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Implication des SDIS dans la recherche des causes d'incendie

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par Thomas Chwarzcianek
Université Paris 13, IUT de Saint Denis - DUT HSE 2009
  

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Partie 2 : L'intégration de la recherche des causes et des circonstances d'incendie dans la méthodologie opérationnelle.

I. L'évolution comportementale des sapeurs pompiers

Toute profession doit impérativement savoir s'adapter en tenant compte des évolutions sociologiques, des progrès techniques mais surtout de la société dans laquelle elle évolue.

Ces dernières décennies ont été pour les SDIS, le temps de profondes réorganisations, tant sur le plan structurel qu'à l'égard de la formation des personnels. Face à l'évolution des risques et des moyens de les traiter, la RCCI vient s'inscrire dans cette logique d'une meilleure compréhension de l'éclosion des incendies, de leurs développements et des moyens à mettre en oeuvre pour en limiter leur nombre.

I.1. La préservation de la scène d'incendie

Suite à un incendie, la qualité de la RCCI menée va dépendre de << l'état de conservation >> de la scène. Il est par conséquence primordial de conserver en l'état et avec un maximum de précautions les futures zones à investir afin de faciliter le travail des investigateurs.

I.1.1. Un soin particulier pour les << indices >> exploitables

Pour mener à bien cet objectif, il semble nécessaire de porter une attention et un soin particulier aux éléments pouvant être ultérieurement exploités par l'équipe RCCI.

Si l'on se réfère à l'article 434-4 du code pénal, le fait d'effacer les traces ou indices d'un crime ou d'un délit est sanctionné de trois années d'emprisonnement associé à une lourde amende. Même si cette article n'est cité qu'a titre indicatif, il permet de rappelé que le SDIS a une responsabilité dans la préservation des éléments pouvant permettre de déterminer la cause du sinistre. Il se doit, à ce titre, de mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires à la protection et la préservation de la scène d'investigation et de ses différents indices, tout en garantissant la bonne sécurité du site et des intervenants.

I.1.2. La nécessité d'une concertation des équipes engagées

Pour mener à bien cette mission, le travail individuel est à proscrire. Il semble nécessaire d'introduire une notion de << concertation >> des équipes avant les opérations de déblai et de dégarnissage. Elle permettra d'accompagner les opérations de dégarnissage et de déblais en satisfaisant les opérations de sécurisation du site que doit réaliser le COS et ceux de matérialisation des indices dont a la charge l'équipe RCCI.

I.2. La question du déblai

Le déblai, partie intégrante de la marche générale des opérations (MGO) est une étape cruciale de l'intervention tant ses conséquences auront des répercutions sur la future RCCI effectuée.

Les méthodes de déblai actuelles ne sont pas adaptées à la mise en place d'une investigation ultérieure. Les sapeurs pompiers ont pour habitude de sécuriser les lieux en vidant la pièce de son contenu et en grattant toutes les traces de carbonisation empêchant toute lecture du feu. Les assureurs et experts de justice en manifestent régulièrement le regret en ce que cela porte atteinte au déroulement de leur mission.

Cette question doit être traitée avec un maximum de précautions, de recul et d'attention pour permettre de proposer une alternative aux méthodes actuelles, plus adaptées, tout en garantissant la bonne sécurité du site, une non reprise de feu et une bonne conservation des << vestiges » présents sur la scène.

I.2.1. Le déblai point clé de toute Investigation

La qualité d'une RCCI va en effet découler en partie du déblai qui aura été préalablement effectué. Cette opération, dans sa définition pose problème dans la mesure où celle-ci consiste à supprimer toute reprise de feu en pratiquant un << noyage » des parties chaudes et en supprimant au maximum tout élément pouvant servir de combustible afin de limiter les risques de reprise de feu.

Cette opération modifie donc par définition considérablement l'aspect initial de la scène, rendant très incertain le travail ultérieur des investigateurs.

Actuellement les officiers RCCI essayent, dans la mesure du possible, de se rendre rapidement sur les lieux du sinistre pour pratiquer, en accord avec le COS, les premières investigations avant que les opérations de déblai ne soient réalisées.

