1.8. La collecte
Notre échantillon d'étude a été
composé de vingt quatre (24) personnes dont douze (12) femmes et douze
(12) hommes que nous avons rencontrés à Mandji. Les participants
à l'étude ont été sélectionnés parmi
les hommes et les femmes pratiquant l'agriculture, vivant à Mandji et
partageant le même contexte socioculturel mais également, majeurs
et volontaires dont l'age variait entre 34 et 90ans. Parmi les douze (12)
femmes, six(6) sont initiées et parmi les douze (12) hommes, on compte
également trois (3) initiés et trois (3) chasseurs puis trois (3)
administratifs dont le Préfet du Département de Ndolou-Mandji et
deux (2) agents du Cantonnement des Eaux et Forêts de Mandji.
Le nombre d'informateurs a été
déterminé selon les moyens dont nous disposons, le
caractère volontaire de la participation, l'intérêt et la
disponibilité réels des enquêtés à fournir
des informations pertinentes et la gestion des rencontres dans les
différents quartiers de notre site de recherche. Toutefois, nous avons
sollicité l'aide de certaines personnes dont l'infirmière major
du centre médical de Mandji pour obtenir les données sur les
personnes victimes des dégâts corporels et des décès
issus des confrontations avec la faune sauvage et des amis étudiants
originaires de la contrée. L'aide de ces derniers consistait à
agir comme intermédiaire en expliquant le bien-fondé de
l'étude à leurs parents chez qui, nous nous présentions
avec quelques présents. Aussi, très utile a été
l'apport de notre père. En effet, le sujet de la
déprédation des cultures vivrières par les
éléphants est un sujet très sensible qui suscite chez
certains la passion et des suspicions et en même temps qui fâche.
Pour y arriver, après avoir localisé nos potentiels informateurs,
nous nous rapprochons de notre père pour avoir des informations sur eux
et pour qu'il nous explique les liens de parenté qui nous lient. Et
généralement, c'est au nom de ces liens de parenté que
nous nous rapproché de certains d'entre eux. Comme l'indique notre plan
de la ville de Mandji, les différents informateurs retenus dans cette
étude ont été abordés dans les quartiers
suivants : Sangala, Guignounga, Château, Digouema, Siévanou,
Guikolou, Plein-air, Cité Mpira et Miguebi.
Sur le terrain, la démarche retenue a été
l'entretien semi directif qui a consisté à recueillir des
données sur les opinions liées aux causes des incursions des
éléphants dans les champs, sur les conséquences et
l'ampleur des dégâts et sur la perception et la signification de
l'éléphant dans la société gisir mais
également sur les moyens et les techniques de protection des cultures.
Nous avons commencé notre travail de terrain de manière
informelle en décembre 2006 à Mandji, lors de nos vacances de fin
d'année. C'est pendant cette période que nous avons
commencé à apprendre attache avec nos informateurs et discuter
avec les agents du cantonnement des Eaux et Forêts pour avoir une
idée de l'ampleur du problème. C'est à partir du 28 avril
2007 que nous avons entamé notre travail de terrain à Mandji. Ce
travail s'est déroulé en deux phases. La première s'est
effectuée du 28 avril au 10 mai 2007 et la seconde du 01 août au
03 septembre. Nous précisons que les numéros suivants renvoient
aux lieux de localisation des informateurs sur le schéma.
1. Notre premier informateur est le
Préfet de Mandji, Monsieur Léonce
Iwangou. C'est au cours de la visite que nous lui avons rendu le
30 avril 2007 pour signaler notre présence dans la localité dont
il a la charge de diriger que nous avons négocié un rendez-vous
auprès de lui. Rendez-vous qu'il nous accordé le 03 mai 2007
à son bureau. Au cours de cet entretien, nous avons abordé les
questions relatives aux causes et aux conséquences de la
déprédation des cultures vivrières des populations par les
éléphants, puis celles liées à la gestion de ce
problème suite aux plaintes des populations. Cet entretien a duré
32mn.
