III. ANALYSE URINAIRE
1. Composition de l'urine
L'urine est composée à 95% d'eau et à 5%
de substances diverses. Les composés azotés sont l'urée,
l'acide urique et la créatinine. On trouve aussi des ions tels que:
sodium, potassium, phosphate, calcium, magnésium et bicarbonate.
L'urine émise est généralement claire, de
coloration jaune pâle à intense dépendant de la
concentration de l'urine. Son pH normal est d'environ 6.
2. Particularités
de l'analyse urinaire
Nous utilisons un échantillon urinaire en raison de
son recueil facile et non invasif et des variations du taux de cotinine
urinaire au cours du nycthémère. Cette matrice offre plusieurs
avantages, comme elle présente également certains
inconvénients, plusieurs peuvent influer sur la concentration de la
cotinine urinaire:
Ø Variabilité due au métabolisme:
Certaines études (50) ont montré que des
facteurs comme le sexe, le poids, l'âge, la consommation
simultanée d'autres substances actives (médicaments ou drogues),
le régime alimentaire et la pratique ou non de sport peuvent influer sur
les concentrations retrouvées. Ces facteurs interviennent notamment au
niveau du métabolisme hépatique, ce qui explique les
différences existant d'un individu à un autre concernant les taux
relatifs de la cotinine.
Ø Variabilité due à
l'échantillonnage:
Sous ce titre se cache un aspect fondamental pour toute
analyse chimique en général, et plus particulièrement
l'analyse de matrices biologiques. En effet, les paramètres tels que La
nature de l'échantillon étudié, les conditions du
prélèvement (heure, quantité, nombre,..........) sont
primordiaux.
Ø Variabilité due à l'analyse:
Cette variabilité est due en grande partie à
l'étape de préparation de l'échantillon à partir de
n'importe quelle matrice biologique. En effet, l'analyse de matrice aussi
complexe que les urines nécessite plusieurs étapes de
prétraitement, de purification, .....Toutes ces étapes
introduisent des variations plus au moins importantes que le chercheur doit
identifier, maîtriser et minimiser.
3. Les méthodes de
dosage
3.1 Méthode
colorimétrique
Cette technique est fondée sur une réaction
colorée, la réaction de König, liée à la
présence du noyau pyridinique intact, ce qui explique les
interférences avec d'autres composés pyridiniques
endogènes ou exogènes tels l'isoniazide.
Elle a été adaptée par Barlow et
collaborateurs pour le dosage des métabolites urinaires de la nicotine
en 1987. Il s'agit d'un dosage spectrophotométrique à une
longueur d'onde de 510 nm, après réaction avec le cyanure de
potassium et l'acide barbiturique. Cette méthode permet de doser
l'ensemble des métabolites urinaires de la nicotine, exprimés en
« équivalents cotinine», à l'exception du
nicotine-glucuronide et du cotinine-glucuronide. Cette technique est simple,
rapide, peu coûteuse et facilement automatisable.
Le principal inconvénient de cette méthode est
son seuil de sensibilité de 1250 ng/ml ne permettant son utilisation ni
pour l'évaluation du tabagisme occasionnel ou faible, ni pour la
détection d'un tabagisme passif (45,51).
La littérature montre une bonne corrélation
entre le dosage colorimétrique et le dosage spécifique de la
cotinine urinaire par HPLC, avec un facteur d'environ 13 entre les deux
résultats (51,52). Une variante de cette méthode utilisant
l'acide diéthylthiobarbiturique a également été
décrite (53).
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