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L'impact De La Corruption Sur L'IDE:Application Sur Quelques Pays MENA

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par Bilel Ben Nahia
Faculté de Sciens Economiques et Gestion de Sfax - Master en sciences économiques 2008
  

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Chap. 3 : Corruption et IDE : validation empirique

Introduction :

La nature de la relation Investissement direct étranger-corruption était l'objet de plusieurs débats. En effet, certains travaux concluent, comme on a signalé auparavant dans la partie théorique, que la corruption joue un rôle de ?helping hand? pour l'IDE. Par contre, beaucoup sont les travaux qui dénient cette idée et montre que la corruption est un ?grabbing hand? pour l'IDE.

Nous allons essayer de déterminer le signe de cette relation tout au long de ce chapitre. Nous allons avoir recours à un modèle de la littérature économique et on va essayer d'étudier la relation IDE-corruption empiriquement.

Tout d'abord, on va étudier la mesure de la corruption (section 1) et on va voir comment on a réussi à mesurer un phénomène aussi délicat. Ensuite, on va essayer d'étudier l'IDE et ses déterminants (section 2). Enfin, après avoir fini nos deux sections introductifs, on va essayer de faire une validation empirique afin d'analyser la nature de la relation IDE-corruption (section3).

Section 1 : La mesure du corruption 

Le phénomène de la corruption est difficile à mesurer et pendant plusieurs années, il était principalement une source d'inquiétude pour les analystes économiques. Mais, récemment la recherche a approfondi la connaissance empirique de la corruption. Dans cette section, on va essayer d'étudier les mesures et les déterminants de la corruption.

1.1- Pourquoi il est difficile de mesurer la corruption ?

En principe, les scientifiques sociaux devraient être capables de mesurer n'importe quoi (Babbie E., 1995). Mais cela est facile à dire qu'à faire, et c'est loin des concepts essentiels et des définitions nominales des événements ou objets inclus dans les mesures opérationnelles. Beaucoup de concepts sont des catégorisations ou déductions du phénomène eux-mêmes difficiles à identifier et à observer.

La mesure devienne de plus en plus difficile lorsque ce qui nous intéresse est caché. Nous savons que la corruption existe, mais les témoins directs sont peu nombreux ; souvent, ceux qui ont intérêt à garder le secret. Là où la corruption est très sérieuse, les fonctionnaires chargés de contrôler sont eux même compromis ; dans de telles conditions, l'étude de la corruption devient un exercice à risque.

Le problème est même plus complexe à cause d'un autre vieux problème ; celui des définitions. Si nous étudions la corruption à un niveau général, il peut avoir du sens en examinant les cas fondamentaux et ne pas s'inquiéter beaucoup sur les cas marginaux. Mais, quand on arrive à l'étape de mesure et de compte, les cas marginaux deviennent critiques, et on trouve beaucoup de désaccord lorsque les limites tombent (Johnston M., 2000). Ajoutons à cela la relation compliquée entre corruption et scandale : les rapports publics et les controverses peuvent nous renseigner plus au sujet de l'apparence de la corruption, et donc au sujet de conflits politiques ou d'usages journalistiques, q'au sujet de son ampleur réelle (Moodie, Graeme C, 1980).

1.2- Les essais de mesure de la corruption :

Pour examiner le progrès d'un pays, pour comparer des pays différents ou faire des recherches sur les causes et conséquences de la corruption, il faut la mesurer. Les mesures exactes de la corruption sont difficiles à trouver. Elle a de nombreux types et elle est inobservable.

Berg (2001) classe les mesures de la corruption en deux groupes différents : mesures objectives et mesures subjectives. Les mesures objectives sont des quantifications basées sur des informations vérifiées. Les mesures subjectives sont une perception ou une expérience basées et composées des données rassemblées des études ou des questionnaires dans lesquelles les individus sont demandés de répartir le niveau de corruption.

Il y a aussi une autre méthode, largement utilisée, les mesures telle que l'estimation du pourcentage des politiciens et fonctionnaires qui sont corrompus, fournies par les experts régionaux de plusieurs institutions. Johnston et Hao (1997) (Jain, 2001) ont examiné le nombre des plaintes dues à la corruption pour estimer les changements dans les niveaux de corruption en Chine.

