II.2.2. Le contenu des formations
L'information des équipiers et des chefs
d'équipes : Cette initiation à la RCI s'axerait selon trois
parties :
- la présentation de la technique scientifique RCCI,
- l'explication des objectifs et intérêts de la
RCCI,
- la présentation et l'explication des signes constitutifs
à la RCCI comme :
> Les signes liés à la vue :
-A distance avant d'arrivée sur les lieux, -En arrivant
sur les lieux :
Aux alentours du sinistre,
Concernant le sinistre,
-En progressant dans le lieu du sinistre, -Durant la phase
d'attaque,
-A l'issue de la lutte contre le sinistre, -Lors du
déblai,
-En quittant les lieux.
> Les signes liés à l'audition :
-Les bruits perçu en dehors et à l'intérieur
du sinistre, -Les paroles perçues des sinistrés, des
témoins.
> Les signes liés à l'odorat :
-Les odeurs (au delà des dispositions
réglementaires relatives au port de l'ARI)
> Les signes liés au toucher : -Le chaud/ le froid,
-L'humide/ le sec,
-Le visqueux,
-Le dur/ le souple.
> Les signes liés aux manipulations :
-Les objets déplacés, -Les objets renversés,
-Les objets actionnés, -Les coupures d'organes, -Les objets
évacués, -Les objets dégradés.
> Les signes liés au sinistre :
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des
fumées,
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des
flammes,
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des lueurs,
-Traces, bandeaux, lignes de fumée, -Traces et
qualités de carbonisation.
> Les actions menées par les secours :
-Ouverture de portes, de fenêtres...
-Effraction nécessitée de portes, de
fenêtres... -Destruction nécessaire d'éléments,
-Limitation du déblai.
La prise en compte de ces signes est déjà
abordée lors des FIA et des PFI. Nombre d'entre eux sont en relation
directe avec la propre sécurité des équipes lors de leur
engagement. Cette information ne serait donc pas réellement un
enseignement nouveau. Elle consisterait plutôt à faire valoir la
plus value que ces renseignements sont susceptibles d'apporter aux
investigateurs RCCI et qui autrement serait restés inconnus.
Toutes ces explications peuvent être commentées
lors des simulations sur feux réels dispensées lors des stages
PFI par des techniciens RCCI, mais aussi directement sur le terrain, lors des
phases de mise au repos des personnels ou en fin d'intervention.
L'information des chefs d'agrès basée sur le
même principe que la précédente, elle, porterait sur trois
axes de travail :
> Une explication du fonctionnement de la RCCI et de sa mise
en oeuvre,
> Une explication du rôle de la RCCI dans la protection
juridique des SDIS, > Le comportement à adopter lors de
l'intervention, à savoir :
-la capacité à pouvoir restituer les observations
réalisées lors de l'intervention, -la capacité à
savoir restituer les actions conduites lors de l'intervention, -l'importance
d'une prise en compte de documentations photographiques lorsque l'engagement
immédiat de techniciens RCCI n'est pas possible.
Restant sur le même principe que pour les chefs
d'équipes, les informations évoquées lors de cette
formation peuvent être présentées de façon
concrète soit par le biais des simulations sur feux réels, soit
par le commentaire d'une scène réelle déjà investie
et dont le contexte juridique lui permet de servir de support
pédagogique. Les officiers RCCI ont également la
possibilité, une fois l'intervention terminée et la pression
opérationnelle retombée de commenter leur travail et de
répondre naturellement aux questions que se posent les intervenants
quant à cette nouvelle technique.
Cette formation semble également adaptée
à l'emploi de chef de groupe. Une formation dispensée par
l'ENSOSP mais reprenant ces axes de formation semble intéressante pour
former les chefs de groupe à la culture de RCCI. Cette formation peut se
voir intégrée lors des FIA de lieutenant et de major ou se voir
intégrée à un module départemental
déjà existant.
L'information des chefs de colonnes et des chefs de sites
pourrait porter sur :
> Une présentation de la RCCI au sein du SDIS :
L'objectif et l'intérêt de la mise en oeuvre de la
RCCI au sein du SDIS, Le concept de culture départementale à
inculquer,
Le formalisme d'une équipe départementale,
> Une présentation des conditions d'accès
à l'emploi de technicien RCCI : Une culture opérationnelle
confirmée,
Des connaissances scientifiques du feu,
Des connaissances dans le domaine de la règlementation
contre l'incendie, Connaissances juridiques,
> Une présentation de l'articulation de la RCCI dans
l'intervention, Les compétences du COS,
Les limites du champ d'action de l'équipe
départementale RCCI.
> Une présentation des notions d'expertises de justice
et de leur cadre juridique,
L'objectif de ces informations étant de sensibiliser les
cadres sur la démarche mise en oeuvre par l'équipe
départementale RCCI et le contexte juridique dans lequel ils
interviennent.
Une fois la culture de corps départemental en RCCI bien
intégrée, il est largement envisageable qu'avec la mise en place
des mesures appropriées, la quasi-totalité des incendies
pourraient faire l'objet d'un relevé minimum d'informations s'inscrivant
dans le concept de RCCI et permettraient ainsi l'alimentation d'une base de
données statistiques départementale voire nationale.
En revanche, un sapeur pompier ne pourra se considérer
comme apte à l'investigation post incendie dès l'issue de cette
information. Ce ne sera qu'a l'issue d'un certain parcours professionnel
permettant de détenir une maîtrise de la lutte contre le feu, une
bonne connaissance de tout l'environnement « construction et
prévention règlementaire » mais également du droit de
la responsabilité des SDIS, qu'un intéressé pourra
candidater à suivre la formation de technicien en RCCI-3.
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