II / La chute de l'URSS et la création de la
CEI :
Ainsi, ce putsch signe l'arrêt de mort du régime
communiste et de l'Etat soviétique. Le grand bénéficiaire
de l'échec de ce coup d'Etat n'est autre que Boris Eltsine,
président de la Russie. Il en sort grandi et n'hésite pas
à humilier Gorbatchev qui tente de défendre le Parti communiste
devant le Parlement russe en suspendant les activités du parti
communiste de Russie. Mais c'est trop tard et tout cela n'a plus de sens.
Gorbatchev en prend conscience et démissionne de son poste de Premier
Secrétaire du Parti Communiste de l'Union Soviétique,
après avoir demander au Comité central de se dissoudre. Le Parti
est alors interdit dans l'armée et les organismes d'Etat. Le 29
août 1991, l'inévitable se produisit. Le Soviet Suprême
suspend les activités du Parti communiste dans toute l'URSS avant de se
dissoudre lui-même.
L'implosion du régime communiste :
Le Parti communiste alors disparaît. Cette disparition
crée un vide institutionnel colossale étant donné que
c'est le Parti qui détenait la réalité du pouvoir en URSS.
Pour combler ce vide, il faut une nouvelle Constitution pour le pays. En
attendant que celle-ci soit rédigée, trois organismes sont mis en
place afin de diriger l'Union soviétique : un Conseil d'Etat
réunissant Gorbatchev et les dirigeants des Républiques est
chargé de coordonner la politique étrangère et les
questions intérieures communes aux Républiques ; un
Comité Interrépublicain doit regrouper des représentants
de toutes les Républiques pour coordonner la gestion et la
réforme de l'économie ; et un Conseil des
représentants des députés du peuple est chargé
d'élaborer la nouvelle Constitution de l'Union. Le KGB quant à
lui, symbole du régime communiste, est dissout le 2 octobre 1991. Tous
ces changements au niveau fédéral se reproduisent dans toutes les
Républiques de l'Union. Le 6 novembre 1991, la décision est prise
de dissoudre les Partis communistes dans toutes les Républiques. En cet
automne 1991, cette élimination du Parti, ciment du système
communiste, à travers l'Union soviétique toute entière
entraîne le naufrage définitif de cette Union.
A la veille et à l'origine du putsch, quelques
Républiques attachées à l'Union se déclaraient
indépendantes ou revendiquaient une autonomie et une souveraineté
propre. Le putsch aura pour effet d'accélérer le mouvement.
Toutes les Républiques proclament leur souveraineté à
l'exception du Kazakhstan et de la Russie. Mais ces Républiques ne
seraient pas économiquement viables seules et c'est en tenant compte de
ces considérations économiques que Gorbatchev utilise le peu
d'influence qui lui reste pour tenter de sauver l'Union. Il élabore
ainsi un traité économique qui est signé par huit
Républiques. Le Conseil d'Etat, de son côté, prépare
un traité politique laissant aux Républiques leur
souveraineté et conférant au pouvoir central uniquement la
représentativité diplomatique et les affaires militaires. Mais ce
projet de nouvelle Union ne satisfait pas et apparaît, aux yeux de Boris
Eltsine qui revendique l'héritage des pouvoirs de l'URSS pour la Russie,
comme illusoire car le nouveau Parlement ne comprend que les
députés de sept Républiques.
|