III/ Le risque de change : Définitions et
effets
L'objectif de cette partie est de définir les
concepts liés au risque de change et à la manière dont-il
affecte l'entreprise. On cherchera particulièrement à savoir si
le risque de change influence la valeur de l'entreprise.
Avant d'aborder les effets, il est nécessaire de
définir les risques de change « les entreprises
réalisent des transactions avec l'étranger sont parfois soumises
à des risques particuliers liés aux fluctuations des cours des
monnaies, lorsqu'il existe un certain délai entre la facturation d'une
opération et son règlement monétaire »
(1)
Pour pouvoir gérer ce risque correctement il faut
définir notamment les phénomènes qui lui donnent
naissance.
A/ Notion de risque de change
1/Définition
Le risque de change, c'est-à-dire le risque de
perte en capital liés aux variations futurs du taux de change, c'est
fortement accru avec le flottement des monnaies et le développement des
transactions commerciales et financières internationales.
Certains auteurs (2) limitent la notion de
risque de change « aux pertes éventuelles susceptibles
d'affecter du fait des variations des parités ou des cours de change des
monnaies étrangères les revenus de l'entreprise libellés
en devises étrangers ».
Par contre d'autres auteurs (3), jugent que
cette conception du risque de change est restrictive dans la mesure ou par
cette définition seule les pertes éventuelles de l'entreprise
sont concernées. Par ailleurs, la gestion elle-même du risque est
réduite à sa plus simple expression puisque son objectif est la
minimisation de ce risque. C'est pour qu'oui selon eux, la notion du risque de
change puisse être étendue.
Au gains éventuels pouvant résulter d'un
comportement cambiaire adopté à la situation du marché
sans autant l'assimiler au concept de spéculation pure.
(1) L'economie de A à Z et les
sciences sociales Jean-Yves Capul et Oliver Garrier.
(2) P. Prissert « La gestion du
risque de change » Revue Banqur, Octobre, 1973.
(3) Gilles Nancy.
« Gestion du risque de change et mouvements de
capitaux » : Economica 1976
2) La mesure de risque de change : Position de change
Le risque de change encouru naît de la
différence entre la monnaie utilisée pour la comptabilisation
d'une transaction ou monnaie de facturation. Ce risque dépend
également du délai de paiement c'est-à-dire du laps du
temps qui s'écoule entre la date de la signature du contrat et le
règlement de l'opération. Ces éléments
déterminent ce qu'on appelle habituellement la position de change de
l'entreprise.
Notion de position de change
La position de change d'une entreprise est définie
comme étant le solde des créances (ou des avoirs) et des
engagements (ou des dettes) en devises de cette entreprise. C'est la
conséquence des opérations libellés en devises avec
l'étranger, et apparaît ainsi comme « le montant de
l'enjeu net soumis au risque des fluctuations monétaires»
La position de change est dite
« férméé» si ce solde est nul, dans le cas
contraire comme longue si le solde est positif (avoirs supérieurs aux
engagements en devises) ou comme courte s'il est négatif (avoirs
inférieurs aux engagements en devises)
On peut distinguer deux types de mesure de positions de
change : la position de change comptable et économique.
a) Position de change comptable
Cette mesure nous permet de déterminer,à un
moment donné, le montant exposé aux fluctuations
monétaires, en prenant comme unique source d'information les documents
comptables d'une entreprise ou d'une holding.
Position de change de transaction :
Cette opération résulte des
fluctuations entre les devises pour les montants de transactions encours, que
ces transactions soient commerciales (exportations et importations des biens et
services facturés en devises) ou financières (emprunts et
prêts en devises). Le trésorier détermine à partir
des documents comptables la position de change de transaction. En calculant la
somme (disponibilités+créances -dettes) dans chaque devise. Les
postes du bilan soumis à des variations de change sont en
général le poste « clients»
générateur de position `longue' et le poste
« fournisseurs » générateur de position
`courte'. Ces positions sont également affectées par les
remboursements d'emprunt et les recouvrements de créances en devises.
Position de change de
consolidation :
Le risque de change de consolidation ou risque de traduction
qui apparaît lorsqu'une firme multinationale doit consolider son bilan et
y intégrer les bilans de ces filiales à l'étranger. En
effet, au moment de la consolidation du bilan se pose le problème du
cours de traduction à utiliser pour évaluer les bilans des
filiales dans la monnaie domestique de la société mère
Cette domestique résulte de la nécessité
de présenter des états financiers consolidés de toutes les
opérations nationales et étrangéres d'une entreprise selon
des règles comptables préétablies (soit par le
gouvernement, soit par une association comptable, soit par l'entreprise
elle-même).
Cette consolidation implique que les actifs, les passifs, les
résultas et les dépenses originalement mesurées en devises
étrangéres doivent être converties dans la devise de la
mise en oeuvre.
Trois méthodes de comptabilisation
sont généralement utilisées pour assurer la consolidation
des états financiers.
-Méthode du taux courant ou
actuel :
Selon cette méthode, tous les postes de l'actif et du
passif sont convertis au taux de change en cours à la date
d'établissement du bilan, soit le capital action qui est convertis au
taux historique.
-Méthode monétaire et non
monétaire (Méthode temporelle) :
Cette méthode fait la distinction entre les actifs
monétaires (titres, effet à recevoir) et actifs non
monétaire.
Elle fait également distinction entre
le passif monétaire (passif à court terme et dettes à long
terme) et passif non monétaire sont convertis au taux de change courant,
alors que les autres postes de l'actif et du passif sont convertis au taux
historique.
Méthode courante et non courante :
Selon cette méthode, les actifs courants (caisse,
effet à recevoir et stock) et les passifs courants (passif à
court terme) sont convertis au taux de change courant ; alors que les
autres postes de l'actif et du passif sont convertis au taux historique.
Selon les trois méthodes présentes, la perte de
consolidation s'obtient ainsi : (Actifs exposés- passifs
exposés)* % de dépréciation
b) Position de change économique
On désigne par position de change
économique le montant exposé aux fluctuations monétaires
en tenant compte de la situation présente et prévisible de
l'entreprise ou du groupe. Dans ce cas, l'appréciation du risque de
change économique tiendra compte non seulement des transactions
comptabilisées mais de aussi de toutes les opérations
prévisibles et non encore comptabilisées et de l'influence des
fluctuations monétaires sur la valeur économique de
l'entreprise.
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