2. Le deuxième informateur a
été Madame Kassou Charlotte du clan
Bumbadinga, résidant au quartier Château. Né en 1955, elle
est divorcée et mère de neuf enfants. Actuellement elle fait ses
plantations sur l'axe Mandji-Yeno. Elle compte à son actif trois
plantations dévastées. Madame Kassou Charlotte est non seulement
membre de la même église que celle à laquelle appartient
notre mère mais encore, elle faisait ses plantations dans le même
secteur que notre mère. C'est donc notre mère qui nous avait pris
rendez-vous auprès d'elle lors du culte du dimanche 29 avril 2007. Nous
considérant comme son fils, c'est dans l'après-midi du 04 mai
2007 qu'elle nous reçu sans aucune exigence. Notre entretien a
porté sur la faune sauvage et cultures vivrières, sur les causes,
l'ampleur des dégâts et sur les techniques de protection. Notre
entretien a duré 57mn.
3. Notre troisième informateur fut Monsieur
Jules Olago. Agé de 29 ans, il est le chef
adjoint du Cantonnement des Eaux et Forêts de Mandji. Il est l'un des
informateurs que nous avons rencontré lors de notre
pré-enquête en décembre 2007. Une fois arrivé
à Mandji, il a été l'une des premières personnes
que nous avons rencontrées. A la suite de cette rencontre, nous avons
pris rendez-vous pour le mardi 02 mai 2007. Malheureusement, il n'avait pu nous
recevoir. Mais le lendemain, il nous a personnellement appelé au
téléphone pour nous dire qu'il nous recevait vendredi dans
l'après-midi. Cet après-midi, nous nous sommes longuement
entretenus pendant 1h 40 sur la gestion de la déprédation des
cultures par les animaux sauvages, l'évaluation et l'ampleur des
dégâts, les sentiments des populations vis-à-vis des
éléphants et les battues administratives. C'est au cours de cet
entretien qu'il nous a fourni des données sur les plaintes
déposées par les populations à leur service. Le lendemain
matin, il nous avait gentiment invité à son domicile où
nous avons partagé avec lui un petit-déjeuner. Après ce
petit-déjeuner, nous nous sommes rendus à son bureau où
nous avons entamé la suite de l'entretien. Cette deuxième phase
qui avait commencée à 10h, avait porté sur les origines
des incursions des éléphants et les solutions au problème
et s'était terminée à 11h30.
4. Notre quatrième informateur est
Mawouiri Perrine. Mawouiri Perrine, âgée
de 53 ans du clan Mombi est notre tante. C'est donc sans aucun problème
que nous nous sommes entretenu avec elle pendant 27mn, le Samedi 05 mai 2007
après avoir pris attache avec elle à la veille. Initiée au
rite traditionnel Ngirina, notre entrevue a porté sur la conception de
l'éléphant dans les rites féminins et sur la
périodicité des activités agricoles et celles liées
à la maturation des cultures.
5. Notre cinquième entretien s'est
déroulé le 05 mai 2007 avec Madame Germaine
Bibalou du clan Bumedi de 15h 43 à 16h 19. Elle
est née en 1945 et réside au quartier Nguignounga. Mère
d'une nombreuse famille à laquelle nous appartenons, Germaine Bibalou a
11 personnes à sa charge. Ces dernières années, elle fait
ses plantations à 17kms de Mandji sur la route de Yeno après
avoir déserté le secteur de l'Ovigui où elle a eu cinq de
ses plantations dévastées par les éléphants. C'est
avec beaucoup d'enthousiasme qu'elle nous a accordé du temps
étant donné qu'il s'agissait d'un travail qui se rapportait
à notre scolarité. Cet entretien qui a duré 36mn, a
été axé sur l'organisation et la périodicité
du travail agricole et sur des dégâts causés aux cultures
puis les paramètres environnementaux.
