2.2.2. Limites
Nos entretiens se sont passés dans la
sérénité. Nous avons pris nos données
spécialement à la dictée et la durée moyenne de nos
entretiens était 55 minutes. Nous pouvons aussi noter que la collecte
n'a pas été chose facile, dans la mesure où il fallait
trouver les noms fang, français, scientifiques de certaines
espèces animales et végétales. Nous étions
contrains de nous rendre de temps en temps dans des centres de recherches de la
place. Il nous arrivait aussi de nous rendre dans certains domiciles pour la
collecte des noms en fang.
Nous n'avons pas rencontré des difficultés
particulières pendant notre enquête de terrain, malgré le
fait que nous étions parfois soupçonnée de politique, car
les villageois pensent que les projets de conservation sont une décision
politique. En dehors de cet apect, la route Medouneu-Kougouleu n'étant
pas très praticable, le voyage a été très
pénible pour nous. Notre enquête a porté sur 31 personnes,
reparties en 11 femmes et 20 hommes. Nous avons enquêté dans 8
villages.
Carte 4 : Les villages de nos
informateurs
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A travers cette carte, nous apercevons les villages dans
lesquels nous avons fait nos recherches, on peut les voir en marron. Ces
villages se situent entre les deux secteurs du Parc, particulièrement
sur la route Kougouleu-Medouneu. Leur accessibilité n'est possible que
dans le secteur Mbé du paysage. On y va seulement en voiture. La
pratique du terrain nous a permis, au-delà de la simple collecte de
matériaux, de visibiliser des faits connus, parfois
négligés, mais dont l'importance s'avère finalement
significative à l'analyse.
2.2.3. Résultats préliminaires
Notre enquête de terrain s'est déroulée en
deux phases. Dans la première phase, nous avons fait une
pré-enquête comme l'exige la méthodologie. Cette
pré-enquête a été faite pendant le mois de
février et s'est poursuivie jusqu'à la veille de notre
départ sur le terrain. Cette phase s'est déroulée à
la WCS, à l'IRET et au CNPN. Dans ces différentes institutions
impliquées dans la mise en place des Parcs Nationaux au Gabon, nous
avons été en contact avec plusieurs responsables. Ces derniers
nous ont d'ailleurs remis quelques documents officiels, qui nous ont permis de
nous imprégner de l'esprit général des Parcs Nationaux en
général et des Monts de Cristal en particulier.
Au moment de l'enquête de terrain proprement dite, nous
avons passé un stage de trois semaines du 23 au 15 avril 2007 au CNPN.
Ce stage a été important pourtant pour nous, car il nous a permis
de comprendre les logiques de la problématique des Parcs au Gabon.
A l'issue de ce stage, nous nous sommes rendue sur le terrain
avec le personnel administratif du Parc des Monts de Cristal. Ce dernier a mis
à notre disposition la logistique nécessaire à la collecte
de nos données. Le départ de Libreville pour les Monts de Cristal
s'est fait le 25 mars 2007. Nous avons passé la nuit au village Avang,
précisément chez le chef de village. Le lendemain vers 9h30mn,
nous avons passé notre premier et deuxième entretien. Ces
derniers se sont passés chaleureusement. Après ce village, nous
sommes allée au village Mbé-Akélayong à 13h10.
Là, nous avons rencontré notre troisième,
quatrième, cinquième et sixième informateur. Ces
informateurs et nous sommes du même clan : efak. Cet argument a
prévalu dans leur accord de nous recevoir.
Après ce village, le tour revenait au village Akoga,
où nous avons passé la nuit. Dans ce village, nous avons
continué notre entretien avec le chef de village. Ce dernier est
considéré comme notre septième informateur. A la suite de
ce dernier, nous avons passé l'entretien avec nos huitième,
neuvième et dixième informateurs. Après ces
différents entretiens, nous nous sommes rendue dans le village voisin,
Nkann, il était 14h 25mn. Nous avons trouvé le chef de village
alité, cela ne l'a pas empêché de nous recevoir. Cet homme
est doté d'une grande bonté qu'on retrouve difficilement chez
beaucoup de personnes. En dehors du chef, nous avons aussi travaillé
avec deux de ses membres. Après ce village, nous sommes allée
à Song. Il était 21h05mn, lorsque nous sommes arrivée dans
ce village. Le chef de ce village était également alité,
mais nous avons été reçue par sa femme. Cette
dernière nous a montré une couchette. Le lendemain, nous avons
travaillé avec le chef et quatre autres personnes de ce village. Vers
14h45mn, nous sommes allée à Mela.
Nous avons été accueillie par le chef de
village, qui est une dame. Femme de caractère, elle nous a
prodigué de sages conseils et elle était heureuse de nous
recevoir parce que, disait-elle : « les femmes doivent
aussi faire de « hautes études ». Elle
nous a éclairée sur le point de vue des femmes quant à la
mise en place du Parc. Après ce village, nous nous sommes dirigée
vers les villages Andok-Foula et Misome où, nous avons passée nos
derniers entretiens. Après nos entretiens, nous nous sommes
embarquée sur Libreville.
Nous avons poursuivi notre enquête au CNPN, à la
WCS et à l'IRET. Pendant notre terrain, nous avons eu notre entretien
avec le conservateur du Parc. Ces derniers ont répondu à nos
questions dans la simplicité. Les questions étaient en rapport
avec la conservation et la gestion de ce Parc. En dehors du conservateur, nous
avons aussi discuté avec le charger de la communication et des relations
publiques. Au WCS, nous avons rencontré Vandé Weighe, Lee White
et d'autres personnalités. Ce dernier, comme les
précédents ont également bien répondu à nos
questions. A l'IRET, nous avons eu des entretiens avec le directeur de cette
institution et deux chercheurs.
Pour nous résumer, notre enquête de terrain
s'est déroulée dans de bonnes conditions, nous avons pu
collecté des données de terrain consignées dans ledit
mémoire. Les enquêtes étaient empreintes de
simplicité, de respect mutuel et nous avons surtout
apprécié l'accueil des villageois qui nous ont facilité la
tâche dans nos différents entretiens. Ils nous ont fait part de
leurs difficultés depuis la mise en place du Parc, notamment les
dégâts causés par les éléphants, et autres
buffles, dans leurs plantations.
A la WCS, nous avons regretté que les personnes en
fonction sont en majorité européenne et américaine, toute
chose qui pourrait poser le problème de l'appropriation des
résultats des enquêtes botaniques, entre autres, par les
autochtones, et la pérennité des actions menées dans le
sens de la consolidation des acquis. Au CNPN, nous avons regretté que
cette institution ne soit pas dotée de véhicules pouvant
faciliter le déplacement aux jeunes stagiaires que nous sommes. Nous
avons pu saisir l'importance de la « la forêt de nuages »
des Monts de Cristal » pour les villageois et pour les habitants de
Libreville.
Les villageois y puisent toute leur subsistance et la capitale
gabonaise y est alimentée en électricité à partir
des chutes de Tchimbélé-Kinguélé. Les villageois
dans l'ensemble sont contents de la mise en place du Parc, mais redoutent que
cela soit une décision politicienne sans lendemain.
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