II / Une politique étrangère
bouleversée :
Ainsi, ces « années Gorbatchev »
sont synonymes d'ouverture vers le monde. La politique extérieure de
l'URSS a été pendant très longtemps figée dans la
tension due à la rivalité Est-Ouest. Cette conception de la
diplomatie soviétique, cette tension, était alors jugée
« normale » par les dirigeants communistes. Pour
Gorbatchev, cette situation est intenable. Lorsqu'il en prendra
réellement conscience, celle-ci va littéralement changer.
Le rapprochement américain :
A son arrivée au pouvoir, le président des
Etats-Unis, Ronald Reagan, lance l'Initiative de Défense
Stratégique (IDS) avec pour but rendre les États-Unis
invulnérables aux attaques de missiles nucléaires
soviétiques. C'est, les critiques de Reagan, la « guerre des
étoiles ». Débute alors une course
effrénée aux armements entre les Etats-Unis et l'URSS. Il
s'agissait pour eux de démontrer aux soviétiques que leur arsenal
de missiles nucléaires deviendrait obsolète et d'alourdir les
dépenses militaires soviétiques en imposant des investissements
supplémentaires pour maintenir une force nucléaire dissuasive.
Cette ainsi que Gorbatchev se rend compte qu'il ne peut se lancer dans cette
course, faute de moyens, ces derniers étant nécessaires pour
remettre l'économie soviétique sur pied. C'est pourquoi le
premier geste de Gorbatchev concerne cette question primordiale de la
rivalité constante autour de l'armement et de la surenchère
nucléaire entre les deux blocs. Sur le sujet du
démantèlement des missiles à tête nucléaire
à courte portée, les négociateurs russes s'alignent sur
une proposition américaine, remontant à 1981. L'accord historique
est signé le 8 décembre 1987 entre Ronald Reagan et Mikhaïl
Gorbatchev. Les missiles à courte et moyenne portée sont alors
condamnés à une destruction totale. Ce traité fait suite
à une première rencontre entre les deux hommes à
Genève le 19 novembre 1985 et entrera dans sa phase de
réalisation en septembre 1989.
Le problème afghan et ses
conséquences :
Après la signature de cet accord de désarmement
nucléaire entre les deux grands rivaux que sont les Etats-Unis et
l'URSS, Gorbatchev va décider de s'attaquer au sujet très
épineux de la guerre en Afghanistan, débutée en 1979 par
Brejnev et dans laquelle s'embourbe le corps expéditionnaire
soviétique. Il présente au Politburo du PCUS la
proposition de cessation du combat et du retour de l'armée le 13
novembre 1986. La décision sera annoncée de longs mois
après et ne deviendra effective que très tard. Les
dernières troupes ne quittent le territoire afghan qu'en 1989. Mais
Gorbatchev ne s'arrête pas là. Dès 1985, à son
arrivée au pouvoir, il avait annoncé la fin de l'ingérence
de l'URSS dans les pays socialistes. Il en profite donc pour abandonner ses
zones d'influence dans le Tiers-monde, notamment en Afrique, en Asie et en
Amérique Latine. Il y est surtout poussé pour des raisons
économiques, car un empire coûte cher, et des
considérations d'images. Il veut se débarrasser de l'image
impérialiste de l'URSS qui, pour lui, n'est pas agréable à
porter. Enfin, il ne veut plus que l'URSS ait à assumer son rôle
de puissance globale en conservant et en multipliant des points
stratégiques à travers le monde.
|