6. Notre sixième informateur est
Marie Augustine Moumbangou dont nous sommes un ami
d'enfance de ses enfants. Mère d'une nombreuse famille, elle est
mariée et âgée de 54 ans. A son actif, elle a 18 personnes
en charge actuellement à Mandji. Du clan Bundombi, Marie Augustine
Moumbangou fait ses plantations à Tamba et sur la route de Yeno-Mandji.
Cette dame que nous appelons affectueusement maman Marie est aussi une amie de
notre mère. Au regard des liens d'amitié qu'elle entretien avec
notre mère et à ceux qui nous lient à ses enfants, nous
n'avons pris aucun rendez-vous pour qu'elle nous reçoive. Arrivé
chez elle le lundi 07 mai 2007 à 13h avec l'intention d'obtenir un
rendez-vous après lui avoir expliqué l'objet de notre visite chez
elle, elle nous a immédiatement reçu dans les trente minutes qui
suivaient. Elle nous a pendant longtemps entretenu sur les moyens et les
techniques de protection des cultures contre les éléphants, la
faune sauvage et cultures vivrières, l'évaluation et les revenus
agricoles, l'ampleur des dégâts et sur la
périodicité agricole et celle des dégâts. Cette
entrevue qui avait commencé à 13h30 s'était achevée
à 15h.
7. Le septième entretien a eu lieu le
07 mai 2007 avec notre grand-père Mayaouri
Robert. Né en 1953, il a deux femmes et 12 enfants.
Initié au bwiti ndéya, ses champs sont situés à
Tamba et sur la route Mandji-Yeno. Dès notre arrivé, nous sommes
rapproché de lui le samedi 05 mai 2007 pour lui dire que nous
désirons nous entretenir avec lui. Ayant pris part à une
veillée de bwiti ce samedi, il nous avait donné rendez-vous le
Lundi 07 mai 2007 à son domicile. Dans le souci de respecter le
rendez-vous, nous nous étions rendu à son domicile le matin
à 9h. Mais il n'a pu nous recevoir dans la matinée et il nous a
demandé de revenir à midi. Il nous avait finalement reçu
de16h à 17h17 en présence de l'une des ses femmes et de sa petite
soeur. Il nous a entretenu sur les causes des incursions des
éléphants et sur le comportement alimentaire des
éléphants. Pendant cet entretien, étant leur petit-fils,
sa petite soeur et lui me faisaient de temps en temps des plaisanteries. Ce qui
d'ailleurs détendait l'atmosphère. A la fin de l'entretien, nous
l'avons remis symboliquement une somme de cinq cent francs pour prendre un
verre.
8. Le lundi 07 mai 2007, nous avons
également rencontré notre huitième informateur. Il
s'agissait de Koumba Elisabeth. Cette dame veuve du clan
Buviligambu est née vers 1938. Avec elle également, les relations
ont été très détendues car cette dame est la veuve
du grand frère de notre père. Après avoir pris attache
avec elle trois jours auparavant dans une ambiance de retrouvaille familiale,
nous nous entretenus ce lundi de 18h à 18h30. L'entrevue avait
porté sur l'organisation agricole et sur les paramètres
environnementaux. A la fin de l'entrevue, elle nous a invité à
partager un repas.
9. Notre neuvième informateur
répond au nom de Mboula Yakouya Adolphe du clan Bubuka.
Marié et père de cinq enfants, Mboula est âgé de 48
ans. Il est originaire du village Massana et maître du bwiti
ndéya. Signalons que ce père de famille est notre grand
père. C'est lors d'une visite qu'il avait rendu à ma
grand-mère qui fut sa grande soeur que nous avons pris attache avec lui.
