2.5 Système de deux lois de conservation.
(2.29) t + f2
(u1, u2) x = 0 dans
t + f1 (u1,
u2)x = 0
1
(0, 8) × R
u2
Dans ce paragraphe, nous analyserons plus
profondément le problème avec valeur initiale pour n =
2; on aura à faire au système suivant
{ u
u1 (0, x) = u1 0 (x) ;
u2 (0, x) = u2 0 (x) dans {t
= 0} × R. f = (f1,
f2) ; u0 = (ui , u2
0) ; u = (u1, u2)
.
2.5.1 Invariants de Riemann.
Nous allons démontrer que nous pouvons
transformer le système (2.29) en la plus simple forme par un
pertinant et approprié changement de variables. L'idée
est de chercher 2 fonctions w1, w2 :
R2 ? R qui possèdent de bonnes
propriétés le long des courbes de raréfaction
R1 et R2 .
Définition 2.9. On dit que wi :
R2 ? R est le je-invariant de Riemann
si : (2.30) Dwi (u) est colinéaire
à gj (u); (u E R2 , j
=6 j) .
Nous verrons comment la condition (2.30) est utile.
La question que l'on se pose ici est celle
de l'existence de l'invariant de Riemann. En effet; comme gi
(u) d j (u) = äij,
(2.30) est donc équivalent dans R2 à
(2.31) Dwi (u) di
(u) = 0,
qui signifie que
(2.32) wi est constant le long de
la courbe de raréfaction Ri (j = 1,
2).
En particuler, toute fonction régulière
wi satisfaisant (2.31)-(2.32) et (2.30) est le
je-invariant de Riemann.
Remarque 2.4. Dans le cas n > 2, les
invariants de Riemann n'existent pas en général.
A présent, posons w = (w1,w2) =
(w1 (u1,u2) ;w2
(u1, u2)), comme des nouvelles
coordonnées dans l'espace d'état R2 .
Remplaçant u = (u1,u2), on
définit w : R2 ? R2 par
w(u) =w(u1,u2) =
(w1 (u1,u2) ;w2
(u1,u2)) .
La carte inverse est u(w) =
u(w1,w2) = (u1
(w1,w2) ;u2
(w1,w2)). Si u =
(u1,u2) est une fonction
régulière de (2.29), on change les
variables dépendantes par
(2.33) v(t,x) =
w(u(t,x)) (t>0, x E
R).
Question Quel système d'E.D.P satisfait v
= (v1,v2)?
Théorème 2.5. (Lois de conservation et Invariants
de Riemann). Les fonctions v1,v2 sont
solutions du système;
{ v1 t + À2 (u)
v1
(2.34) x = 0
x = 0 dans (0, 00) x R
v2 t + À1 (u)
v2
Remarque 2.5. Bien que (2.34) ne soit
pas écrit sous la forme de lois de conservation, il est beaucoup plus
simple que (2.29). En particulier, tandis que l'E.D.P en
u1 comporte un terme en u2
x, l'E.D.P en v1 ne comporte pas de terme
v2 x. De la même
façon, l'E.D.P en v2 ne comporte pas de
terme v1 x.
Preuve. (Théorème 2.5)Utilisant (2.33), on obtient
pour i = 1,2; i =6 j, v t
+Àj (u)v x = Dw
(u)ut+Àj (u)Dw
(u)ux
= Dw (u) (ut + Àj
(u) ux)
= Dw (u) (-f
(u)x + Àj (u)
ux)
= Dw (u)(-Df(u)+Àj
(u)I)ux
=0,
car par définition, Dw (u) est
colinéaire à gj (u)
Remarque 2.6. *Nous pouvons interpréter le
système d'E.D.P (2.34) en introduisant
l'équation differentielle ordinaire
(2.35) ÿx (s)=Àj
(u(s,x(s))) (s~0)
pour i = 1,2, i =6 j. Alors
au vu de (2.34), on a :
(2.36) v est constant le long de la courbe
(s, x (s)), (s ~ 0).
*Sachant que la condition de non
linéarité s'écrit :
(2.37) DÀ (u)d (u)
=60
Regardant À comme une fonction de
w = (w1, w2), on réécrit (2.37) pour
avoir
(2.38) 8À =6 0 (w E
R2, i=6j).
8wj
Montrons que (2.37) et (2.38) sont
équivalents. Supposons (2.38) faux, alors :
(2.39)
|
8À
0 =8wj
|
=
|
2 X
k=1
|
8À
|
|
8uk
|
8uk
|
|
8wj
|
Or 2 8w 8uk= ä j, par comparaison avec
(2.39), on a DÀ et Dw orthogonaux au
k=1 8uk 8wj
u 8u1
, 8u2
vecteur non nul , dont DÀ est
colinéaire à Dw . Cependant
8wj 8wj
Dw perpendiculaire à d , et nous
obtenons la contradiction (2.37). D'où (2.37) = (2.38),
l'implication inverse est établie de la même
façon.
|