B) Un concept nouveau de liberté : la
glasnost :
En effet, par le second concept nouveau qu'est la
glasnost, une libéralisation intellectuelle a vue le jour.
Cette « transparence » est un phénomène
entièrement novateur pour la société russe qui
découvre peu à peu une presse libérée, qui peut
parler de tout sans subir de pressions de la part du pouvoir. Etre
informé, donner son opinion, critiquer, discuter et le tout au grand
jour n'est pas dans les habitudes de la société
soviétique. Par cette glasnost, Gorbatchev veut
« secouer la léthargie des soviétiques par un langage
et des méthodes de vérité ». C'est
l'époque où les soviétiques commencent à apprendre
les atrocités du passé. La
« déstalinisation » entamée par Khrouchtchev
est relancée avec plus de vigueur par Gorbatchev. La conséquence
logique de celle-ci est la réhabilitation des victimes du régime
de Staline (Zinoviev, Kamenev, Piatakov, Radek, et surtout Trotsky). Par
ailleurs, Gorbatchev avait fourni des gages aux occidentaux pour faire avancer
le désarmement et faire reculer l'image impérialiste de l'URSS.
Il prouve ainsi sa bonne foi envers les élites intellectuels
soviétiques et étrangères en annonçant la
libération de son représentant le plus réputé. D'un
coup de téléphone, le 19 novembre 1986, Andreï Sakharov et
sa femme, assignés à résidence dans la ville de Gorki
(aujourd'hui Nijni-Novgorod) depuis 1979, sont libres de revenir à
Moscou. Dès lors, la glasnost prend son essor. De son
approbation par le plénum du Comité central les 27 et 28 juillet
1987, elle devient un véritable phénomène de
société. De grands noms comme l'historien Youri Afanassiev ou
l'économiste Abel Aganbegian se font les hérauts de cette
« anthologie du message réformateur » lancée
par la perestroïka. Ils se mettent à enquêter sur
les pages sombres du passé stalinien ou léniniste. Le pouvoir
craignait cependant la réaction du grand public à cette
liberté d'expression nouvelle. Il n'était pas aussi
impliqué que le souhaitaient les dirigeants mais pas aussi
indifférent que l'on pourrait le penser. Ils y prennent progressivement
goût. L'époque est au défoulement collectif, aux effusions
idéologiques et à l'émotion politique.
Ces réformes représentent un bouleversement sur
le plan national. Celui-ci se ressent aussi au niveau international. Avec
Gorbatchev, une nouvelle détente est arrivée, et avec celle-ci
une nouvelle conception de la politique étrangère.
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