3.3 Les méthodes
chromatographiques
3.3.1 Chromatographie sur
couche mince
Cette technique a été décrite par Tyrpien
et al, pour le dosage de la nicotine et de la cotinine (57). Après une
extraction solide/liquide et migration sur couche mince, la détection
est faite par densitométrie. C'est une technique très sensible
permettant de quantifier des expositions passives à la fumée de
tabac. Cependant les dosages en chromatographie couche mince sont peu souvent
réalisés par les laboratoires car ils sont longs à mettre
en oeuvre et nécessitent une prise d'essai importante.
3.3.2 Chromatographie
phase gazeuse
Cette méthode permet le dosage de la nicotine et de la
cotinine dans le sérum et dans l'urine. Deux types d'extraction ont
été décrits : extraction liquide/liquide avec une limite
de détection à 0,16 ng/ml et extraction liquide/solide
avec une limite de détection à 2 ng/ml. La
détection est le plus souvent couplée à la
spectrométrie de masse, pour un dosage sensible et spécifique.
C'est une méthode simple mais très coûteuse (45,58, 59,
60).
3.3.3 Chromatographie
liquide haute performance
C'est la technique de référence car elle est
très sensible et spécifique (61). Cependant, elle est
coûteuse en temps de personnel et nécessite un appareillage
spécialisé. Elle permet le dosage simultané et
spécifique dans le sérum ou l'urine de la nicotine, de la
cotinine et, selon les techniques, d'autres métabolites comme la
trans-3'-hydroxycotinine, le cotinine N-oxyde et la norcotinine (62).
La technique originale utilise une chromatographie en phase
inverse avec formation de paires d'ions et détection UV. Des
interférences analytiques existent notamment avec la caféine mais
celles-ci peuvent être éliminées en modifiant les
conditions de chromatographie. La limite de détection est de 10 ng/ml
pour la nicotine et la cotinine dans l'urine et peut descendre jusqu'à 5
ng/ml pour la cotinine sérique. Une méthode d'extraction en phase
solide a également été décrite pour le dosage de la
nicotine, de la cotinine et de la trans-3'- hydroxycotinine dans l'urine (45),
il s'agit d'une technique rapide et fiable qui peut s'appliquer à des
échantillons provenant aussi bien des fumeurs passifs que actifs
(63,64).
Avec ce type d'extraction, Oddose et al. obtiennent une limite
de quantification de 0.5 ng/ml pour la nicotine (65).
Enfin, Tuomi et al. ont utilisé une technique HPLC
couplée à la spectrométrie de masse pour évaluer
l'exposition à la fumée de tabac (63). La limite de
détection est de l'ordre de 1 ng/ml pour la nicotine et ces seuils sont
abaissés en augmentant le volume d'échantillon.
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