3.2 Paire entropie-flux
Le critère d'entropie de Lax ou de Liu ne fournissant
des restrictions que sur les états de gauche et de
droite, joints par un choc (ou une onde mobile pour une approximation
visqueuse), on va donc étendre le critère d'entropie.
On exigerera à la solution faible de satisfaire certains
types d'inégalités appelées
inégalités d'entropie (ou
d'énergie).
Définition 3.1. Deux fonctions
régulières , W : Rn ?
R définissent une paire entropie- flux pour la loi de conservation
ut + f (u) = 0 si :
est convexe et
(3.23) D (u) Df (u) =
DW (u) (u E Rn)
Si u est une solution régulière
de (3.3) alors
(3.24) [ (u)] t + [W (u)]
= 0
(3.24) signifie que (u) satisfait
une loi de conservation scalaire avec W (u) comme flux.
3.2.1 Deuxième condition d'admissibilité
Une solution faible u de (3.3) est
entropiquement admissible si (3.25) [ (u)]
t + [W (u)] =0
au sens des distributions pour toute paire ( ,
W).
D2Ö
(uå).(uå x
?uå x)=
|
Xn i,j=1
|
?2Ö (uå)
?uå i?uå j
|
?uå i · ?uå j
· = 0
?x · ?x
|
Remarque 3.2. En pratique, les solutions
globales ne sont pas assez régulières
à cause des chocs et autres irrégularités.
Ö (u) sera chaque temps la
négative de l'entropie physique, et W
(u) le flux d'entropie
L'inégalité (3.25) affirme par
conséquent que l'entropie évolue avec son
flux, mais peut subir une fine croissance par exemple le long des
chocs. Comprendre plus rigoureusement (3.25) comme :
{ f °° f
R [Ö (u) vt + W (u)
vx] dxdt = 0
0
(3.26) pour tout v E C°°
0((0, oc) x R), v = 0
Considérons le problème avec valeur initiale
(3.27)
|
{ut + f (u) x = 0 dans
(0, oc) x R u(0,x)=u0(x)
sur {t=0}xR
|
Définition 3.2. u est appelée une solution
faible entropique de (3.27), si u est une solution faible
et satisfait les inégalités (3.26) pour toute paire
entropie/flux.
Essayons de construire une solution faible
entropique générale pour la condition
initiale u0. Comme dans le paragraphe 3.1, on
espère avoir une bonne solution physique,
qui soit limite des solutions uå de
l'approximation du problème visqueux :
{ uå t + f (uå) x
= åuå xx dans (0, oc) x
R (3.28) uå (0, x) = u0 (x)
sur {t = 0} x R
On suppose uå solution
régulière de (3.28), convergeant vers 0
quand |x| ? +oc assez rapidement pour justifier
les calculs ci-après.On suppose en plus que
{uå}0<å<1 est
uniformément bornée dans L°° et
cependant :
uå?u quandå
>0 Remarque 3.3. En pratique, il est
extrêmement difficile de vérifier cette convergence.
Théorème 3.2. (entropie et viscosité)
La fonction u est une solution faible
entropique de la loi de conservation (3.27).
Preuve. Soit une quelconque paire
entropie-flux (Ö, W); Multipliant (3.28) par
DÖ (uå), on a :
(3.29) xx
Ö(uå)t+W(uå)x
= åDÖ (uå) uå
= å [Ö(uå)
xx
-D2Ö(uå) ·
(uå x ?uå x)]
Or
car convexe.
2- Multiplier (3.29) par ? E C 0((0,
oc) x R), ? = 0 et intégrant par
parties, on découvre que :
Z Z Z Z
[ (uå) ?t + W
(uå) ?x] dxdt =
[D2 (uå) . (uå
x ? uå x) ? --
(uå) ?xx ] dxdt
(uå) ?xxdxdt
0 R 0 Z R Z
= --
0 R
Or par hypothèse, uå ? u
dansL1 loc quand ? 0, et
d'après le Théorème de Conver-
gence Dominé on a :
Z Z
[ (u) ?t + W (u)
?x] dxdt = 0
0 R
i.e que (u)t + W
(u)x = 0 au sens des distributions.
3- Finalement, fixant ? E C 0((0,
oc) x R, Rn) et prenant le produit
scalaire de l'E.D.P (3.28) par ?, après une
intégration par parties, on obtient :
Z Z Z
[uå?t + f
(uå) ?x +
uå?xx] dxdt + u0
(x) ? (0, x) dx = 0
0 R R
En faisant tendre ? 0, utilisant le
Théorème de Convergence Dominé, on
déduit que u est une solution faible de (3.26).
Exemple 3.2. En considérant le p-système
d'Euler en dimension 1 de l'exemple 3.1, cherchons et W avec convexe et
'\ 0 -1 ) '\ Wz1 )
( z1, z2) =
-- pÿ (z1) 0 Wz2
On a (z) = z2 2 + f z1
2 0 p (s) ds, W
(z) = --p (z1) z2 (z E
R2) pÿ > 0 convexe.
|