L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
C. En quels termes poser l'identité Réunionnaise aujourd'hui ?Les réponses ne sont pas simples : la société réunionnaise est marquée par la minoration culturelle et la construction d'une image de soi et des autres s'avère ainsi problématique. Faut-il affirmer et revendiquer, sous le couvert d'un discours autorisé qu'une identité réunionnaise existe, à considérer l'existence de la Réunion et de Réunionnais ? 1) Un modèle imposé ?Quoi qu'il en soit, La Réunion réussit assez bien à intégrer ses différentes composantes qui vivent l'une à côté de l'autre sans que cela pose de véritables problèmes. Le véritable problème sur le plan identitaire, celui auquel se trouve confrontée la société réunionnaise depuis les années soixante et qui persiste aujourd'hui, est celui d'une occidentalisation exacerbée. L'évolution trop rapide de la société réunionnaise génère un manque de repères : le Réunionnais ne sait plus quelle est sa vraie personnalité. De ce fait, les mouvements socio-culturels qui essaient de mettre en avant les techniques et les arts traditionnels remportent de plus en plus de succès. Mais on l'a vu, cette évolution de la société réunionnaise vers l'occidentalisation ne comporte pas que des éléments négatifs. Toutefois, on pourrait noter une certaine influence, voir une domination du système culturel français sur la vie des réunionnais. (a) Influence de la culture française sur la langueLe créole est la langue maternelle de la majorité de la population réunionnaise. La réflexion sur la langue maternelle rejoint la question de l'étranger. L'espoir transculturel a lieu si l'on renonce à des discours naïf rêvant des contacts entre cultures diverses comme relations de compréhension du même au même. « Le discours d'universalité est un discours de pouvoir. La relation à autrui est autant une relation au semblable qu'à cet étranger qui nous colle à la peau et à la parole... toutes les langues sont, quelque part, métissées car il y a du réel et de l'impossible à dire »52(*). On peut se demander ce qui, lors des constructions identitaires, idéalise tel modèle social ou culturel de langue et en rejette une autre ? Quelle figure imaginaire et symbolique détermine le choix de parler en famille telle langue en excluant la langue de la mémoire ? C'est tout le débat sur la langue primaire et la langue secondaire. La première désigne le processus de sélection d'une langue qui s'articule dans sa communauté. La seconde désigne le contact entre des sujets ayant des langues différentes. C'est l'altérité des individus qui favorise la langue secondaire. Dans ce cas réunionnais n'y a-t-il pas eu une influence de la part de la métropole pour que la langue principale soit le français par le biais de l'école ? * 52 CELLIER P., 1985, Description syntaxique du créole réunionnais : essai de standardisation. Doctorat d'Etat, Université de Provence. |
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