L'identité et le spectacle vivant à La Réunion( Télécharger le fichier original )par Virginie Verbaere Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004 |
(b) Deuxième phase : télescopageLa résistance à l'introduction d'une modernité exacerbée par des militants de la créolité lance la seconde phase caractéristique de la modernisation de l'île qui correspond à une situation de télescopage. Tout se passe alors comme si on assistait, à la fin des années 1970, à l'affirmation des références issues de la tradition face aux propositions de la modernité : on se trouve dès lors dans une situation, « ici et maintenant », de deux modèles, celui de la tradition et celui de la modernité, qui s'entrechoquent. Dans cette configuration, la modernisation ne consiste plus en une destruction pure et simple de la société traditionnelle jugée incapable d'intégrer la modernité : on assiste plutôt à « une fusion des formes et des pratiques sociales où le nouveau se mêle à l'ancien, où la tradition s'adapte à la modernité »33(*). (c) Troisième phase : hybridationAujourd'hui, l'image du télescopage, qui évoque l'affrontement de deux systèmes, semble en phase d'affaiblissement pour laisser la place à un processus d'hybridation. Il s'agit de produire une modernité réunionnaise dans laquelle sont atténués les traits de la créolité, mais où sont également détournées les caractéristiques de la modernité. Sociologiquement, la Réunion s'installe ainsi dans « une dynamique «communautaire-sociétaire« qui oscille entre une référence communautaire puisant ses racines dans son histoire propre et une référence sociétaire exogène «importée« qui s'impose de l'extérieur »34(*). * 33 WATIN M., 2002, Changement social et communication à La Réunion, in Hermès n°32/33 « La France et les Outre-mers, l'enjeu multiculturel ». * 34 SIMONIN J. ; WATIN M., 1993, Espace public et communications médiatisées à la Réunion, Etudes Créoles vol. XVI, N°2, 1993. |
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