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Le sound design musical des lieux publics haut de gamme

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par Benoit REBUS
Institut International de l'Image et du Son - Master of arts, spécialité SON 2007
  

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2. Recherches théoriques

2.3 Psychoacoustique

2.3.1 Définition

La psycoacoustique est l'étude des rapports entre les paramètres de la stimulation acoustique, d'une part, et la qualité de la sensation auditive, d'autre part. La psychophysique, dont la psychoacoustique est une branche, est née avec Fechner au XIXe siècle. Elle traitait alors des relations entre les timulations physiques et les sensations comme états psychiques correspondants, en négligeant tous les intermédiaires phisiologiques.

Aujourd'hui, un nouveau paramètre entre en ligne de jeu gr%oce aux avancées technologiques, les psyacousticiens étudient la représentation des stimulus acoustiques dans le système nerveux. Ils se soucient également de conna»tre le type et les règles de fonctionnement mis en jeu par le système auditif pour structurer la perception, y compris les mécanismes d'ordre supérieur, souvent appelés «processus cognitifs».

2.3.2 Perception de l'intensité sonore36

La sensibilité du système auditif humain à la dimension intensive des stimulations acoustiques est étonnante à plus d'un titre. En premier lieu, les performances de détection de l'oreille sont très grandes : le système auditif est sensible à des déplacements du tympan parfois inférieurs au diamètre d'une molécule d'hydrogène. En outre, il est sensible à une marge d'intensités très étendue et il permet la discrimination de différences très faibles d'intensité entre deux sons.

Enfin, il est capable d'analyser la facon dont l'énergie est répartie parmi les différentes composantes fréquentielles d'un son complexe.

L'intensité subjective des sons, appelée «sonie», est presque exclusivement déterminée par leur intensité physique.

Pression acoustique

En psychoacoustique, pour exprimer l'intensité physique des sons, on mesure généralement l'amplitude des variations de pression associées au passage d'une onde acoustique. En effet, depuis le tympan jusqu'à la membrane basilaire, les différentes structures de l'oreille effectuent des déplacements sous l'effet des vibrations acoustiques. L'amplitude de ces mouvements dépend de l'amplitude des variations de la pression acoustique, c'est-à-dire des variations de pression par rapport à la valeur moyenne de la pression régnant dans le milieu (généralement celle de la pression atmosphérique).

Nous n'irons pas plus loin dans le détail des unités de mesure et autre équivalence, car ce mémoire n'en est pas l'objet. Il s'agit simplement ici de comprendre globalement comment l'oreille percoit le son. Voyons donc en revanche :

L'échelle des phones ou d'isosonie.

On appelle sonie l'intensité subjective des sons. Cette notion est particulièrement importante car elle conditionne la compréhension de l'acoustique des lieux qui sera vue par la suite. Depuis Fletcher et Munson (1933), on dispose d'un ensemble de courbes appelées ligne d'isosonie. Chacune des courbes relie les coordonnées (niveau de pression acoustique et fréquence) des sons purs qui donnent à l'oreille humaine une égale sensation d'intensité. Les lignes isosoniques ont été établies par Fletcher et Munson pour l'écoute binaurale par écouteurs.

On constate, par exemple, que pour para»tre aussi intense qu'un son de 1 000 Hz à 43 dB SPL, un son de 100 Hz ou un son de 10 000 Hz doivent avoir un niveau de 63 dB SPL. On dit que ces trois sons ont un même niveau d'isosonie («loudness level»).

De plus, on a normalisé (ISO, 1962) une version des lignes d'isosoniques pour l'écoute binaurale en champ libre due à Robinson et Dadson (1956).

Cette représentation nous concerne plus car le but de cette étude, est de comprendre la perception du son dans le cadre d'une diffusion via un système de sonorisation, donc en champ libre.

Par rapport aux lignes isosoniques mesurées sous écouteurs, celles obtenues en champ libre sont plus basse, autour de 4 000 Hz, et présentent une remontée vers 8 000 Hz. Ces différences sont dues aux diffractions sur la tête du sujet et sur les pavillons de ses oreilles. Imaginons alors la différence entre la théorie et la pratique lorsque l'on diffuse autre chose que des sons purs (de la musique par exemple), et que le sujet se déplace dans un espaceÉ

Zwislocki (1965) a montré que la forme générale de la courbe des seuils en fonction de la fréquence s'explique presque totalement par le jeu des fonctions de transfert de l'oreille externe et de l'oreille moyenne, ainsi que par les diffractions dues au corps et aux pavillons. Il reste que le seuil diminue plus que prévu - selon tous ces facteurs - quand la fréquence augmente. Zwislocki attribue ce phénomène à une intégration temporelle par le système nerveux. Dans ce processus, les hautes fréquences seraient avantagées puisqu'elles comportent, par unité de temps, plus de cycles que les basses fréquences.

Un certain nombre de données psychoacoustiques prouvent que le système auditif est un véritable analyseur de spectre et incitent à penser qu'un système qui analyse la répartition de l'énergie dans la gamme des fréquences audibles et qui suit l'évolution de cette répartitions au cours du temps simultanément pour l'ensemble du spectre , est un système qui combine, à un niveau nécessairement central, des informations multiples en provenance de l'ensemble des fibres périphériques.

La confirmation des indices codant l'intensité dans le nerf auditif ne dispensera donc pas de développer les recherches sur les traitements opérés dans les centre supérieurs ; il est ainsi fort probable que les activités enregistrées au niveau du nerf auditif ne renseigneront jamais totalement sur les processus nerveux qui sous-tendent la perception de l'intensité. Remarquons enfin que les problèmes que pose encore la perception de l'intensité sonore, comme la plupart de ceux qui concernent les autres dimensions de la perception auditive, requièrent plus que jamais des interactions entre la psychoacoustique et la neurophysiologie.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo