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Une introduction aux systèmes de lois de conservation

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par Jean-Michel KENFACK
Université Yaoundé I Cameroun - Doctorant en Mathématiques 2006
  

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Chapitre 3

CRITÈRE D'ENTROPIE

Dans l'étude du problème de Riemann au chapitre 2, nous n'avons pris en considération que la condition d'entropie de Lax

(3.1) ëk(u+) (u-,u+) <ëk(u-),

pour un certain k E {1, .., n} comme critère de selection admissible d'ondes de choc. Ceci est un départ intéressant dans une bonne discussion mathématique et physique, permettant de trouver de conditions plus appropriées d'entropie de diverses sortes, avec pour but de les appliquer pour chercher des solutions faibles moins compliquées de notre système de lois de conservation, ainsi pour obtenir le critère d'unicité, et plus d'informations concernant des probables solutions discontinues, etc.

Un principe général est que, des solutions physiques et mathématiques peuvent être cherchées comme limite des solutions du système régularisé

(3.2) uå t + f () x - Äuå = 0 dans (0, oc) x R

où est un paramètre d'autant plus petit que l'importance des phénomènes de diffusion
est faible et Ä= ?2 xx. A la limite, si on néglige la diffusion ( = 0), on aboutit à l'équation

(3.3) ut+f(u)x =0.

Par conséquent, étudions la limite de uå lorsque ? 0, et de cette manière, nous allons
discuter d'un critère d'entropie plus général pour améliorer la condition de Lax (3.1).

3.1 Viscosité évanescente-ondes mobiles

3.1.1 Première condition d'admissibilité

On dira que la solution faible u du problème (3.3) est admissible s'il existe une suite de solutions régulières uå de

(3.4) uå t +A()uå x = uå xx

qui converge vers u dansL1 loc quand ? 0.

Commençons par chercher la solution du problème (3.2) sous la forme d'ondes mobiles i.e sous la forme :

(3.5) uE(t,x)=v

(x -- Àt

, (t=0, xER)

où les inconnues sont la vitesse À et le profil v. En substituant (3.5) dans (3.2), on cherche v : R ? Rn, v = v (s) solution de l'équation différentielle ordinaire

(3.6) v· = --À vÿ + Df (v) ÿv.

Supposant u , u+ données et que

(3.7) lim

8-4 00

v (s) = u , lim

8-4+00

v(s)=u+, lim

|8|-4+00

vÿ (s) = 0.

Alors de (3.5), on déduit : (3.8) lim

E-40

½ u si x < Àt

uE (t, x) = u+six>Àt

d'où la limite quand ? 0 de notre solution de (3.3) nous donne une onde de choc joignant u et u+. Nous allons à présent étudier attentivement les formes de À et v, et de cette manière, glaner plus d'informations sur la structure de chocs déterminés par (3.8).

Question A-t-on toujours existence de À et v solutions de (3.6) et (3.7) ? Intégrant (3.6), on obtient :

(3.9) vÿ = f (v) -- Àv + cte, (cte = constante de Rn).

On conclut en fonction de (3.7), que :

(3.10) f(u ) -- Àu +c=f(u+) -- Àu+ +c d'où

(3.11) f(u ) --f(u+) =À(u --u+).

Au vu de (3.7), (3.10) et (3.11), (3.9) devient

(3.12) vÿ =f(v)--f(u )--À(v--u )

u est donnée et en supposant la construction d'une onde mobile joignant u à u+. De (3.11), on voit que nécessairement u+ E Sk (u ) pour tout k E {1, ..,n} et À = À(u ,u+).

Théorème 3.1. (Existence d'ondes mobiles pour les systèmes vraiment non- linéaires). On suppose le couple (Àk, dk) vraiment non-linéaire

Soit u+ choisi suffisamment proche de u . Alors il existe une onde mobile solution de (3.2) joignant u+ à u si et seulement si

(3.13) u+ E Sk (u ) pour tout k E {1, .., n}

Preuve. 1- On suppose À et v solution de (3.6), (3.7).

Alors nécessairement u+ E Sk (u ) pour 1 = k = n, À = À (u , u+). Soit

G(u)=f(u) -- f(u )--À(u -- u ),

(3.12) s'écrit alors :

(3.14) vÿ = G(v) et on :a

G (u ) = G (u+) = 0.

D'après (3.11), on a :

DG (u ) = Df (u ) -- ÀI

et les valeurs propres de DG au point u sont {Àk (u ) -- À}1=k=n. Avec les vecteurs propres de droite et de gauche correspondants

(u )

{dk, gk}1=k=n , dk = dk (u ) , gk = gk

2- Dès que u+ E Sk (u ) et |u+ -- u | très petit, on sait d'après le théorème 2.2-(iii) du chapitre 2 que:

1 [Àk (u+) + Àk (u )] + 0 (u+ -- u 2)

À = 2

ainsi

[Àk

Àk (u ) -- À = 1 (u ) -- Àk (u+)] + 0 (u+ -- u 2).

