Chapitre 3 : Partie empirique : Risque de
change et Entreprise en Tunisie.
Introduction
Durant ces dernières années, le gouvernement a
lancé le projet de promotion des exportations d'où une
libération des opérations de change pour doter les
intermédiaires agrée et les opérations économiques
des outils appropriés pour une meilleure gestion du risque de change.
Dans ce contexte, la question qui se pose est :
l'entrepreneur se couvre-t-il suffisamment contre le risque de change ?
Ainsi ce dernier chapitre sera réparti en trois
parties : dans la première section je présenterais la
réglementation de change et le risque associé à quelques
entreprises tunisiennes, dans la deuxième je ferai les techniques de
couverture applicable en Tunisie dans la troisième section je donnerais
une interprétation ou encore les limites qui font obstacles à la
couverture contre le risque de change.
Section 1 : La réglementation de change
en Tunisie et les risques associés.
Les pertes de changes peuvent résulter du comportement
de l'entrepreneur vis-à-vis du risque mais aussi des limites de la
réglementation en matières de change qui ne permet pas à
l'entrepreneur d'assurer une bonne gestion du risque.
A/ Perception du risque de change pour les responsables des
entreprises Tunisiennes.
Concernant, les attitudes différentes, vis-à-vis
du risque de change, certains responsables pensent qu'il ne peut y avoir de
risque de change sur le Dinar étant donnée le mode de gestion de
sa parité selon le principe de panier toute instabilité du taux
de change du Dinar ne peut être que conjoncturelle auquel cas les pertes
de change doivent être compensées. Pour ces responsables le risque
réel est celui d'une décision délibérée de
dévaluer le Dinar telle que celle d'Août 1986.
Concernant le mode de gestion du risque de change par les
entreprises tunisiennes, Il faut encore relever certaines
différences.
a/ Au niveau des opérations commerciales :
Au niveau des opérations commerciales, la perte de
change est constatée dans la majorité des cas lors du paiement,
pour la différence entre ce qui est prévu au moment du contrat et
ce qui est effectivement payé. Le risque d change est simplement
supporté par l'entreprise. Il faut remarquer que quelques entreprises
font recours parfois au système de couverture à terme et
enregistrement l'opération avec le taux de change à terme de
Dinar convenu avec la Banque Centrale de Tunisie. Dans ce cas l'entreprise ne
regarde plus le taux réalisé le jour de l'échéance.
Certains pensent que le taux à terme coté par la Banque Centrale
est souvent supérieur au taux au comptant observé le jour de
l'échéance.
Ainsi, les entreprises tunisiennes n'ont pas une
stratégie de gestion du risque de change, car gérer le risque de
change consiste d'abord à établir la position de change de
l'entreprise et ensuite adopter une stratégie permettant de minimiser le
coût de risque. Seulement depuis 1986 lorsque le Dinar a
été dévalué brutalement et d'une manière
significative les responsables des entreprises sont devenus plus sensibles au
problème de risque de change. Mais leur perception du risque se limite
à une anticipation de la dépréciation du Dinar et donc une
perte de change automatique.
b/ Au niveau des opérations
financières :
L'entreprise subit intégralement le risque de change
puisque aucun système de couverture n'existe jusqu'en février
1989 où la Banque Centrale a instauré le système de
couverture à terme par option relatif aux opération en capital.
Mais les opérations de couverture par options restent très
limitées.
B/ Pertes de change au niveau de l'activité de
l'entreprise :
Les pertes subies à la variation du cours du Dinar sont
très importantes tant au niveau des opérations financières
qu'au niveau des opérations commerciales.
En effet, les résultats d'exercice sont en
générale négatifs entre autres à cause des pertes
de change. On remarque également, que les pertes de change au niveau des
opérations financières. Sont plus importantes que celles
enregistrées au niveau des opérations commerciales. En effet,
pour ces dernières, les pertes de change subies à l'importation
suite à une dévaluation du Dinar sont en partie compensées
par les gains de change réalisés à l'exportation du moins
pour les entreprises à la fois exportatrices et importatrices.
Ces pertes enregistrées dans le passé semblent
justifiées du moment qu'il n'y avait aucun instrument disponible
permettant à l'entreprise de gérer son risque de change.
D'ailleurs, l'Etat à dédommager en partie les risques suite
à la dévaluation de 1986 pour laquelle les entreprises
n'était pas préparées et ont subit des pertes
insupportables. Actuellement, certains instruments de couverture deviennent
disponibles et c'est à l'entreprise d'apprendre à mieux saisir le
risque de change et d'apprendre à l'entreprise d'apprendre à
mieux saisir le risque de change et d'apprendre à le maîtriser
pour une bonne gestion. Il faut cependant remarquer que ces instruments sont
encore limités pour répondre aux besoins de l'entreprise.
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