b) La spécificité du système marocain
en matière de répudiation ou de divorce.
Ces particularismes se vérifient surtout lorsqu'il est
question de répudiation ou de divorce. Les femmes sont les
premières à faire les frais d'un non rattachement à un
régime de sécurité sociale puisque dans la majorité
des cas elles n'exercent pas d'activité salariée le plus souvent
par manque de qualification, du fait du travail à domicile ou parce
qu'elles exercent une activité non couverte par un régime de
protection sociale. Ce sont les femmes vivant en zone rurale qui sont les
premières marginalisées: elles le sont par le manque de
structures de soins et par l'absence de tout système de protection du
risque maladie. Cette mise à l'écart de toute assurance sociale
possible est exacerbée dans les hypothèse de répudiation
car la femme se trouve alors dépouillée de tout droit sociaux. La
solution pour elle serait alors de tenter de se rattacher à une
catégorie socio professionnelle, mais au vu de la situation de l'emploi,
cela relève d'une mission impossible. Et si elle a le malheur
d'être âgée et analphabète sa situation empire.
Il apparaît donc qu'il y ait une approche totalement
différente quant à l'attribution et aux conséquences de
la qualité d'ayant droit dans les systèmes étudiés
ici. Si en France l'ayant droit existe en tant que tel et possède des
droits propres par rapport à l'assuré social, ce n'est pas cette
technique qui prévaut au Maroc, où le schéma classique
sans pour autant être traditionaliste ou conservateur de la famille
continue de perdurer malgré la métamorphose progressive de la
société marocaine. Pluralité d'approches qui s'illustre
aussi dans la couverture des risques et les prestations.
Un mot enfin à propos de la polygamie. Rien n'est
prévu dans les textes portant sur la politique d'accès aux soins.
Les principes régissant cette importante question se trouvent être
des textes concernant le droit patrimonial de la famille, qui pose le principe
de l'égalité de traitement entre toutes les épouses de
l'assuré (rappelons qu'en Islam le musulman peut avoir autant de femmes
que ses ressources peuvent le lui permettre. Il doit pouvoir subvenir à
ses besoins de façon décente. Le facteur économique est
particulièrement important dans cette question, et les imams qui
célèbrent le mariage religieux sont très regardants sur la
question, en vue d'éviter sans doute des divorces ultérieurs.).
Par extension, on peut affirmer que ce même principe s'applique pour
l'accès aux soins.
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