2

Afin qu'il y'ait une orbite de l'équation différentielle (3.14) joignant u (quand s = --oc) à u+ E Sk (u ) (quand s = +oc), on doit nécessairement avoir Àk (u ) -- À > 0; par ailleurs la trajectoire ne pourrait converger vers u quand s ? --oc. Ainsi si |u+ -- u | est assez petit,

(u ) .

Àk (u+) < Àk (u ) u + E Sk

3- La preuve de la suffisance de (3.13) est admise Le résultat du théorème 3.1 utilise la condition de non linéarité du couple (Àk, dk), mais le théorème reste vrai en général à condition d'introduire une variante appropriée de la condition d'entropie de Lax.

Supposons à present u+ E Sk (u ) pour un certain 1 = k = n et en outre

(3.15) À (u, u ) > À (u , u+) ,

pour chaque u compris entre u+ et u et appartenant à la courbe Sk (u ).

Remarque 3.1. (3.15) est la condition d'entropie de Liu, cette condition peut encore être motivée par la recherche des ondes mobiles du système (3.2).

Supposant u donné, alors si |u+ -- u | assez petit, ceci implique qu'il existe une onde
mobile uå (t,x) = v (x ët) , v résolvant (3.6) et (3.7) si et seulement si (3.15) est satis-

å

faite.

Nous allons à présent, à travers un exemple, montrer une application. Exemple 3.1. considérons le p-système :

{ u1 t -- u2 x = 0 ( compatibilité mathématique)
(3.16) u2 t -- p (u1)x = 0 (loi de Newton)

Sous la condition de stricte hyperbolicité

(3.17) pÿ > 0,

notre investigation portera sur l'existence d'ondes mobiles, solutions du système régularisé :

{ uE,1

t -- uE,2

(3.18) x = 0 .

uE,2

t -- p (uE,1)x = åuE,2

xx

Notons que nous avons ajouté les termes de viscosité seulement dans la deuxième équation (physiquement valable), comme la première équation de (3.16) n'est seulement qu'une condition de compatibilité mathématique. Supposons que

ux -- ót

uE = v

å

est une onde mobile solution de (3.18), avec

(3.19) lim

s?-00

v=u-, lim

s?+00

v=u+ et lim

|s|?+00

vÿ =0.

Ecrivant v = (v1,v2) ,partant de (3.18), on a :

u

½ --ó ÿv1 -- ÿv2 = 0 . = d

--ó ÿv2 -- p(v1). = ·v2 ds

En intégrant ce système et utilisant (3.19), on a :

½ óv1 + v2 = óv- 1+ v-

(3.20) ) -- p (v1) = ó v+

2 = óv+ 1 + v+ 2

ÿv2 = ó v- 2 -- v2 ) + p v- ) + p v+ ) -- p (v1) ,

2 -- v2

1 1

I ) I

- - - + + v+ ) . En particulier,

2

óv-1 + v- 2 = óv+ 1 + v+ 2

pour u

{

) = óv+

óv- 2 + p v- 2 + p v+ ) .

1 1

Résolvant ces équations, on obtient :

(3.21) ó2 = p (v+ ) -- p (v- )

1 1 .

v+ 1 --v- 1

Supposons à présent v+ 1 > v-1;alors au vu de (3.17), on peut prendre ó > 0. Dans cette situation, la condition d'entropie de Liu, encore appelée la condition d'entropie d'Oleinik devient :

p(z1) - p (v- )

1

z1 - v 1 -

p (v+ ) - p (v- )

1 1

> v+ 1 - v-1

Pour tout z E Sk (u-) entre u- et u+, z = (z1, z2). Nous pouvons à présent affirmer que le système d'équations différentielles (3.20), avec les conditions aux limites (3.19), a une solution si et seulement si l'inégalité précédente est vérifiée. Pour vérifier cela, combinons les deux équations de (3.20) pour éliminer v2.

(3.22) ÿv1=

p(v1) - p (v- )

1- ó (v1 - v- ) := g (v1)

1

ó

g (v- ) = 0 et g (v+ ) = 0, s'accordant à (3.21). Ainsi, partant du fait que (3.22) a une 1 1

solution, avec

lim

8-4-00

v1 = v-1, lim

8-4+00

v1 = v+ 1 ,

on a g (z1) > 0 pour v- 1 < z1 < v+ 1 . Mais ceci est précisement la condition d' entropie précédente. Pour le cas v+ 1 <v- 1, on procède de la même façon que précédemment.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote