II.4. Importance socio
économique de la COOTHEGIM dans la région de Gisovu-Muko
II.4.1. Importance
économique
Le thé, étant donné la place qu'il occupe
dans l'économie rwandaise, joue un rôle primordial en tant que
source de devises, de revenus agricoles et de recettes nationales et compte
pour plus de 70% des revenus monétaires pour les planteurs.
Premier produit agricole et premier produit d'exportation, le
thé procure en moyenne 40% des recettes d'exportation du pays. Pourtant,
le Rwanda n'est pas un grand producteur à l'échelle mondiale. Sa
production a été, en moyenne sur ces 4 dernières
années, de 31'000 tonnes/an. Elle représente 0.5% de la
production mondiale mais le thé originaire du Rwanda est connu sur le
marché mondiale pour sa bonne qualité (OCIR Rapport 2006 :
12).
La région de Gisovu-Muko est depuis longtemps
productrice de thé grâce aux planteurs sur des
propriétés de moins d'un hectare. La plupart des
propriétaires possèdent entre 1 et 5 Ha de théiers et
utilisent des méthodes d'exploitation traditionnelles. Le rendement
moyen par rapport aux standards internationaux, varie entre 300 kg/ha et 1000
kg/ha de thé vert selon les régions. [OCIR Rapport, 2006 :
22]
A la question de savoir le revenu mensuel provenant de la
culture du thé, les répondants ont indiqué qu'il est, en
moyenne, de 30000 Frw par mois par hectare.
II.6.2. Importance sociale
A lui seul, le thé occupe la moitié des
exploitations agricoles de la région de Gisovu-Muko. Si nous
considérons uniquement les membres de la COOTHEGIM (2500 personnes) avec
les cueilleurs qui travaillent dans les parcelles de ces 2500 membres (au moins
3 par parcelle, soit 7500 personnes), ainsi que 1000 personnes
employées par l'usine, nous remarquons l'ampleur de la main d'oeuvre qui
est employée dans le thé de la COOTHEGIM.
A peu près, onze mille personnes (11000) vivent ou
dépendent de la culture du thé dans la région de
Gisovu-Muko. Ce secteur constitue une source de revenus pour à peu
près 44.000 personnes si l'on considère également leurs
familles à raison de 4 personnes par famille selon la moyenne
établie par le recensement de 2002. Ceci est sans compter certaines
activités périphériques ou complémentaires
(transport, restauration, bars etc.).
C'est un effectif non négligeable si l'on
considère à la fois la localisation rurale de la COOTHEGIM et la
situation économique des habitants de cette région en
général.
La situation actuelle de la filière thé dans la
région de Gisovu-Muko, comme nous avons pu le démontrer, est le
résultat de l'implication de la COOTHEGIM entamée depuis 2002.
Cette implication est vouée à s'accroître comme l'atteste
les objectifs de la coopérative. Ces objectifs mettent un accent sur
l'augmentation de la quantité du thé de ses membres, et qui dit
augmentation de la quantité dit également augmentation de la main
d'oeuvre proportionnelle aux travaux de la nouvelle donne.
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