L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
(c) Tour d'horizon des salles de spectacles dans l'îleListe des salles répertoriées sur l'île et analyseL'est de l'île reste très pauvre en salles de diffusion culturelle par rapport au reste du territoire. D'après le tableau en annexe, les salles les plus importantes aujourd'hui en nombre et en superficie se situent du nord ouest au sud ouest de l'île de La Réunion. Cependant de nombreux projets sont en cours d'étude et de réalisation. Le Zénith sera opérationnel fin 2006 et pourra contenir jusqu'à 6000 personnes à Saint-Denis. Il semble que les communes les plus démunies aient pour projet de financer l'installation de salles culturelles. Ainsi, les communes reculées à l'intérieur des terres et dont l'accès n'est pas facile telles que Salazie et la Plaine des Palmistes s'engagent pour les années à venir à construire des équipements111(*). La question à se poser étant de savoir si cette réalisation correspond à une demande des Réunionnais et si elle ne va pas étouffer les autres structures culturelles du territoire lorsqu'il s'agit du projet du Zénith. Série d'entretiens avec des responsables de structures culturelles à La RéunionNous avons voulu interroger les professionnels du secteur culturel qui définissent et mettent en oeuvre les orientations politiques des entreprises qu'ils gèrent. Nous n'avons bien sûr pas pu recueillir les propos de tout monde et avons préalablement sélectionné les structures ayant une programmation favorisant les productions locales dans le domaine du spectacle vivant. Parmi les questions qui leur étaient posées nous avons soulevé celle de l'identité réunionnaise. L'objectif était de savoir comment ils l'appréhendaient, la définissaient et quelles étaient les actions menées en sa faveur.L'association le SéchoirJérôme Galabert gère l'association Le Séchoir dans la ville de Saint-Leu. Les missions principales sont la diffusion de spectacles vivants pluridisciplinaires ainsi que la mise en place d'ateliers servant de tremplins aux artistes réunionnais tels que « la compagnie Pascal Montrouge », Baster, les groupes de Hip Hop. Il dispose de trois lieux bien ancrés dans la ville et qui reflètent chacun les aspirations des réunionnais : le Séchoir qui diffuse surtout des groupes et compagnies locales, le K qui diffuse également des artistes réunionnais mais qui sert aussi de lieu de rencontre entre le public et les artistes. Enfin, la Ravine pour des spectacles de plein air essentiellement musicaux et d'origine internationale. Monsieur Galabert a misé sur le choix pour satisfaire son public. Bien que principalement orientée vers les productions locales, sa programmation se veut le reflet de la diversité culturelle. Les spectacles attirent beaucoup de métropolitains et de réunionnais attachés à la culture française tout en leur permettant de connaître la culture locale via la musique, le théâtre et les arts de la rue. Jusque dans les années soixante-dix, la culture était diffusée par un centre culturel officiel dont la programmation reposait sur un travail d'amateurs. Destinées aux besoins d'un public bourgeois, les productions réalisées étaient essentiellement des pièces issues du répertoire classique. Il a fallu attendre le début des années quatre-vingt pour voir émerger l'expression d'une culture à part entière. Sa première manifestation fut la redécouverte et la réactualisation de la musique des esclaves : le maloya. Puis ce fut au tour du théâtre de prendre ses marques. Il s'agit alors de mêler les publics bourgeois et populaires qui ont chacun une approche antagoniste de la recherche identitaire. Les lieux que gère l'association reflètent toutes les aspirations et doivent rester conviviaux et pluridisciplinaires. Dans sa démarche, le Séchoir cherche aussi à s'ouvrir vers un public peu familier des espaces de diffusion culturelle. Il veut inciter les gens à franchir la porte des lieux culturels. Dans ce souci de démocratisation de la culture, il applique une politique tarifaire avantageuse pour une programmation variée. * 111 Cf. Annexe 4 : Salles de spectacles vivants à La Réunion |
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