Une ouverture sur le monde : un public
satisfait ?
Les artistes venus du monde entier semblent avoir un
réel succès auprès du public de l'ODC. Cette offre
culturelle attire un public éclectique et résolument ouvert au
monde culturel extérieur tout en étant attaché aux offres
culturelles locales que propose l'ODC. Il s'agit aussi bien d'un public
d'origine métropolitaine que de natifs de l'île de La
Réunion.
Des objectifs qui répondent au
département
L'ODC est une délégation de service public. Il
est vrai que c'est un atout financier d'être rattaché au
département car son aide « apporte en plus la stabilité
nécessaire à la bonne gestion de toute entreprise
culturelle ». L'objectif de l'ODC est en adéquation avec la
collectivité car les deux acteurs aspirent à
« répondre aux aspirations de la population
réunionnaise ».
Volonté d'évolution
Le Directeur de l'ODC compte « S'appuyer sur la
crédibilité acquise pour ne plus se limiter à un
échange unique Nord-Sud mais aller à la découverte du
monde. Quoi de plus naturel pour un pays comme le nôtre qui tire sa plus
grande richesse de son métissage réussi ? ». En effet
les productions culturelles nationales et internationales en matière de
spectacle vivant peuvent englober la diversité de la population
réunionnaise et chacun, de par ses origines et son histoire, pourra
comprendre et s'identifier à telle et telle musique ou personnage de
pièce de théâtre puisqu'il dispose en lui de richesses lui
permettant de s'ouvrir aux autres cultures. Cela correspond aux aspirations de
certains réunionnais pour lesquels l'ODC offre la possibilité de
s'ouvrir au monde artistique extérieur. Cette évolution passerait
par la connaissance et la reconnaissance des traditions et des valeurs des
réunionnais de diverses origines. Mais c'est aussi « une
approche artistique qui prépare le public à découvrir
autre chose que tout ce qui demeure classique et traditionnel ».
Après la reconnaissance de l'identité réunionnaise l'ODC
propose de s'ouvrir à la production culturelle occidentale en
matière de spectacle vivant tout en luttant contre « les
instances qui façonnent les jugements en créant des
phénomènes cycliques de mode où l'argent se substitue au
talent. »
L'originalité
Le théâtre Vollard ou le théâtre
Talipot se veulent également les acteurs de l'identité
réunionnaise en créant et diffusant des pièces de
théâtre où l'on parle de tradition
« lontan », des héros d'autrefois et de demain, des
figures servant de symboles. L'ODC n'est donc pas la seule structure à
diffuser des spectacles. La réussite de l'ODC se mesure dans sa
capacité à diffuser des spectacles inédits tel que des
créations (Bezment dans la cour Patel) et à organiser la mise en
place de grands événements tel que le ballet national de
Pékin dans le cadre de l'année de la Chine. Il est évident
que ces spectacles drainent un public de plus en plus curieux qui assimile la
programmation des théâtres départementaux à
l'originalité et à la qualité. L'ODC permet ces instants
« magique » tout en essayant d'être le vecteur de
l'identité réunionnaise. Il représente une partie de la
population qui s'identifie de plus en plus au monde extérieur. Cette
tendance doit être prise en compte dans la recherche identitaire qui
passe par la confrontation ou l'assimilation à l'Autre. Soit pour y
adhérer totalement ou en partie, soit pour affirmer sa culture en
comparaison avec celle des Autres, soit finalement pour établir la
possibilité de choisir entre plusieurs modèles et
références selon les situations et les envies.
Conclusion
Une partie des réunionnais qui fréquente l'ODC
apprécie les productions culturelles internationales et ne recherche pas
forcément à renouer avec leur passé et à ce qu'on
parle d'eux. Ils sont fiers de leur musique et particulièrement du
maloya mais ils s'ouvrent de plus en plus aux productions culturelles
internationales. Ceci est peut-être le signe qu'ils sont passés
à autre chose et qu'au lieu d'être tourné vers le
passé ou de se regarder le nombril ils ont effectué le premier
pas en avant : vers le reste du monde...
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