Après lui avoir expliqué l'objet de notre étude, il nous a
remis son numéro de téléphone afin de le prévenir
du jour et de l'heure à laquelle nous aimerions le rencontrer. Ce fut
finalement le 08 mai 2007 que nous nous sommes entretenus à son
domicile. Fort de ses connaissances du monde en tant que maître du bwiti,
notre entretien s'était orienté sur les questions liées
à la conception de l'éléphant chez le gisir, les moyens et
les techniques endogènes de protection des champs et sur les causes de
la déprédation des cultures par les éléphants. A la
fin de l'entretien, nous lui avons offert une canette de coca. L'entretien qui
avait débuté à 12h10, s'était terminé
à 12h50.
10. Mougala Jean Robert du clan Bupeti est
notre dixième informateur. Ce gisir de 53 ans est célibataire
sans enfant et réside au quartier Château. Ancien chauffeur, Jean
Robert Mougala est aujourd'hui sans activité
rémunéré et pour satisfaire à ses besoins, il
travaille comme bon nombre de personnes à surveiller les champs dans un
campement situé à 17 Kms de Mandji. C'est lors de nos visites
dans les champs en compagnie de notre père dont il est le
beau-père, que nous lui avons rencontré dans la matinée du
08 mai 2007. Témoin des maraudes des éléphants dans les
champs, notre entretien avait porté sur les paramètres
environnementaux, les moyens et les techniques de protection et sur la
périodicité des dégâts et le comportement des
éléphants dans les champs. Et pour le contenter, nous lui avons
offert un paquet de sucre et une boite de café. Cet entretien avait
duré 34mn.
11. Notre onzième informateur est
Nguindendi Jean Baptiste du clan Bundombi. Ancien chasseur
d'éléphant, il est âgé de 75ans et père d'une
nombreuse famille. A Mandji, il réside au village Gikolou mais c'est sur
la route de Yeno à 17 kms de Mandji que nous l'avons rencontré le
08 mai 2007 dans un campement dénommé Munu Guku, lors de nos
visites de terrain pour s'enquérir de l'ampleur des dégâts
dans les plantations. Tout comme notre dixième informateur, nous nous
sommes entretenu pendant 50mn sur les paramètres environnementaux, les
moyens et les techniques de protection et sur la périodicité des
dégâts et le comportement des éléphants dans les
champs. Afin de le contenter, nous lui avons offert une boîte de
café et un paquet de sucre, plus une petite somme de deux mille francs
donné par note père.
12. Notre douzième entretien s'est
effectué avec Boulikou Albert du clan Bumombu à
son domicile au quartier Siévanou le 09 août 2007. Né en
1926, Albert Boulikou est marié et père d'une nombreuse famille.
Il fut un grand chasseur d'éléphant de renon. Albert Boulikou est
le neveu de notre grand père dont nous portons le nom et par
référence à notre grand père, il
préfère nous appeler oncle. C'est donc dans un cadre familial que
nous nous sommes rapprochés de lui. Dès notre arrivé
à Mandji, nous sommes allé lui rendre une visite familiale.
Visite au cours de laquelle nous lui avons manifesté le désir de
discuter avec lui sur certains sujets liés à notre tradition. Le
08 août 2007, de retour des visites que nous avons effectuées dans
les champs, nous l'avons rendu une visite. Et c'est au cours de cette visite
que nous lui avons demandé s'il pouvait nous accordé un peu de
temps le lendemain pour évoquer le problème de la destruction des
cultures par les éléphants. Sans hésiter, il nous a
accordé ce rendez-vous. Le lendemain matin à 10h, muni d'un
sachet contenant une brique de vin rouge et un paquet de sucre destinés
à le remercier, nous nous sommes présenté à lui
où il nous avait reçu en présence de sa femme. L'entrevue
qui s'était déroulé de 10h 30 à 11h 50, avait
porté sur les conceptions et les attitudes des gisir vis-à-vis
de l'éléphant, les moyens et les techniques endogènes de
protection des cultures, la chasse à l'éléphant et sur les
paramètres environnementaux.
