Dans la même veine, Jean Copans dira
« Il n'y a pas d'ethnologie sans terrain
(...) » d'autant plus que le terrain constitue « le moment
le plus important de notre vie professionnelle », « notre
rite de passage » « qui transforme chacun de nous en
véritable ethnologue » écrit Georges Condominas,
(1996).
Pendant la collecte des
données sur le terrain, nous avons interviewé 31 personnes, 20
hommes et 11 femmes. Ces informateurs sont issus de groupes linguistique fang
(A70).
Tableau 5 : Répartition de nos
informateurs
Entité
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Population autochtone
|
21
|
67 ,74%
|
CNPN
|
2
|
6,45%
|
WCS
|
5
|
16,13%
|
IRET
|
3
|
9,68%
|
Total
|
31
|
100%
|
Ce tableau présente le nombre total de nos
informateurs. A travers les chiffres et pourcentages mentionnés dessus,
nous remarquons que la population villageoise est la plus dominante. Cela est
du au fait que ce champs est élargie. Cependant, du côté
des gestionnaires, il n'existe pas encore une institution de gestion du Parc.
En dehors, du conservateur et du directeur du projet Parc
national-Monts de Cristal, le reste ce sont des
généralistes de la conservation. Ils interviennent plus au niveau
de la recherche que dans la gestion.
Graphique 1 : L'âge des femmes
enquêtées.
Source : conception, Aimée Prisca Mekemeza
Engo Réalisation : Guirot Henrianne
Cet histogramme présente les âges des
différentes femmes qui ont accepté de nous fournir des
informations. L'âge des femmes varie de 42 à 70 ans. En abscisse,
nous avons l'âge et en ordonnée, les effectifs. Chaque âge
est représenté par une femme, cependant, nous avons eu des
entretiens avec deux femmes de 45 ans. Ces effectifs montrent le degré
d'implication des femmes dans les projets de conservation. Toutes les femmes
des âges confondus, sont préoccupées par les projets de
conservation. Le projet ne concerne pas seulement les jeunes filles, les femmes
âgées sont également concernées. Par ce geste, on
voit leur attachement à la forêt. Ces dernières s'y
impliquent par ce qu'elles sont soucieuses de leur forêt qui, aujourd'hui
est devenue la propriété de l'Etat. Ces dernières
acceptent sans doute de répondre aux préoccupations des
étudiants et autres chercheurs car, elles posent leur confiance sur eux,
espérant que leurs préoccupations seront transmises
fidèlement auprès du gouvernement et que ce dernier leur
apportera des solutions. Du côté des hommes, le plus jeune a 26
ans et le plus vieux en a 87.
Graphique 2 : L'âge des hommes
enquêtés
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Source : conception, Aimée Prisca
Mekemeza Engo Réalisation, Guirot Henrianne
Cet histogramme présente l'âge des hommes qui ont
répondu à nos questions. Chaque âge est
représenté par un homme, sinon deux. Tous ces hommes ont
été consultés pour répondre aux questions relatives
à leur vécu et à leurs relations avec le projet de
conservation. Dans leurs propos, Ils ont dénoncé les limites et
quelques avantages du projet de conservation. Ils n'ont pas hésiter de
nous confier leurs attentes vis à vis du Parc. Tous sont pour la mise en
place du Parc. Cependant, ils craignent que cela ne leur satisfasse.
L'enquête de terrain se présente comme le moment
initial pour le chercheur et particulièrement pour l'anthropologue.
Notre enquête s'est déroulée dans deux provinces,
respectivement à l'Estuaire (Kango) et au Woleu-Ntem (Medouneu), au
CNPN, WCS et à l'IRET. Nous avons eu l'opportunité non seulement
de discuter avec les populations autochtones sur les maux qui minent leur
quotidien, mais aussi de leur confrontation avec les gestionnaires du Parc.
Notre enquête de terrain s'est faite en présence d'un Ecogarde du
CNPN (mais il ne contrôlait pas la collecte). Elle a duré du 23
mars au 15 avril 2007. Cette période est à considérer
comme une phase de stage. Pour mieux réaliser notre enquête, nous
avons utilisé un certain nombre de techniques qui sont le (guide)
l'entretien, l'observation participante.
Avant d'aller sur le terrain, nous avons
élaboré un guide d'entretien que nous avons soumis à
l'appréciation de notre directeur de mémoire. Les questions
portaient essentiellement sur les modes de vie endogènes et
exogènes. Il était question de s'interroger sur les
activités des villageois et respectivement de leurs impacts sur la
forêt des Monts de Cristal. Leur rapport à cette forêt, leur
degré d'implication dans les projets de conservation et leur
cohabitation avec les gestionnaires dudit Parc. Dans le deuxième volet,
nous nous sommes préoccupée de la conception de la forêt
par les gestionnaires du Parc, leurs activités dans et autour du Parc,
et leurs relations avec les populations depuis la mise en place de ce Parc.
C'est après réalisation de ce protocole que nous nous sommes
rendue sur le terrain.
Avant de nous rendre sur le terrain, nous avons
été au préalable en conformité avec la loi. A cet
effet, nous avons mis les populations, particulièrement les chefs de
villages au courant de notre arrivée. Ceci n'a été
possible que par le concours du CNPN. En dehors ça, nous avons obtenu
des lettres de recommandations signées par notre chef de
département et le conservateur du Parc National des Monts de Cristal.
Ces dernières nous ont facilité la recherche. Sur le terrain,
nous avons développé une autre technique d'approche, l'entretien.
Nos entretiens ont été effectifs avec l'observation
participante. C'est une technique qui consiste à aller sur le terrain et
collecter les matériaux nécessaires pour notre étude. En
effet, « elle met l'enquêté et
l'enquêteur dans une situation de face à face »,
disait Ferdinand Mbah (2006). A travers cette méthode, le chercheur est
appelé à aller vivre au quotidien avec sa population
d'étude, le but étant non seulement d'éviter tout
préjugé mais aussi, de s'imprégner de leur savoir faire et
être.
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