e) LA GESTION DU SAVOIR.
Le développement des connaissances au sein des
organisations publiques est d'une importance critique dans l'élaboration
des politiques et des programmes publics. Le gestionnaire supérieur oit
comprendre la rapidité de l'évolution des connaissances et suivre
celle-ci. Il sait trier l'information pour intégrer les savoirs au sein
de l'organisation. Il doit encourager l'ouverture aux nouveaux courants de
pensée et aux développements dans les champs de connaissances en
lien avec les domaines d'intervention de l'organisation de même que
demeurer à l'affût des développements technologiques
découlant de l'évolution des connaissances, dont pourrait
profiter l'organisation dans la poursuite de sa mission. Il est
préoccupé par la gestion et l'intégration des
connaissances et en particulier celle des « employés du savoir
», par qui passent l'acquisition, la mise à jour, le
développement et l'application des divers types de savoirs au profit de
la poursuite des objectifs de l'organisation
f) LE PARADIGME DE L'INCERTITUDE.
Alors que l'approche par les connaissances reposait sur la
« certitude » des programmes scolaires officiels (la certitude des
résultats à atteindre et des connaissances à
acquérir), l'approche par les compétences place l'incertitude au
coeur de la formation au cours de laquelle « l'enseignant est
invité à faire acquérir aux élèves des
démarches intellectuelles très complexes (exemple : la prise de
notes) dont il ne maîtrise pas tous les aspects. Les critères
d'évaluation sont donc plus complexes également, pouvant ainsi
augmenter la part d'arbitraire.
Les changements impliqués par les approches par les
compétences à tous les niveaux et dans des types d'enseignement
différents soulèvent des questions portant sur le degré
d'exigence intellectuelle. Certains craignent la baisse de niveau, qui serait
provoquée par la dilution des connaissances dans les programmes
axés sur les compétences. D'autres redoutent au contraire la
hausse des exigences intellectuelles, les approches par les compétences
supposant maîtriser un ensemble de connaissances de base. Cette
deuxième voie reviendrait à distancer davantage les
élèves les plus faibles de ceux qui réussissent. Nous nous
contenterons ici de signaler que des instituteurs craignent le
relèvement des exigences intellectuelles en fin de chaque cycle de
l'enseignement fondamental simultanément à la diminution du temps
de présence de l'enseignant en class. Selon
Baudrenghien, la transcription en compétences des
programmes de l'enseignement fondamental aurait également pour
conséquence de faire l'impasse sur le temps scolaire nécessaire
à l'acquisition de techniques de base (en lecture notamment).
Beaudrenghien rappelle que la réalité sociale
comporte encore une autre tension enchevêtrée dans celles
mentionnées dans cet article. Cette tension oppose, d'une part,
l'ambition pédagogique des approches par les compétences, et
d'autre part, les moyens alloués à l'enseignement et les
conditions de travail des enseignants.
|