13. Le treizième entretien est celui
que nous avons réalisé avec Kabou Mbemeni Jean Pierre
du clan Bubuka le 09 août 2007. Né en
1948, il est marié et père de huit enfants. Kabou Mbemeni Jean
Pierre réside quartier Château à proximité du
terrain de notre grand père feu Mavioga Jean Pierre dont il est le
neveu. C'est le samedi 05 mai 2007, après une visite familiale de
routine que nous avions pris rendez-vous avec lui pour le Lundi 07 août
2007 à 10h. Malheureusement ce jour il n'a pu nous recevoir, il
était sorti, nous avait confié sa femme qui nous a demandé
de repasser dans la soirée. Etant familier à la maison, nous
sommes repassé à 19h. A cette heure nous l'avons trouvé et
il nous a recommandé de repasser le lendemain à 16h. Ce que nous
avons fait mais il n'a pu une fois de plus, nous recevoir car il était
parti à son campement et il était rentré un peu tard.
Soucieux de nous avoir fixé deux rendez-vous sans succès, il nous
a demandé de revenir le lendemain dans l'après-midi. Et c'est
finalement l'après-midi du 09 août 2007 qu'il nous a
accordé un entretien. Au cours de cet entretien, nous avons
abordé des questions liées à la conception de
l'éléphant et le totémisme chez les Bisir. Mais avant
d'entamer l'entrevue, nous lui avons offert une brique de vin rouge.
14. Notre quatorzième informateur a
été Hélène Nzahou résidant
au quartier Sangala. Cette mère de famille âgée de 67 ans
est du clan Bululu. Elle fut mariée à l'un de nos oncles. Ce lien
nous a favorisé de se rapprocher d'elle sans inquiétude. Elle a,
à son actif quatre plantations dont deux à Tamba et deux autres
sur la route de Yeno à 17kms de Mandji. Nous nous sommes
rapproché d'elle le 04 août 2007 afin de fixer une date
d'entretien. Malheureusement, pendant cette période elle était en
pleine exécution de ses travaux d'abattage. Toutefois, nous nous
étions premièrement entendu sur la date du samedi 11 août
2007 ensuite, sur celle du Lundi 13 août 2007. Mais aucun de ces deux
rendez-vous n'a été honoré. Mais le 15 août 2007, de
passage devant son domicile, elle nous a aperçu et nous a
interpellé pour nous demander de passer dans l'après-midi. Cette
après-midi, nous nous sommes entretenus de 16h30 à 17h30 à
son domicile plus précisément dans sa cuisine en présence
de sa grande soeur. Notre entretien avait porté sur l'organisation et le
coût du travail agricole, la faune sauvage et les cultures
vivrières, les causes, l'ampleur des dégâts.
15. Le quinzième entretien que nous
avons réalisé est celui que nous avons eu avec Nguimbety
Nzinzi Jean Claude du clan Buviligambu. Nguimbety Nzinzi Jean Claude
est marié et né en 1948. Ancien soudeur, il a à sa charge
treize (13) personnes. Ayant déposé une plainte pour destruction
des cultures par les éléphants au service des Eaux et
Forêts, il était connu des agents du dit service et c'est Monsieur
Jules Olago qui nous avait mis en contact avec lui. Nous l'avons finalement
rencontré le 11 août 2007 à son domicile pour l'expliquer
le fondement de notre travail et négocier un rendez-vous. Mais au regard
des travaux d'abattage qu'il effectuait pendant cette période et de la
fête de l'indépendance qui se profilait, il avait estimé
que nous nous rencontrions après la fête car il aurait
probablement terminé ses travaux. Nous avons consenti à cette
proposition et ce n'est que le 20 août que nous sommes encore reparti le
voir. Ce jour il nous a finalement accordé une entrevue pour le Mardi 21
août 2007 à 16h et il nous a remis son numéro de
téléphone. Rendez-vous que nous n'avions pas manqué mais
à 16h il n'était pas encore rentré. Nous lui avons
patienté pendant plus d'heure chez lui en compagnie de son frère
puis nous l'avons appelé pour lui demander si nous pouvons l'attendre ou
revenir une autre fois. Mais il nous précisa qu'il était en
chemin et il était finalement arrivé à 17h passé de
plus de 45 minutes. Après s'être excusé de nous avoir fait
attendre, il nous a entretenu pendant 30mn sur la faune sauvage et les cultures
vivrières, les paramètres environnementaux, les causes, l'ampleur
des dégâts et sur les moyens et les techniques de protection des
cultures contre les éléphants. A la fin de l'entrevue, nous lui
avons offert une petite somme de cinq cent francs pour prendre un verre.
