PLAN DE MEMOIRE
1. Le Sound Design
1.1 Définition
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1
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1.2 Restrictions
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4
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1.3 Motivations
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.6
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2. Recherches théoriques
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2.1 Musicologie
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10
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2.2 Sociologie
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15
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2.3 Psychoacoustique
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2.3.1 Définition
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.23
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2.3.2 Perception de l'intensité sonore
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..23
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2.3.3 Perception de la hauteur tonale
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..27
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2.3.4 Audition binaurale et localisation auditive
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.31
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2.3.5 Perception de la musique
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.33
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3. Application actuelle en situation (constatations et
propositions) 3.1 Etat des lieux (visites, écoutes, rencontres) ..37
3.2 Costes, Hilton, Maison Blanche 44
3.3 Acoustique des lieux ..47
4. Création et développement d'un outil de Sound
Design musical 4.1 Plat du Jour
4.1.1 Quésako ? 62
4.1.2 Fred Viktor 63
4.1.3 RTMle et valeur ajoutée personnelle 65
4.2 Consulting, refreshing, programmation 67
4.3 Lieux cibles 69
Conclusion 70
Annexes
Interviews
Extraits de journaux/magazines Phonographie
Index Bibliographie
Livres
Journaux
Sites Internet
Emissions TV/Radio
1. Le Sound Design
1.1 Definition
Le sound design est une notion liée à la
sonorité propre d'un objet. Par exemple, décide du son produit
par la fermuture d'une porte de voiture est du sound design à proprement
parler. J'emploi le mot «décider» car il s'agit bien ici d'un
choix de création au même titre que l'aspect physique de cette
porte qu'un «designer» - au sens dessinateur - aura produit.
Mon intérêt ici se porte sur le sound design
musical, c'est à dire la musique adaptée à un endroit, un
produit, une marque voir une personne à un temps donné, dans un
contexte précis. Ainsi le sound design musical se décline sous
différents aspects trés différents comme dans le
cinéma, la publicité, les jeux vidéos, et d'une
maniére générale dans les produits audiovisuels.
Le sound design de marque s'étend à tous les
domaines commerciaux comme la mode, l'automobile, la parfumerie etc. Dans la
composante musique et marque, il intervient des notions trés
précises liées à l'entreprise pour laquelle on travaill,
un environnement plus proche du marketing que du strict milieu audiovisuel.
Cependant, nous verrons qu'en créant un univers musical pour un lieu,
quelques conceptions nécessitent un champ de connaissance relativement
proche du marketing également.
Le sound design de lieux est le sujet qui nous
intéresse particuliérement ici. En ce qui concerne la
sonorité d'un objet commun, tout le monde s'accorde plus ou moins sur
une référence que l'on a l'habitude d'entendre dans la vie de
tous les jours. Je fais référence ici au travail des bruiteurs
qui, en studio, recréés les sons faisant défauts dans une
production audiovisuelle. Leur démarche consiste donc à
reproduire des sons communs à l'oreille mais dont l'origine n'est pas
forcément l'objet que l'on cherche à bruiter ! C'est là
toute la difficultée de ce métier. Ce n'est pas forcément
avec des feuilles mortes que l'on va bruiter le souffle du vent dans un arbre
par exemple. J'ai déjà vu des bruiteurs réaliser ce
trucage en remuant de la péliculle 8mmÉ tout cela pour dire que
le domaine dans lequel je souhaite articuler ma recherche n'est
également pas «conventionnel» dans la mesure ou pratiquement
aucun écrit n'a été produit sur la question,
récente, du sound design musical de lieux, qui plus est, haut de gamme.
Sa définition en est donc infiniement plus complexe.
Cependant, comme point de départ, nous pouvons citer la
démarche de la Muzak qui, en 1922 créée la musique
fonctionnelle (background music). On est donc véritablement
dans la musique d'ambiance, au sens péjoratif du terme. La muzak est
plus proche de la musique d'ascenceur que d'une réelle volonté de
créer une quelque ambiance que ce soit. Leur seul but est de ne pas
attirer l'oreille ni de la distraire mais de détendre, ou de motiver les
personnes qui la percoive.
En effet, cette muzak est destinée aux travailleurs,
notamment en usine, pour les accompagner dans leur tâche. Les dirigeants
de la Muzak sont clairs ; Ç la musique diffusée doit
être percue et non entendue, ou pire encore, écoutée !
È
Elle est sensée créer Ç un sentiment
de confort dans le travail È.
Bilheust la décrit comme : Ç n'importe
quelle musique, de préférence des airs connus et reconnaissables
; c'est une musique qui ne comporte ni cuivres, ni instruments à
percussion, ni émission vocale et constitue ainsi un véritable
tranquillisant ; des airs connus ou à la mode (de Carmen aux
comédies musicales) sont sélectionnés et
réorchestrés en fonction de certains critères (tels que la
nature suave, tonique ou émotionnelle du son, le tempo, le rythme et le
timbre du morceau) È.
D'aprés Sophie Rieunier1, Ç
Cette réorchestration des morceaux permet de créer une musique
qui ne distrait pas et qui n'attire pas l'attention È :
Ç On l'entend sans l'écouter
È2
Des les années 70, on diffuse de la Muzak dans les
commerces. La muzak est désormais partout, on la critique de trop
empiéter sur la paysage sonore. Chion (1994), Fould (1966), Jarno (1997)
détestent la Muzak. A l'époque, elle se veut en avance sur son
temps puisqu'elle rabaisse la musique à un objet de consommation
courante au lieu d'une véritable Ïuvre artistique. Cette soupe
indigeste avait peut-être la seul contrainte technique de sonorisation
pour elle, dans la mesure oü dans les années 70, les hautsparleurs
étaient trés sommaires et possédaient une bande passante
trés réduite ce qui pourrait expliquer Ð en partie Ð
l'abscence de cuivres et autres percussions.
1 Sophie Rieunier Le Marketing sensoriel du point de vente,
Dunod, 2006 (p. 56)
2 Bilheust, 1978 (p.225)
Voilà pour ce qui est de la Muzak, maintenant voyons ce
que l'on peut faire d'autre avec de la musique et un espace. Nous pouvons
affirmer que la musique d'un lieu, à plus forte raison celle d'un lieu
haut de gamme, doit se fondre parfaitement dans son décor, comme un
camoufflage. Quand j'évoque l'idée du décor, je veux
parler de l'architecture même du lieu, de sa décoration, de
l'esprit qui s'en dégage, voir même de son implantation dans la
ville, dans le pays, sur le continent dans lequel il se trouve et la place
qu'il occupe dans le monde. Il s'agit là d'une question de dimension
internationale.
Pour définir cet aspect particulier, et à
fortiori, particuliérement intéressant du sound design, ma
démarche sera d'extraire des notions plus ou moins directement
liées à mon sujet dans des domaines aussi vastes que la
sociologie, la musicologie, la psychoacoustique mais aussi l'architecture, les
sciences cognitivesÉ le tout afin d'établir une vision à
360° et en trois dimensions de la question, car l'interrogation que
suscite le son, et par extention la musique, est trés fortement
liée à l'espace.
On peut même presque dire que c'est Charlemagne qui
invente, sans le savoir, le sound design musical en associant un son à
une place dans l'espace : Ç Charlemagne soumet à l'Empire
une notation des sept notes selon l'ordre alphabetique à partir du
la. Pour la première fois, on associe un son à une place
dans l'espace (aigu en haut, grave en bas). È3
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