3. L'action sociale mise en oeuvre
Avant la mise en place du dispositif d'accueil des nouveaux
arrivants, géré par l'OMI, les services sociaux
spécialisés étaient maîtres d'oeuvre de l'accueil
des primo-arrivants. Ils organisaient des réunions de pré-accueil
regroupant des migrants en demande de regroupement familial afin
d'échanger sur la préparation de l'arrivée des membres de
famille ; ils procédaient à des visites d'accueil à
domicile pour effectuer un diagnostique familial approfondi ; ils
mettaient en place des suivis sociaux individualisés et des actions sur
l'environnement en fonction des difficultés
repérées ; ils participaient au plans départementaux
d'accueil dirigés par les DDASS.
Aujourd'hui, le dispositif d'accueil des nouveaux arrivants
prévoit la participation du service social spécialisé
à plusieurs niveaux : au pré-accueil, sur la plate-forme
d'accueil, au suivi social des nouveaux arrivants. L'OMI est le maître
d'oeuvre du dispositif et la marge de manoeuvre du service social
spécialisé est très limitée au pré-accueil
et sur la plate-forme, car il doit disposer avec les autres acteurs de
l'accueil et, en ce qui concerne la plate-forme, intervient dans les locaux de
l'OMI. En revanche, le suivi social des nouveaux arrivants est de la seule
compétence du service social spécialisé. Même si son
action est évaluée au regard du nombre de suivis individuels
engagés, il a la maîtrise des méthodes et du contenu du
travail qu'il engage avec les primo-arrivants.
3.1. Le pré-accueil
Lors du pré-accueil, l'assistant social
spécialisé participe aux réunions organisées par
l'OMI en direction des migrants qui ont obtenu un accord à leur demande
de regroupement familial. Lors de ces réunions il répond aux
différentes questions que se pose le demandeur quant à
l'installation de sa famille.
Les professionnels du SSAE apprécient
généralement les réunions de pré-accueil, qui leurs
semblent correspondre à un vrai besoin des intéressés et
où un travail de prévention est possible.
Nous pouvons constater que l'intervention du service social
spécialisé dans ces réunions est axée sur
l'accès aux droits sociaux. Une assistante sociale regrette l'absence de
pré-accueil, qui lui semblait être une étape
importante : « [...] les agents OMI qui organisent les
plates-formes d'accueil n'ont plus le temps à consacrer pour ces
réunions de pré-accueil, ce qui est fort
dommage ».
Pour d'autres professionnels, qui avaient mis en place un
pré-accueil collectif dans leurs départements avant la mise en
place du dispositif d'accueil en 1998, sa forme actuelle correspond moins
à la conception qu'ils ont du travail social.
« [...] on misait beaucoup sur le
pré-accueil, collectivement là, au niveau du bureau, et là
il y avait en général une dynamique assez intéressante et
il y avait beaucoup d'échanges » (une assistante
sociale).
« [...] maintenant je fais un peu...un
pré-accueil administratif plus qu'un pré-accueil
social [...] on a un quart d'heure pour expliquer un petit peu ce qui se
passera à l'arrivée en terme de sécurité
sociale, les droits sociaux, la scolarité, le travail et on leur dit de
toute façon, vous reverrez tout ça à la plate-forme
d'accueil, donc on va pas s'étendre sur le sujet puis, puis les gens au
bout de trois quarts d'heure, ils sont partis quoi ! »
Ici, l'assistante sociale nous parle d'une réunion de
pré-accueil qui dure trois quarts d'heure. Cependant, d'autres
assistants sociaux nous ont indiqué qu'ils disposaient de suffisamment
de temps pour aborder tous les sujets qui intéressaient les chefs de
famille et pour répondre à leurs questions. Dans certains
départements, des partenaires comme le Centre académique pour la
scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage (CASNAV), un
service de l'Education nationale, participent également aux
réunions de pré-accueil. Aussi, nous pouvons constater que la
place du service social spécialisé dans le pré-accueil
n'est pas la même dans tous les départements.
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