16. Notre seizième informateur est
Mboumba Camille du clan Budombi. Né en 1947, il est
marié et père de six enfants. Mboumba Camille est l'amant de
l'une de nos grandes soeurs. Nous nous sommes rapproché de lui le 20
août 2007 pour prendre un rendez-vous qu'il nous avait accordé
pour le 24 août 2007 dans la matinée. Arrivé chez lui
à 7h, il nous a entretenu de 8h20 à 9h24 dans une ambiance
conviviale en allant jusqu'à nous offrir une boisson sucrée.
Tradipraticien et maître du bwiti ndéya, il nous a longuement
renseigné sur la conception de l'homme gisir face à
l'éléphant, les techniques de chasse traditionnelles, et sur les
moyens et les techniques endogènes de protection. Ayant reçu une
visite, il nous a prié d'interrompre l'entretien tout en s'excusant et
en nous demandant de revenir le lundi 27 août 2007. Avant de nous
séparer, nous lui avons offert une bouteille de whisky. Le matin du 27
août 2007, il nous encore reçu de 8h26 à 8h41. Ce jour,
l'entretien avait encore porté sur les conceptions de
l'éléphant chez l'homme gisir mais également sur les
causes, l'ampleur des dégâts et enfin sur la perception des
conflits.
17. L'entrevue avec Koumba Mouity
Magloire le 28 août 2007 fut le dix-septième.
Marié et âgé de 51ans, il est le chef du Cantonnement des
Eaux et Forêts de Mandji. C'est avec l'appui de son adjoint Jules Olago
avec qui nous nous étions déjà familiarisé que nous
avons pu obtenir un rendez-vous auprès de lui. Ce rendez-vous avait
été pris pour le mercredi 22 août 2007. Mais compte tenu
d'un déplacement qu'il avait effectué avec le Préfet sur
Mouila, nous n'avons pu le rencontrer. Le lundi 27 août, nous nous sommes
rapproché de lui pour renouveler le rendez-vous et il l'avait
été fixé pour le mardi 28 août 2007 à 10h.
Lors de cette entrevue, nous avons abordé en présence de l'un de
ses collaborateurs, des questions relatives aux causes des incursions, à
la provenance des éléphants et à la politique de
résolution du conflit hommes-éléphants. Cette entrevue
avait durée 40mn.
18. Notre dix-huitième informateur est
Pauline Moundouli. Cette mère de famille du clan
Buviligambu est née vers 1937. Cette dame réside à
environs cent mètres de l'un de nos informateurs au nom de Hilarion
Matoumba. C'est en allant le samedi 25 août 2007 avec l'espoir de
réaliser un entretien avec lui que nous avons entendu cette dame se
plaindre des éléphants qui venaient de dévaster sa
plantation que nous nous sommes intéressé à elle. Sachant
que le problème de la déprédation des cultures par les
éléphants est un problème sensible qui fâche, nous
avons opté de passer la rencontrer trois jours après.
