L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
(b) L'école comme moyen de domination culturelleLes réunionnais subissaient dans un passé encore récent une répression culturelle française. Cela explique les relations quasi impossibles jusqu'à ce jour entre culture française et réunionnaise dues à l'assimilation à outrance au modèle culturel français. · en installant une idéologie dénigrante de la culture réunionnaise · en infiltrant le marché symbolique réunionnais · en développant une francophonie oppressive. Il est utile de rappeler que 95% des enfants en âge scolaire sont unilingues créoles, et qu'à l'âge adulte plus de 75% utilisent le créole comme langue de communication53(*). C'est donc à l'école que semble s'opérer la perte de valeur de la langue et de la culture réunionnaise. De plus, l'école n'a jamais pris en compte les problèmes de la langue créole et les structurations de l'imaginaire spécifiques aux réunionnais. Son système éducatif fait en sorte que les élèves juxtaposent deux schémas culturels : l'appris et le vécu. Nous nous trouvons en présence d'une culture réunionnaise dominée. Ce qui peut entraîner des troubles chez les sujets concernés (dépersonnalisation, mutisme, phobie, obsession, dépression, suicide etc...)54(*). La dévaluation du « dialecte », langue du colonisé, dévalorise également l'organisation sociale ou familiale de ceux-ci entraînant des déphasages avec leur environnement. S'adapter à la culture française peut signifier soumission; l'abandon de sa culture donne naissance à des symptômes vraiment pathologiques. * 53 REVERZY J.F., MARIMOUTOU J.C., 1990 : L'espoir transculturel, Université de la Réunion, Collection indianocéanique, Edition L'Harmattan, Paris. * 54 SERVIABLE M., 1999, La Part donnée, l'après esclavage dans les îles de la mer des Indes, coll. Indigotier, Ed ARS Terres Créoles, Sainte Clotilde, 95p. |
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