1.3-Diversification des sources de
financement :
Dans le but de financer son exploitation et ses
investissements, l'entreprise utilise soit ses ressources propres soit elle
recourt aux concours extérieurs qui sont représentés par
les banques ou les organismes spécialisés. Cependant, ces
ressources présentent deux limites : d'une part, les conditions
imposées par ceux-ci ne sont pas nécessairement remplies par
toutes les entreprises, d'autre part, les crédits en volume comme en
charge ne peuvent dépasser
certains seuils. C'est pour ces raisons que l'entreprise doit
diversifier ses sources de financement grâce à la bourse qui lui
en offre la possibilité par la gamme étendue des produits qu'elle
propose à l'épargnant tout en protégeant l'actionnariat
d'origine de l'entreprise. Ainsi, dés son introduction en bourse,
l'entreprise peut se procurer sur le marché les fonds propres et les
capitaux d'emprunt dont elle a besoin.
1.4-Un pouvoir de
négociation plus important avec les banques :
L'introduction en bourse permet à l'entreprise de
baisser son effet de levier financier et par conséquent devenir solvable
à court et à long terme. De plus, les banques dépensent
moins pour la collecte d'informations concernant les entreprises cotées.
Enfin, l'introduction en bourse permet à l'entreprise de diversifier ses
possibilités de financement grâce à une gamme
étendue de produits qui sont concurrents aux crédits bancaires ce
qui offre à la firme un pouvoir de négociation plus important
avec les banques.
1.5-La motivation du
personnel :
Une entreprise non cotée peut mener une politique de
participation de ses salariés en leur distribuant une partie du capital
social. Cependant, cette politique pose des problèmes lorsque ceux-ci
désirent se désengager. La cotation en bourse favorise la
participation des salariés dans la mesure où les actions qu'ils
reçoivent sont beaucoup plus liquides. Cette participation
représente un système d'intéressement des salariés,
par exemple, sous la forme de stock-option. L'introduction en bourse permet,
d'une part, aux salariés de se constituer un patrimoine ; d'autre
part, elle permet la fidélisation des dirigeants et des cadres à
leurs entreprises.
1.6-La liquidité :
Les actionnaires d'une entreprise non cotée se trouvent
souvent en difficulté pour liquider leurs participations et pour trouver
le prix exact de leurs actions à moindres coûts. Par contre, une
entreprise cotée offre à ses actionnaires la possibilité
d'acheter et de vendre des actions à des coûts moins
élevés. En effet, l'un des principaux avantages du second
marché est de fournir la liquidité aux actionnaires d'une
entreprise cotée. La valeur des actions cotées dépendra
donc de leur degré de liquidité. Cependant, cette
liquidité peut s'avérer difficilement mesurable en raison de
l'incertitude due aux mouvements imprévisibles sur le marché
financier.
I.2-Les inconvénients de l'introduction en
bourse :
L'introduction en bourse ne peut qu'être avantageuse
pour l'entreprise qui cherche à se faire coter, elle doit, en contre
partie, se soumettre à diverses contraintes qu'elle doit
maîtriser.
2.1-La perte de contrôle :
Une structure de propriété dispersée
entraîne la perte de contrôle de l'entreprise mais tout
dépend de la taille de cette dernière. En effet, pour les petites
et moyennes entreprises, les propriétaires conservent une part de
participation importante après leur cotation en bourse pour
éviter la perte de contrôle. Par contre, pour les grandes
entreprises, les propriétaires conservent une modeste participation ce
qui implique le risque de perte de contrôle. Ainsi, l'introduction en
bourse entraîne la dispersion des actions entre les investisseurs
extérieurs et par suite, la dispersion du pouvoir de contrôle.
2.2-La dilution du capital :
La dilution du capital peut être définie comme
étant la différence entre le nouveau cours des actions d'une
entreprise et celui qui précède l'augmentation du capital. Cette
dilution peut avoir deux formes : soit une dilution sur les
bénéfices soit une dilution du contrôle. La première
ne peut avoir lieu que si l'émission de nouvelles actions a pour effet
la baisse du cours des actions de la firme. Quant à la dilution du
contrôle, elle peut intervenir suite à l'augmentation du nombre
d'actions.
2.3-Les coûts préalables à
l'introduction :
Les coûts préalables à l'introduction sont
souvent liés à la restructuration juridique et structurelle qui a
pour but de se conformer à certaines dispositions du marché. Ces
coûts sont constitués par :
· les dépenses engagées par l'entreprise
avant son introduction en bourse afin de répondre aux exigences de la
cotation.
· la rémunération des intermédiaires
financiers.
· les frais administratifs et de publicité
liés à l'introduction.
· les frais postérieurs à l'introduction
(contrôle des comptes, obligation d'information...).
L'introduction en bourse dégage non seulement tant de
coûts pour l'entreprise mais aussi du temps. En effet, les dirigeants
consacrent beaucoup de temps à l'étude de la décision
d'introduction au détriment des affaires ordinaires de l'entreprise.