Après s'être renseigné sur elle auprès de nos
parents, nous nous sommes décidé d'aller la voir le mercredi 29
août 2007. Une fois arrivé, après des salutations d'usage,
nous nous sommes présenté comme le veut la coutume gisir en
déclinant notre nom, celui de notre père et nos clans. Suite
à cette présentation, elle a aussitôt reconnu ma famille et
elle nous a donné d'avantage de détails sur les liens qui nous
lient. L'atmosphère étant détendue, elle nous a ensuite
demandé l'objet de notre visite. Ayant été victime
récemment, elle a aussitôt commencé a nous donné les
détails puis au bout d'une dizaine de minutes, nous avons orienté
le débat. Débat qui avait porté sur la
faune sauvage et les cultures vivrières, les causes et
l'ampleur des dégâts et sur la périodicité agricole
et des dégâts. Cet entretien s'était étendu de 9h
à 9h50.
19. Notre dix-neuvième informatrice
est Yamboka Jeannette du clan Buviligambu. Née vers
1930, Yamboka Jeannette est veuve et mère d'une nombreuse famille.
Signalons que cette dame est notre grand-mère et c'est fort de ce lien
que nous nous sommes approché d'elle. C'était le samedi 25
août 2007 à l'occasion d'une cérémonie de retrait de
deuil chez nos grands parents que nous avons pris contact avec elle pour un
éventuel entretien. Ainsi, elle nous a convié volontiers chez
elle le Mercredi 29 août 2007 car c'était aussi l'occasion de nous
présenter au reste de la famille disait-elle. Et ce fut de 16h15
à 16h56 qu'elle nous reçu après les présentations
des membres de la famille. En tant que jumelle et initiée aux rites
traditionnels Mugulu et Ilombo, nous avons tenu à ce qu'elle nous
entretienne sur les interdits alimentaires liés à
l'éléphant et sur la signification de l'éléphant
dans les rites traditionnels. Afin de la remercier, nous lui avons offert une
tête de tabac, une bouteille d'huile et un morceau de savon.
20. Notre vingtième informateur est
une dame au nom de Jeanne Mboki du clan Buviligambu. Soeur
jumelle de Yamboka Jeannette et tout comme elle, elle est née vers 1930.
C'est, étant encouragé par sa soeur Yamboka Jeannette que nous
nous sommes entretenus avec elle le 29 aout 2007. Car disait-elle, il
était probable qu'elle maîtrise certaines informations mieux
qu'elle. Le discours de notre informatrice avait été
également axé sur les interdits alimentaires liés à
l'éléphant et sur la périodicité agricole et celle
des maraudes des éléphants. Au bout d'un entretien qui a
duré 30mn, avant de nous séparés nous lui avons
symboliquement remis une petite somme de cinq cent francs.
21. Notre vingt unième
enquêté est également une dame du nom de Jeanine
Bamani du clan Buviligambu. Célibataire née en 1973,
elle est mère de trois enfants. Cette dame est la tante d'un ami
étudiant originaire de Mandji. C'est donc à travers lui que nous
avons pris contact avec elle le 24 août 2007. A la suite de ce premier
contact, nous nous sommes fixés rendez-vous pour le dimanche 26
août 2007. Arrivé sur les lieux du rendez-vous, elle n'a pu nous
recevoir. Car elle était épuisé pour avoir
été la veille superviser ses travaux d'abattage. Ce qui nous a
amené à se consentir d'un nouveau rendez-vous pour le 27
août 2007 dans l'après-midi. Malheureusement, cette fois encore
elle n'a pu nous accordé du temps car elle avait veiller à un
décès. N'ayant pas l'ambition de nous faire marcher, elle nous a
remis son numéro de téléphone afin que nous l'appelions
pour savoir le moment où elle serait disposée à nous
recevoir. Ce jour a été le 30 août 2007. Avec elle, nous
avons abordé les questions liées à l'organisation du
travail agricole, à la faune sauvage et les cultures vivrières et
aux interdits alimentaires se rapportant à l'éléphant. Au
bout d'un entretien qui avait duré 49mn, nous lui avons offert une carte
de recharge celtel d'une valeur de 1000 francs.
