de change au niveau des opérations
financières
a) Risque de change et emprunts en devises
En Tunisie, le niveau faible des ressources propres,
l'insuffisance de l'épargne nationale, d'une part, la contrainte
d'importations des biens d'équipement d'autre part, rend le recours
à l'extérieur inéluctable pour couvrir les besoins de
financement.
Dans cette hypothèse convertis le montant nominal de
l'emprunt obtenu en monnaie nationale et s'engage à payer en devises
aussi bien le principal que les intérêts d'emprunteur en devises
est en conséquence en risque de change sur les intérêts et
le principal à rembourser. Par conséquent, tout
appréciation de la devise d'emprunt au cours de délai de
remboursement entraîne une perte de change pour l'emprunteur contre
laquelle il faudrait se prémunir.
b) Risque de change et investissement direct à
l'étranger
Tout investissement direct à l'étranger, sous
la forme de la création d'une filiale ou du rachat d'une entreprise,
donne naissance à un risque de change, ce risque peut être de deux
sorte :
- Un risque de change sur la valeur de passif et de l'actif
de la filiale étrangère. Ce risque apparaît lors de la
clôture des comptes et la consolidation du bilan de
société.
- Un risque de change sur les flux financiers entre la maison
mère et la filiale tels que les subventions, les avances, les
prêts, les dotations en capital...
Accordés par la maison mère à la
filiale. Ces flux qui constituent l'assiette du risque de change ne sont pas
toujours déterminés de manière exacte en terme de montants
et de délais.
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