Berg (2001) propose l'usage d' « un subjectif, indicateur de corruption basé sur l'expérience, qui combine plusieurs traits désirables et en évitant quelques-unes des faiblesses d'indicateurs existants ». Il définit le ratio du `pot-de-vin' comme la valeur de pots-de-vin totale (la valeur globale de tous les pots-de-vin payés dans une période spécifiée) divisée par le total de revenu dans la même période.

Les mesures, les plus fréquemment utilisées, dans les comparaisons des pays et des recherches empiriques sont prises des études fournies par plusieurs institutions internationales ou des recherches privées.

Les institutions tels que Economic Intelligence Unit, Political Risk Services Inc., Political and Economic Risk Consultancy, Institute for Management Development, World Bank, Price Waterhouse Coopers, World Economic Forum, Freedom house, Transparency International fournissent des études sur la perception de la corruption pour plusieurs pays.

Plusieurs économistes comme Hall et Yogo, Kaufmann, Kraay et Ziodo-Laboton, Ades et Di Tella (Jain, 2001), Helpman, Jones, Kaufmann et Schankerman, Neumann (Berg, 2001) fournissent, aussi, des indicateurs de corruption basés sur des perceptions ou expériences pour les pays étudiés.

Les études empiriques sur la corruption exigent, aussi, une mesure de plusieurs variables sociales, économiques et politiques qui sont utilisées comme variables dépendantes ou indépendantes dans les régressions qui analysent la corruption. Il est à noter que les mesures objectives de ces variables sont, aussi, difficiles à obtenir. Jain (2001) donne une liste des agences qui produisent ces variables et des chercheurs qui fournissent les données. Parmi ces variables, difficiles à mesurer, on cite : liberté économique, liberté civil, harcèlement bureaucratique, l'environnement légal, l'efficacité directoriale, libéralisation et réforme économique, valeur des rentes économiques.

La question qui se pose à ce stade : quelle est la mesure la plus utile ? Et quels sont les avantages et les inconvénients de chaque agence ?

Berg (2001) définit quatre caractéristiques qui doivent exister dans un bon indicateur de corruption : i) Crédibilité, c'est-à-dire les gens qui créent l'indicateur doivent être objectifs et ce dernier reflète l'opinion générale, et non l'opinion personnelle d'un individu ou de quelques personnes, ii) Validité, c'est-à-dire mesurer ce qui nous intéresse actuellement, iii) Exactitude, c'est-à-dire les erreurs de mesure ne sont pas grandes (en augmentant l'échantillon), iv) Précision, c'est-à-dire tout le monde se met d'accord sur ce que la quantité mesure ; les questions ne sont pas ambiguës et elles ne comptent pas sur les niveaux individuels.

Les indicateurs subjectifs sont principalement utilisés dans l'analyse empirique ; les indicateurs de perception sont habituellement valides et dignes de confiance, mais ils manquent d'exactitude et de précision. En effet, les perceptions de la corruption peuvent être loin de la corruption réelle, donc les indicateurs ont une faible sensibilité contre les changements politiques. Les perceptions de corruption peuvent être endogènes (tels que, couverture des médias, les grands scandales, etc.) et affectant les perceptions plus que l'expérience. L'indicateur suppose que le public est informé au sujet du niveau de corruption dans les pays ; cependant, la plupart des cas de corruption sont secrètes. Les études mesurent, habituellement, seulement la corruption bureaucratique ; la corruption politique reste hors scène. La définition de la corruption est de spécificité culturelle, ce qui veut dire que si un acte est vu comme corrompu dans un pays, il ne l'est pas nécessaire dans un autre. Aussi, les jugements et préjugés des experts qui préparent les études peuvent falsifier les résultats. Les indicateurs sont très corrélés avec les mesures de l'efficacité bureaucratique donc ; il est très difficile de différencier les deux effets.

Les indicateurs basés sur l'expérience sont élaborés à partir des travaux qui ont étudié l'expérience de la corruption des individus et institutions. Ils éliminent beaucoup d'inconvénients trouvés avec les indicateurs basés sur les perceptions ; donc, ils sont habituellement plus appropriés pour comparer les pays. Ils ne sont pas loin du niveau réel de la corruption, et si les questions sont bien choisies donc comme pour être vérifiable, la validité et la précision peuvent être accomplies. A propos, la mise en oeuvre peut mener aux indicateurs qui sont précis et dignes de confiance.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard