L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
(b) Abandon des traditionsEn ville, où le modernisme s'installe, où le Réunionnais est de plus en plus tiraillé entre les divers enjeux politiques, les traditions tendent à disparaître et celles qui demeurent font sourire. En revanche, à la campagne, ces traditions restent très vivaces, et on y retrouve les coutumes de La Réunion d'avant. En fait, d'une manière générale, la population réunionnaise, agressée chaque jour par un peu plus de modernisme, a du mal à trouver une harmonie. Tout va trop vite et le Réunionnais n'a pas le temps de s'y habituer, lui qui, jusqu'à présent prenait le temps de vivre. Prise entre son genre de vie traditionnel et celui qui s'installe peu à peu, à savoir celui des fonctionnaires, des commerçants et des membres des professions libérales, La Réunion essaie de sauvegarder "ses" valeurs. L'île est en train de subir une profonde mutation et la population, avec ses différentes composantes, a du mal à trouver son équilibre. Les "communautés", terme par lequel on désigne Chinois, musulmans et Tamouls, sont le centre de ces profondes mutations36(*). Ces communautés, longtemps confinées dans un rôle bien précis, ou plutôt des fonctions bien définies, commencent à sortir de leur cadre d'origine. Lorsqu'ils sont arrivés dans l'île au siècle précédent, les Chinois et les musulmans se sont lancés dans le commerce et s'y sont cantonnés. Bien qu'au sein des familles on tente de conserver les coutumes ancestrales, ils s'occidentalisent. Avec les "zoreils" c'est le genre de vie occidentale qui prend possession de La Réunion et tout l'avenir du pays s'en trouvera bouleversé. Bien que la Réunion entière parlât créole, les relations entre ethnies ne changèrent pas pendant de longues années. Polies mais superficielles, elles se limitaient à ce minimum qu'impliquaient les échanges économiques, et la vie dans un même endroit. Mais lorsque arrive la départementalisation qui bouscule les vieilles habitudes, la société réunionnaise a déjà secrété sa propre culture, avec une manière de vivre réunionnaise. Les différences de culture ne font plus obstacle à des rapprochements. * 36 Cf. Annexe 2 : Carte des migrations |
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