I.2. Thé au Rwanda
I.2.1. Historique du Secteur
Théicole au Rwanda
Selon
le Rapport d'évaluation de la filière thé au
Rwanda (2006 : 12) même si, depuis la deuxième guerre
mondiale, il y a eu des modestes tentatives de cultiver le thé au
Rwanda, ce n'est qu'à partir des années 60 que la culture
industrielle de thé fût vraiment introduite dans le pays. La
première unité théicole fût créée
à Mulindi (ex préfecture de Byumba) en 1960. Dix ans plus tard,
déjà, six unités étaient
opérationnelles.
En
1964, l'Office de Cultures Industrielles du Rwanda (OCIR) voyait le jour, avec
comme mission de gérer les filières théicoles et
caféicoles. En 1978, les deux offices
« café » et « thé » ont
été séparés, donnant naissance à
l'OCIR-Thé, chargé de la promotion théicole, d'en assurer
la gestion et d'en coordonner les moyens d'expansion.
En
1975, des importateurs de thé, en collaboration avec le gouvernement
rwandais (49%), mirent sur pied la première usine de thé
privée au Rwanda, Sorwathé.
Depuis
la création de l'unité de Mulindi, le secteur théicole au
Rwanda n'a pas cessé d'agrandir. En 1971, la production de thé
sec avait atteint 1.600 tonnes, dix ans plus tard il s'agissait de plus de
5.000 tonnes, et en 1990 presque 13.000 tonnes provenaient du pays. Le
génocide de 1994, avec son horrible destruction humaine et
matérielle, a eu des graves conséquences aussi pour le secteur du
thé, mais celui-ci c'est tout de même redressé très
vite pour atteindre en 2001 une production de près de 18.000 tonnes, un
niveau jamais connu auparavant (Rapport d'évaluation de la
filière thé au Rwanda, 2006 : 14).
I.2.2. Conditions climatiques
et géographiques
I.2.2.1. Climat
Le
Rwanda connaît un climat idéal pour la culture de thé,
favorisant la production de thé de première qualité. Les
températures sont douces et la gelée nocturne, qui se produit ici
et là aux hautes altitudes, est sans impact sur la production.
La
pluie est en général suffisante, même si la production de
beaucoup de plantations diminue pendant la saison sèche en août et
septembre. En 1999, pourtant, le Rwanda a subi les conséquences du
phénomène El Niño, qui a causé une longue
période de sécheresse, influençant de manière
significative la production de thé sec. Il y a une moyenne de 140 jours
de pluie et de 1239 mm (observations dans 6 des 9 plantations de
l'OCIR-Thé). Il faut en plus noter qu'il y a quelquefois des cas de
grêle qui ont joué sur la production du thé (Rapport OCIR
2004 : 37).
I.2.2.2. Conditions
géographiques
Nommé
le « Pays des mille collines », il est évident que
le Rwanda est géographiquement bien disposé à la culture
de thé. Surtout au long de la Crète Congo-Nil, qui traverse le
pays du nord-ouest au sud-ouest, les altitudes permettent la production de
thé de première qualité. Avec seulement quatre
unités théicoles implantées sur la Crète Congo-Nil,
elle a encore un grand potentiel d'exploitation, notamment dans les districts
de Karongi, Nyaruguru et Nyamagabe.
Aussi,
l'acidité du sol (dans les régions favorables à la culture
de thé en moyenne entre 4,5 et 5,5 Ph) contribue à créer
des conditions idéales pour la production de thé. En plus, le sol
dans l'ouest du Rwanda est volcanique, donc riche. Il faut noter finalement que
la culture de thé au Rwanda ne connaît presque pas de
problèmes d'insectes ou de maladies (Rapport OCIR : 2004 :
67).
Les
conditions mentionnées ci-haut, très favorables à la
culture de thé, ont comme conséquence que la qualité du
thé rwandais est parmi les meilleures du monde. Ainsi, en 1999 le
thé rwandais est produit en grande partie sous formes de grades
primaires (pf1, pf, pd, d1, bp1) selon ledit rapport.
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