2.4-La perte de
confidentialité :
Le placement des titres d'une firme dans le public
entraîne pour ses dirigeants des nouvelles responsabilités en
matière d'information. En effet, l'entreprise doit publier des
informations économiques et financières concernant son
fonctionnement interne afin de répondre aux exigences des
autorités boursières et satisfaire la curiosité des
investisseurs, ce qui pose de nombreux problèmes à l'entreprise
puisque les concurrents, les clients et les fournisseurs pourront avoir
accès à toute sorte d'information concernant le fonctionnement
interne de l'entreprise.
2.5-La sélection adverse et le risque
moral :
L'introduction en bourse engendre des problèmes
liés à sélection adverse et au risque moral. Ces
problèmes peuvent être expliqués par l'asymétrie de
l'information qui existe, d'une part, entre l'entreprise et ses
intermédiaires financiers et d'autre par entre les investisseurs
informés et les investisseurs mal informés ou non
informés. En effet, les investisseurs informés persuadent les
autres mal ou non informés à ce qu'ils perçoivent les
actions des mauvaises entreprises ce qui motivent ces dernières de
s'introduire en bourse par conséquent, le cours d'émission des
nouvelles actions sera défavorablement affecté.
2.6-La sous-évaluation initiale des
titres :
De nombreuses études ont évalué les
rendements anormaux lors des introductions en bourse. Elles
s'intéressent à deux types de performances : d'une part, la
performance initiale calculée à partir de l'introduction et,
d'autre part, la performance des titres sur le marché après
l'introduction. La sous-évaluation initiale peut être
définie comme un coût d'opportunité pour l'entreprise
puisque celle-ci subit une perte par rapport à sa valeur réelle
au moment de son introduction. Ce coût provient d'une part, de
l'asymétrie de l'information entre les investisseurs et d'autre part, de
la possibilité qu'offre le marché boursier aux firmes
émettrices de se procurer de l'argent liquide à court terme.
Section II : La rentabilité initiale de
l'introduction en bourse :
II.1- Définition de la rentabilité
initiale :
La rentabilité initiale peut être définie
comme étant le pourcentage de la différence entre le cours de
clôture du premier jour de cotation et le prix d'offre. La plus part des
études menées sur ce phénomène ont aboutit au
résultat suivant : il existe une forte rentabilité initiale
c'est-à-dire, une sous-évaluation importante lors de
l'introduction en bourse.
II.2-Mise en évidence de la rentabilité
initiale :
Les études qui s'intéressent à la
rentabilité initiale sont principalement américaines. Ibbotson
(1975) a mené des études sur le marché américain et
a conclu que pour 5000 entreprises nouvellement introduites en bourse pendant
la période 1960-1982, la rentabilité initiale moyenne est de
18,8%. En suivant la méthodologie de d'Ibbotson et Jaffe (1975), Ritter
J. (1984) a démontré durant la période 1977-1982, que les
émissions initiales sur le marché américain avaient
enregistrées une rentabilité initiale moyenne égale
à 16,3% pendant le premier jour de cotation. Ritter J. a expliqué
cette forte rentabilité par la présence de marché
hautement réceptif face aux premières émissions des titres
sur le second marché.
Durant la période 1960-1992, Ibbotson et Al (1994) ont
enregistré une rentabilité initiale moyenne égale à
15,3% pour les émissions nouvelles en amérique.
Récemment, de Ritter J. et Welch I. (2002) ont
travaillé sur un échantillon composé de 6249 entreprises
nouvellement introduites en bourse sur le marché américain durant
la période 1980-2001 et ont enregistré une rentabilité
initiale moyenne de 18,8%. Les études de Ljungqvist A. et Wilhem W.J
(2004) pendant la période 1993-2000 ont montré que la
rentabilité initiale moyenne des nouvelles émissions est
égale à 28,1% et ce pour un échantillon composé de
3435 entreprises américaines. Nous pouvons présenter un tableau
résumant la sous-évaluation initiale dans différents
pays :
Section III : Les facteurs explicatifs de la
sous-évaluation initiale :
III.1-Définition de la
sous-évaluation :
La forte demande de titres lors de l'introduction des
entreprises est motivée par l'espoir de plus-values à court
terme, qui résulteraient d'une sous-évaluation du prix auquel les
titres sont offerts. En effet, le prix d'offre minimum d'une émission
est généralement inférieur à sa valeur
théorique ce qui explique la sous-évaluation initiale. Cette
dernière peut être calculée à partir de la
différence entre le prix d'équilibre déterminé par
la loi de l'offre et de la demande et le prix d'offre payé par les
acquéreurs. Un certain nombre d'études ont été
réalisées à partir des données empiriques afin de
démontrer s'il y a réellement sous-évaluation et dans
quelle proportion. Nous présenterons au niveau de cette section les
explications de nature théorique justifiant une telle
sous-évaluation.
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