22. Le vingt deuxième entretien est
celui de Marie Augustine Diahou. Né en 1940, Marie
Augustine Diahou est mère d'une nombreuse famille dont huit enfants sont
actuellement à sa charge. Cette dame que nous considérons comme
notre mère est du clan Bupeti. Durant notre tendre enfance, elle fut la
voisine de nos parents. Ce qui a développé des liens forts entre
nos deux familles. C'est donc au nom de ces liens que nous nous sommes
rapproché d'elle pour obtenir des informations. Pendant nos
déplacements en quête d'informations, nous nous sommes rendu chez
plus d'une fois pour les salutations d'usage. Mais c'est fut le 31 août
2007 que nous lui avons demandé si elle pouvait nous accorder un peu
temps. Ce jour même, elle nous a chaleureusement accordé 47mn pour
parler de la faune sauvage et les cultures vivrières, des causes et de
l'ampleur des dégâts, de la périodicité agricole et
de celle des dégâts et enfin sur les moyens et les techniques de
protection des cultures contre les éléphants.
23. Notre vingt troisième informateur
est Hilarion Matoumba du clan Bupeti. Né en 1932, il
est marié et père de onze enfants. Ancien chasseur
d'éléphant, Hilarion Matoumba est le frère de Madame Marie
Augustine Diahou. C'est en se lamentant de ne pouvoir rencontré un
chasseur d'éléphant dans la matinée du 31 août 2007
chez elle, qu'elle nous a orienté vers lui. Arrivé à son
domicile dans la même matinée, nous nous sommes
présenté au nom de sa soeur. Et sans hésiter, il nous a
invité à nous entretenir. Son discours avait porté sur la
signification de l'éléphant dans le culte des jumeaux et
l'origine du patronyme Nzahou et sur les moyens et les techniques de
protection des cultures contre les éléphants et la chasse
à l'éléphant. Afin de la contenter, nous lui avions remis
une somme de cinq cent francs pour prendre un verre.
24. Enfin, notre vingt quatrième
informatrice est Marceline Nivou du clan Bumuedi. Né
vers 1917 cette mère de famille est mère initiatrice du rite
Ngubi. C'est grâce à un ami étudiant à
l'Université Omar Bongo au nom de Koumba Eddy Brice que nous avons pu la
contacter. Malheureusement, il n'a pas été aisé de la
rencontrer car elle était occupée par ses travaux
champêtres. Ce qui fait qu'elle résidait plus à son
campement qu'au village. Au regard du temps qui nous restait, notre ami nous
appris un rendez-vous avec elle afin qu'elle puisse nous recevoir dans son
campement. Accompagné de Brice Koumba, c'est le 02 septembre à
14h que nous nous sommes rendus à son campement situé à
6kms de la ville de Mandji. Après des salutations d'usage, son petit
fils nous a présenté puis, nous avons décliné notre
identité et celle de nos parents. Suite à ces
présentations, elle s'est rendue compte que nous étions son fils
car elle est du même clan que celui de notre mère. Ensuite nous
nous sommes entretenus sur le rapport entre l'éléphant et les
rites traditionnels féminins et sur le rite Ngubi. Cet entretien
s'était déroulé de 16h40 à 17h20. A la fin de
l'entretien, nous lui avons offert un paquet de sucre, une boîte de
café et cinq cent francs.
Outre les informateurs de Mandji, nous avons également
étendu notre enquête à Libreville du 17 octobre au 05
novembre 2007 auprès de deux (2) agents du Ministère en charge de
la faune et auprès de quatre (4) responsables des institutions et ONG
chargées de la protection de la nature notamment du WWF, de l'ECOFAC, du
RAPAC et l'UICN. Aussi, avons-nous sollicité l'aide du responsable d'un
magasin de vente de fournitures de grande chasse (Safari-gabon) pour
évaluer les prix des armes de grande chasse et des munitions.
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