5. Lutte contre le
tabagisme
La prévention du tabagisme comporte à la fois
des mesures collectives et individuelles. Ces mesures tendent vers un
même objectif qui est la diminution de l'incidence des maladies
causées par le tabac, et s'adressent à 3 populations : les
fumeurs, les fumeurs « potentiels » et les non
fumeurs.
Le tabagisme est si répandu, ses complications sont si
nombreuses et si dramatiques que l'aide pour l'arrêt du tabac doit
être la plus précoce possible, et le sevrage brutal et total. La
meilleure méthode pour arrêter de fumer est une décision
personnelle sous-tendue par une forte motivation c'est-à-dire qu'il faut
vraiment vouloir avant de pouvoir. Une forte motivation permet à la
majeure partie des individus d'arrêter seuls, sans aucun concours
extérieur. Certains, cependant, ont besoin d'une aide. Ils ont à
leur disposition différentes méthodes psychothérapiques ou
médicamenteuses.
La stratégie de prise en charge est totalement
différente d'un fumeur à l'autre suivant le degré de
motivation, la nature et l'intensité des dépendances, les
troubles psychopathologiques et les autres conduites addictives
associées (4,30).
5.1 L'aide
médicamenteuse au sevrage tabagique
5.1.1 Substitution
nicotinique
Pour être efficace, le traitement par les
substitutions nicotiniques doit s'inscrire dans une stratégie qui
comporte plusieurs étapes (30,31).
Ø Il faut d'abord évaluer la dépendance
à la nicotine, en utilisant le test de Fagerström (Annexe
n°1).
Ø Par la suite, l'aide à l'arrêt sera
basée sur l'adaptation de la posologie à l'intensité de la
dépendance, en prolongeant la durée du traitement tant qu'il y a
persistance du syndrome de sevrage et en tenant compte des états
anxiodépressifs présents chez les fumeurs les plus
dépendants.
Ø Enfin, il est nécessaire de prévenir
les rechutes.
Pendant toutes ces étapes, un accompagnement
psychologique est important pour augmenter les chances de réussite du
sevrage.
Le traitement à l'aide des substitutions nicotiniques
consiste à remplacer l'emploi habituel de la drogue par d'autres
produits analogues, mais moins dangereux pour la santé et qui
contribuent à atténuer le syndrome de privation (30,31). Il
existe plusieurs formes de substitution nicotique :
5.1.1.1 Formes orales
a- La gomme à mâcher
Les gommes aident à contrôler les envies de
fumer, elles contiennent la principale substance responsable de la
dépendance pharmacologique, la nicotine.
Celle-ci, fixée sur une résine échangeuse
d'ions, permet une libération progressive du principe actif quand la
gomme est mâchée. La présence d'un tampon facilite
l'absorption de la nicotine par la muqueuse buccale (1,12).
Deux formes sont disponibles :
Les gommes à 2 mg
La posologie est de 10 gommes/jour pour un moyennement
dépendant et de 20 gommes pour un sujet fortement dépendant. Elle
ne doit pas dépasser 30 gommes/jour. Le patient doit ensuite diminuer
progressivement le nombre de gommes jusqu'au jour du sevrage quand il arrive
à une ou deux gommes/jour. Il est recommandé de ne pas
dépasser 6 mois de traitement continu (1,4).
Les gommes à 4mg
La posologie moyenne est de 8 à 12 gommes/jour, elle ne
doit pas dépasser 15 gommes/jour. Le traitement ne doit pas
dépasser 6 mois continus (1,4).
Les conseils pour l'utilisation des
gommes :
Il est recommandé :
Ø d'arrêter complètement et brutalement la
consommation des cigarettes ;
Ø de mâcher la totalité des
gommes ;
Ø de répartir la prise de gommes au cours de la
journée ;
Ø de suivre une certaine technique de
mastication
ü en mâchant la gomme une seule fois/min ;
ü en suçant entre deux mastications ;
ü et en la gardant pendant une demi-heure, soit environ
une trentaine de mastications.
Ø de ne pas interrompre le traitement
précocement ni brutalement
Les effets indésirables des gommes
:
Ce sont essentiellement des effets locaux (traumatismes
dentaires), des effets mécaniques (douleurs des muscles masticateurs) et
des effets gastro-intestinaux (1).
b- Les comprimés sublinguaux :
Ils sont placés sous la langue où ils vont se
dissoudre lentement après 30 min. Le traitement ne doit pas
dépasser 6 mois.
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