Cette méthode ne peut être considérée comme satisfaisante dans la mesure où elle suppose que des équipes d'investigateurs soient d'astreinte dans le département et surtout que l'investigation soit limitée dans le temps afin de ne pas monopoliser les intervenants qui ne peuvent quitter les lieux du sinistre tant que le déblai n'est pas réalisé et que les lieux ne sont pas sécurisés.

La RCCI se doit de trouver dans l'action des SDIS, une alternative permettant de garantir la bonne sécurisation des lieux tout en préservant au maximum l'état du site.

Cette notion est fondamentale et préliminaire à la mise en place d'une culture RCCI au sein du département.

La question délicate du déblai peut néanmoins trouver des réponses dans la mise en application de nouvelles technologies mises à la disposition des SDIS.

I.2.2. Les perspectives d'évolution

Les évolutions scientifiques et le perfectionnement des nouvelles technologies mises à la disposition des services de lutte contre l'incendie permettent une reconsidération des procédures opérationnelles actuelles.

Les nouvelles générations de Fourgon Pompe Tonne (FPT) et l'évolution du matériel permettent de poser une réflexion sur une éventuelle évolution du déblai.

Plusieurs évolutions technologiques sont à disposition :

> La première est l'utilisation systématique de camera thermique ou de thermomètre laser permettant de localiser et de refroidir les points chauds sans modifier l'aspect de la scène.

> La seconde méthode consisterait à utiliser en fin d'extinction une eau dopée,

> La dernière méthode consisterait à utiliser un tapis de mousse en guise de protection.

La mousse permet en effet d'agir sur différents paramètres :

Elle supprime l'apport de comburant,

Elle permet un refroidissement des points chauds,

Elle permet de conserver la scène dans son état initial,

Elle peut présenter une durée d'action relativement longue (suivant le type de mousse) Elle permet de limiter les dégâts et préserve les biens.

Les nouvelles générations de Fourgon Pompe Tonne (FPT) avec injecteurs et réserves d'émulseurs, directement sur l'engin, permettent une mise en oeuvre rapide de lances à mousse.

Il semble intéressant de mettre en place au sein des SDIS une réflexion sur ce sujet et pourquoi pas, lancer une expérimentation de cette technique opérationnelle.

Certains paramètres restent cependant à prendre en compte. La mousse a en effet la particularité d'être un corps gras, ce qui peut engendrer des détériorations de biens, son coût n'est pas négligeable et l'utilisation de certains composés chimiques dans la fabrication des émulseurs peut fausser les analyses effectuées par des experts de justice.

Une connaissance parfaite des différents constituants chimiques de l'émulseur est donc nécessaire.

Une première solution concernant la traçabilité des différents composés chimiques constituant l'émulseur serait de se référer aux fiches descriptives rédigées par le fabriquant.

Cette solution n'est pourtant pas réellement satisfaisante. En effet, il est fondamental que la traçabilité de ces composés chimiques soit des plus précises et des plus fiables possibles.

Les nouvelles techniques scientifiques se portent d'avantage sur l'analyse de l'émulseur par spectro-chromatogramme.

Il semble en effet plus fiable de réaliser une première spectro-chromatographie de l'émulseur seul permettant ainsi d'obtenir << une carte d'identité témoin >> du produit.

Les analyses par spectro-chromatogramme effectuées ensuite sur la scène permettront de procéder par superposition des résultats, et d'éliminer les << traces >> de l'émulseur pour ne conserver que les autres paramètres (8).

Plusieurs pays utilisent également le système CAFS (Compressed Air Foam System) autrement dit un système de production de mousse par air comprimé.

Le principe est d'injecter dans l'eau l'émulseur au moyen d'air comprimé. Ce procédé est directement utilisé lors de la phase d'extinction.

Cette technique permet d'obtenir différents types de mousses allant de la mousse liquide à la mousse dite sèche. Cette technologie déjà en application dans le Val D'Oise sur les nouvelles générations de véhicules de secours routiers (VSR) présente cependant un coût important à l'achat.

(8)Informations recueillis auprès du Colonel PICARD, directeur du CEREN de Valabre

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry