1.3.3 Le climax
Dans le film, c'est le point culminant (en émotions, en
drame, en intensité) de sa progression dramatique. Il se situe en
principe, dans les cas les plus courants (construction à progression
dramatique), vers la fin du film. Après le climax, il ne peut y avoir
que des scènes de résolution et de détente. C'est le
moment du scénario où le conflit entre le désir du
personnage et les dangers qu'il court atteint son point culminant. Il n'est ni
nécessairement une scène violente, ni un coup de
théâtre. Pour Herman, il est l'aboutissement d'une série de
crises, dont il constitue la plus importante. Il donne une issue à
l'histoire en menant le personnage principal vers la fin d'un épisode
particulier de sa vie (qui peut être le dernier), mais il peut aussi ne
pas déboucher sur une résolution complète du
problème. Les temps forts sont les moments où l'émotion de
toute nature (attendrissement, rire, peur, surprise...) est amenée
à un haut niveau, plus haut qu'immédiatement avant ou
immédiatement après. C'est un climax localisé ; il se
prépare plus ou moins longuement. Il peut se créer avec une
action ou des répliques. Bien des films utilisent le principe «trop
de temps forts équivaut à plus de temps forts».
1.3.4 Le dénouement
Tout scénario a un dénouement qui, dans la
plupart des cas, est sensé résoudre (ou tout au moins donner une
réponse) à chacun des conflits exposés au cours du
récit. Il est bon que le dénouement naisse de l'histoire
même, des données de cette histoire et non pas de l'intervention
magique et inopinée d'un élément extérieur (un deus
ex machina surtout dans le cas d'un dénouement heureux). Dans un film,
tout comme dans un roman il y a plusieurs sortes de dénouement : Le
dénouement comme achèvement d'un cycle, le dénouement
comme fin ouverte ou fermé, le dénouement en morceau de bravoure,
le dénouement heureux ou « happy end »...
Dans la construction du scénario, on fait aussi recours
aux différentes techniques de création littéraire. C'est
surtout le cas du coup de théâtre et du
« flash-back ». Le coup de théâtre
(peripeteia) est un brusque revirement qui modifie la situation et la fait
rebondir de façon imprévue, que ce soit l'intrusion d'un
élément ou d'un personnage nouveau, un changement de fortune, la
révélation d'un secret ou d'une action qui tourne dans le sens
contraire de celui qui était attendu. Pour Aristote, c'est le revirement
de l'action dans le sens contraire en suivant les lois de la vraisemblance et
de la nécessité. Pour Diderot, c'est un incident imprévu
qui se passe en action et qui change subitement l'état des personnages.
Il repose beaucoup sur l'effet de surprise et entraîne souvent, pour les
héros, un changement de fortune mais aussi des révélations
inattendues ainsi que des redéfinitions de leur statut.
Le retour en arrière ou
« flash-back » pose des problèmes spécifiques
au cinéma, en raison du fait que la narration cinématographique
ne connaît pas les temps du récit écrit :
passé, imparfait, présent, futur. Elle se raconte au
présent. L'on a souvent essayé au cinéma de signifier le
« flash-back » par des procédés
d'enchaînement et de déformation de l'image, qui se trouble,
change de couleur, va au noir et blanc. Ce qui importe c'est que le spectateur
comprenne que l'on est en « flash-back » quand bien
même l'action est racontée au présent. Un film en
« flash-back » peut commencer sur le dénouement
fatal et le film sera alors le récit de ce qui a
précédé le dénouement fatal, l'engrenage. On se
remémore et l'on raconte à un tiers. C'est ce genre de
récit que nous retrouvons dans le grand film Titanic.
1.4 L'espace dans le roman et le film
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